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3,87

sur 1296 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman court est inclassable. Ce n'est pas du fantastique, encore moins de l'horreur, pour autant de nombreux ingrédients sont présents : point de vue interne, esprit enfiévré, impressions d'étouffement, perte des repères.
C'est un récit enchâssé : le narrateur écoute Marlow raconter son voyage "au coeur des ténèbres", au coeur d'un forêt africaine le long d'un fleuve.
Au final, on ne sais rien : rien du lieu, rien des personnages (ni Kurtz ni Marlow, ni les autres qui n'ont pas de nom). Ce qui laisse une impression de rêve - ou plutôt de cauchemar.
Les descriptions sont denses, sombres et créent une ambiance oppressante.
Je n'ai pas été très sensible au personnage de Kurtz cependant, alors qu'il est le point d'orgue du récit.
Un inclassable que je tenais à lire pour préparer ma lecture prochaine de "Je suis les ténèbres" de Joseph Denize.
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Amici dell'angoscia fatevi avanti: questo romanzo è per voi! Meno delirante di Kafka, ma un pochetto più cupo, questo racconto è una vera perla per gli amanti del genere! Io non lo sono completamente, ma che bellezza d'espressione, che sagacità nel modellare e affusolare la lingua in queste pagine : veramente una delizia stilistica!
Conrad è soprattutto famoso per i suoi romanzi di viaggi in mare, il chè in sé, non ha nulla per attirarmi. Tuttavia ho trovato il suo stile talmente vivido ( anche se forse leggermente esagerato) , così affascinante, che sono sicura che leggerò altro di lui!
Estremamente moderno, denunciatore di schiavitù, colonialismo e abime umano, si legge velocemente ed è estremamente captivante. Una piacevole scoperta!
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Première incursion pour ma part dans l'oeuvre de Joseph Conrad, cet écrivain anglais d'origine polonaise. Et quelle incursion… Je suis allée bien plus loin que prévu. En effet, le narrateur, Marlow va nous emmener en Afrique, remonter un fleuve jusqu'au coeur des ténèbres
Une histoire courte mais intense, où je dois avouer que j'ai sincèrement été marquée par une partie du récit.
C'est évidemment en Afrique que cette histoire qui va crescendo va atteindre l'apothéose une fois que Marlow aura rencontré un certain Kurtz.
Kurtz, collecteur d‘ivoire, se trouve au fin fond de la jungle, et Marlow, au bord de son rafiot est chargé de « « récupérer » cet homme qui est entouré d'une aura plutôt inquiétante. En effet, Kurtz s'est « ensauvagé » et il faut reconnaître à l'auteur qu'il a su avec beaucoup de talent restitué une ambiance qui ne peut que confirmer cette hypothèse.
C'est le fleuve africain que va remonter Marlow au bord de son bateau qui est clairement un des personnages principaux de ce roman à l'atmosphère si particulière. Une atmosphère qui engendre un malaise de plus en plus prégnant au fur et à mesure de l'avancée de la lecture, je dois le reconnaitre.
Je ne rentrerais pas dans l'analyse de ce roman et tout ce qu'il dénonce, d'autres babelionnautes l'ont déjà fort bien fait, mais c'est une lecture qui ne laisse clairement pas indifférent(e)..

Une lecture qui marque…


Challenge BBC
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Officier de marine marchande, Marlow raconte l'aventure qu'il a vécue au cours d'une mission en Afrique.
Plusieurs années plus tôt, il est chargé par sa compagnie de ramener en Europe un certain Kurtz, chef d'un comptoir britannique dédié au trafic de l'ivoire, et dont on est sans nouvelles. Marlow s'engage alors dans une longue et lente remontée d'un fleuve -qui n'est pas identifié, mais qu'on imagine être le Congo. Il finit par trouver Kurtz malade et moribond et découvre un personnage fantasque, qui s'est "ensauvagé" au contact des indigènes. Kurtz exerce sur eux un ascendant très fort et ils s'opposent à son départ. le récit comporte plusieurs points communs avec l'Adieu au roi, de Pierre Schoendoerffer.  

Une lecture que j'ai trouvée exigeante. A l'image des eaux troubles du fleuve Congo, le récit n'est en effet pas toujours limpide. Beaucoup de mots abstraits y côtoient des réflexions de Marlow. Certains faits sont suggérés plus que décrits : exemples de l'attaque avec les flèches (page 116) et des poteaux ornés de "boules rondes sculptées", qui sont en réalité des crânes (page 129). le mot "ténèbres" est utilisé au sens propre (la voix de Kurtz émanant "du coeur de ténèbres impénétrables" - page 116) et davantage au sens figuré (référence à l'un des cercles de l'Enfer de Dante - page 66).
A ce titre, il apparaît que la navigation sur le fleuve consiste à la fois en la recherche de Kurtz, dans une nature luxuriante, sauvage, inhospitalière, et en la découverte de la nature humaine et de ses vils instincts, notamment celui de la domination, du mensonge et d'autres "inavouables secrets" (page 148). On notera la charge de l'auteur contre la colonisation, qualifiée d'imposture philanthropique (page 80), et dont l'ambition est ironiquement associée aux expressions "feu sacré" et "noble cause". Mais il n'est pas question de racisme ; Joseph Conrad se contente d'observer le frottement, voire le choc, de deux civilisations : "Ils braillaient, sautaient, pirouettaient, faisaient d'horribles grimaces, mais ce qui faisait frissonner, c'était bien la pensée de leur humanité -pareille à la nôtre- la pensée de notre parenté lointaine avec ce tumulte sauvage et passionné" (page 101).

Difficile de faire toute la lumière sur une nouvelle dans laquelle l'auteur nous emmène, a fortiori, au coeur des ténèbres.
En dépit de nombreuses critiques élogieuses, je suis un peu resté sur ma faim.
 
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Livre mythique dont la trame inspira Apocalypse Now, j'ai plutôt eu la surprise de lire un conte métaphorique sur les tréfonds de l'âme humaine alors que je m'attendais à n'y trouver qu'une dénonciation de la violence coloniale au Congo.

Certes, la colonisation y est dépeinte pour la saloperie qu'elle était et sert de trame à cette remontée du fleuve. Mais on pourrait presque y lire que Conrad voyait ces ténèbres comme celles qui se trouvent au fond de chacun de nous, que cette jungle n'est que notre âme lorsque nous plongeons dans nos tréfonds.

Un livre à nombreuses facettes permettant foule d'interprétations et qui mérite amplement de multiples lectures
Lien : https://www.noid.ch/le-coeur..
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Ce livre serait l'inspirateur d'Apocalypse Now. Il en a en tout cas la dimension fantasmagorique. Pour avoir séjourné en Afrique noire (cf le premier tome de Apprentissages), j'imagine très bien le voyage, la remontée du fleuve, l'arrivée dans des régions reculées… oui, ça a existé, ça a été possible.
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Conrad n'est pas le plus connus des écrivains Anglais chez les Francais. Ca vaudrait bien la peine pour un francophone qui a des amis Anglophones de lire "A Coeur des ténèbres" afin de bien s'armer pour les conversations littéraires à avenir. Les professeurs faisait lire Conrad durant mes années de jeunesse. J'ai du lire "À Coeur des ténèbres" pour un cours à l'école secondaire et une deuxième fois pour un cours au deuxième cycle. A l'époque c'était un très grands classiques de notre littérature.
Le roman qui est bien court traine en longueur. le capitaine d'un cargo qui appartiennent a un une compagnie londonienne de commerce monte le fleuve Congo. Il est chargé d'enquêter sur le chef bureau loin dans l'intérieur du Congo un nommé Kurtz dont les chiffres de ventes battent tous les records. Ce qui inquiète la direction de la compagnie, ce sont les bruits qui commence à circuler voulant que les méthodes de Kurtz sont peu orthodoxes.
Le capitaine arrive. Il fait des macabres découvertes et trouve des indices d'atrocités. le mystérieux Kurtz, atteint mortellement d'une maladie tropicale, est sur son lit de mort. Son dernier mot lâché, c'est "Horreur!"
Quand le capitaine reviennent en Angleterre il est trop discret pour raconteur la vérité à la fiancée du défunt Kurtz.
Depuis son lancement en 1899, on considère ce roman comme étant une critique magistrale du colonialisme.
On trouve aussi dans ce volume, la petite nouvelle "Le compagnon secret". le lien avec "A Coeur des ténèbres" n'est pas évident. Les événements du "Compagnon secret" se passent dans un contexte colonial. le protagoniste est un jeune capitaine qui fait son premier voyage sur le "Cutty Sark" un navire commercial britannique. L'accueil du l'équipage pour le jeune capitaine est très froid. Dans son isolation, l'héros va commettre un crime contre sa profession.
Dans le golfe du Siam, on découvre un nageur que l'on fait monter sur l'embarcation. le capitaine constate que le nageur est son doppelgänger. le nageur avoue qu'il avait tué un homme sur son navire. le devoir professionnelle du jeune capitaine est remettre le fugitif aux main des autorités . Cependant entouré d'un équipage ou il n'a pas d'amis le capitaine choisit d'aider l'assassin dans sa fuite.
Dans son isolement, loin de ses proches, Kurtz choisit le mal dans "À Coeur des ténèbres". Dans "Le compagnon", par contre, le jeune capitaine aux yeux de Conrad choisit le bien.
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J'avais noté ce titre à l'issue de ma lecture du "Voyage au bout de la nuit" de Louis Ferdinand Céline. Dans le dossier qui suit le récit de mon édition folio destinée aux scolaires, il est conseillé à ceux qui voudraient découvrir un autre texte évoquant l'Afrique (une partie du roman de Céline s'y déroule). Bon, l'Afrique est le seul point commun flagrant entre ces deux oeuvres. La langue de Conrad, bien que vivante et évocatrice, reste plutôt académique, et les aventures de ses héros, même si elles peuvent être qualifiées d'extraordinaires, n'ont pas la truculence des péripéties d'un Bardamu... Loin de moi l'idée de comparer ces deux auteurs qui sont nés à près d'un demi siècle d'intervalle. Disons que ces digressions inutiles sont un moyen comme un autre d'introduire mon billet, ne m'en veuillez pas !

Revenons-en donc à ce cher Conrad, et à son voyage non pas au bout de la nuit, mais "Au coeur des ténèbres". Enfin, dans le roman, ce n'est pas lui qui accomplit ce voyage mais Marlowe, un officier de la marine marchande britannique. Précisons néanmoins que l'auteur lui-même, avant d'être écrivain, fut capitaine de cette corporation, et que cette fonction l'a amené, comme son héros, à travailler au Congo. C'est son expérience personnelle qui l'a par conséquent inspiré pour l'écriture de ce roman.

Au début du récit, Marlowe et l'équipage d'un yacht attendent, stationné sur la Tamise, de pouvoir larguer les amarres. Alors que la nuit s'annonce, Marlowe se met à raconter une histoire, celle de son expédition sur un fleuve africain. Il avait alors pour mission de retrouver, en amont de ce fleuve, un dénommé Kurz. Ce dernier était directeur d'un comptoir situé au coeur de la jungle, dont l'administration n'avait plus aucune nouvelle. L'homme, en raison de sa grande efficacité dans la collecte d'ivoire, était quasiment devenu une légende.

La plus grande partie du roman dépeint cette remontée du fleuve, baignée d'une atmosphère à la fois mystérieuse et menaçante, dont l'intensité s'accentue au fur et à mesure que le navire approche du but. A tel point que le périple fluvial semble par moments n'être qu'une parabole pour exprimer le sentiment qu'a Marlowe de s'enfoncer vers la source d'une humanité brute et encore instinctive, vers un univers où l'homme aurait conservé un lien primitif, viscéral, avec son environnement naturel. La forêt impénétrable, l'air chaud et épais, l'apparition d'hippopotames et de crocodiles, tout cela se mêle aux bruits inquiétants et inconnus, aux visions furtives de silhouettes étranges aperçues sur la rive...

La peur, la surprise du narrateur lors de ces rencontres sporadiques, presque irréelles, avec les indigènes de la jungle, peut prêter à sourire aux yeux du lecteur d'aujourd'hui. Mais rappelons que le récit, même s'il n'est pas si éloigné de nous d'un point de vue temporel, se déroule à une époque où l'Afrique et les possessions coloniales conservaient bien des pans de mystères, de terres inexplorées.

L'auteur exprime l'ambivalence des sentiments qu'éprouvent alors les occidentaux vis-à-vis de ces territoires qu'ils exploitent sans vraiment les connaître, entre fantasmagorie et convoitise, entre crainte et mépris pour des autochtones qu'ils ne comprennent pas (et il leur importe peu, d'ailleurs, de les comprendre).

Marlowe, en dépit d'une première impulsion qui le conduit à ressentir un certain malaise face au comportement et à l'aspect de ces autochtones, reconnaît malgré tout en eux ses semblables, sa "parenté lointaine avec ce tumulte sauvage et passionné". Et il comprendrait presque, bien qu'il ne l'ait finalement guère connu, le légendaire Kurz. Ce dernier, en effet, même s'il représente l'un des pires aspects de la présence européenne en Afrique -lui dont la folie et une sorte de mégalomanie s'expriment aux dépens des noirs dont il a fait ses esclaves-, a peu à peu laissé l'environnement le transformer, faire de lui un individu plus proche des indigènes que ne le furent jamais ceux qui, engoncés dans la certitude de leur supériorité, n'entrèrent véritablement en contact avec eux.

"Au coeur des ténèbres" est un roman à l'atmosphère très prégnante, à l'écriture très évocatrice... c'est ce que j'en retiendrai essentiellement (et ce n'est déjà pas si mal !)
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Si pour Conrad le coeur de la vie sont des ténèbres effrayantes, des eaux serpenteuses et troubles, une forêt sombre et dangereuse qui cache, elles aussi, les plus terribles passions, je ne suis pas Conrad.
Superbe écriture, intelligence du récit qui choisit de ne pas tout dire, de garder sa part de secret (comme le coeur des choses ?), sujet fondamental s'il en est : la nature de l'être. Et des propositions réalistes : sur l'ambivalence des hommes.
Pourtant, j'ai l'impression que pour Conrad, dont l'effort de sortir de la caverne, en une fin de siècle où tout n'est qu'illusion (du progrès, de la liberté, du sens de l'histoire, de l'universalité, du bonheur…) est bien sûr remarquable, les ténèbres sont bien dans cette vision occidentalo centrée de l'homme. Si clairvoyance il y a chez le grand écrivain elle concerne l'erreur de lecture de la carte que nous faisons bel et bien. Mais, Conrad me semble se tromper en pensant que le territoire aussi est effrayant. Je n'en crois rien : non pas que la nature soit un paradis pour le vivant, que notre nature d'homme soit bonne ; mais je crois bien plus dans la nature et des cultures premières que dans la civilisation. Les deux termes ne sont pas équivalents et le premier n'a rien de désespérant, lui. Cette remontée du fleuve (nourricier) au sein d'une forêt (primaire) pour mener l'enquête sur le coeur des hommes ne me semble pas autoriser, comme Conrad le croit, que la lumière n'éclairera que des ténèbres. Je suis plus Rousseau que Conrad ; je crois que les hommes hors d'une civilisation qui a perdu toute âme, s'y retrouveraient. Ne serait-ce que parce que ceux qui ont refusé de vendre leur âme aux diables du progrès et du pouvoir ont toujours réussi à établir un lien fraternel avec le reste du vivant. Et qu'importe l'espérance de vie plus courte si elle est d'une vraie qualité, qu'importe l'imperfection des rapports humains ici aussi, chez ces sauvages (ces homme de la forêt qui ont choisi de ne pas la raser) s'ils peuvent, eux seuls, eux bien plus que nous en tout cas, toucher du doigt le sens de la vie, l'essence des choses : comprendre que la perfection est un leur, que nous ne sommes pas au-dessus du vivant imparfait, au dessus de la Terre et de ses limites, et encore moins possesseur des eaux, des airs et des matières ; mais un élément de cette chaîne. Malheureusement le maillon faible (faiblesse qui vient de notre désir de notre force). Or, comme chacun sait, la résistance d'une chaîne est directement liée à son maillon le plus faible : nous le mesurons de plus en plus.
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Un livre courageux d'un auteur qui critique la colonisation à l'époque même où elle se déroulait.
Une oeuvre envoûtante et captivante qui nous plonge au coeur de la jungle et des tréfonds de l'âme humaine, et que tout cinéphile doit lire.
Après tout, il s'agit de l'oeuvre littéraire dont Apocalypse now de Coppola est l'adaptation à l'américaine.
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