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3,65

sur 795 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Les sanglots longs des violons de l'automne
blessent mon coeur d'une langueur monotone.
Tout suffocant et blême, quand sonne l'heure,
je me souviens des jours anciens et je pleure."

Merci, ami Verlaine, de synthétiser par ces simples vers "Adolphe", le roman le plus célèbre de l'écrivain franco-suisse Benjamin Constant et sans doute l'une des oeuvres romantiques les plus représentatives de la période.

Adolphe, c'est le narrateur, un jeune bourgeois désoeuvré, plutôt antipathique et associable, guère apprécié dans les salons et qui, coeur esseulé et désinvolte, s'éprend presque par oisiveté de la femme d'un autre. Et pas de n'importe quelle femme, d'Ellénore, la belle maîtresse de monsieur de P*** et mère de leurs deux enfants. Sa première jeunesse est certes passée mais elle reste très belle malgré bien des épreuves ; lors de sa rencontre avec Adolphe, elle occupe une place légitime dans la société pourtant cruelle et rapace de son temps.

La passion d'Adolphe pour Ellénore, passion qui sera payée en retour, sera hélas aussi éphémère que le caprice d'un dandy et ne justifiera en rien les tristes sacrifices consentis par une belle plus âgée que son amant : mari, enfants, fortune, dignité, position sociale, Ellénore se donnera entièrement et sera récompensée par la tiédeur, la dissimulation et enfin la trahison de son amant. Un tiers de cette récompense aurait eu raison des plus blanches oies mais Ellénore, soutenue par son amour, persistera déraisonnablement jusqu'à l'issue fatale d'une histoire d'amour sans espoir.

Personnellement, c'est "Ellénore" que j'aurais donné pour titre à mon roman à la place de l'auteur car c'est vraisemblablement la figure la plus forte et la plus intéressante du récit. Ellénore est à elle seule la voix du coeur et la voie de l'abnégation tandis qu'Adolphe est veule, faible, versatile, horripilant par ses sempiternelles tergiversations. Benjamin Constant explique le titre de son roman dans le dénouement original et inventif, un échange fictif entre auteur et éditeur, en ces termes : "Si [mon récit] renferme une leçon instructive, c'est aux hommes que cette leçon s'adresse : il prouve que cet esprit, dont on est si fier, ne sert ni à trouver du bonheur ni à en donner ; il prouve que le caractère, la fermeté, la fidélité, la bonté, sont les dons qu'il faut demander au ciel [...]. La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause [...]".

Un roman certes romantique mais différent car il aborde l'importante thématique de la réciprocité des sentiments liée à la fermeté - ou à l'absence de fermeté - des caractères. Un beau texte à découvrir.


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C'est en regardant la dernière émission de la saison de "La grande librairie" que j'ai entendu parler de cet ouvrage. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, certes, mais bel et bien d'un classique de la littérature française, que l'un des auteurs présents sur le plateau, recommandait à tous les auditeurs de livre, voire de relire. Connaissant l'auteur mais n'ayant jamais entendu parler de cet ouvrage, je me suis précipitée pour l'emprunter à la médiathèque afin de voir ce que cet ouvrage avait de si grandiose. J'avoue avoir un avis mitigé sur cette lecture, ne sachant pas trop quoi en penser sur à cette lecture toute fraîche mais je vous laisse, à vous, lecteurs, le soin d'en juger par vous-mêmes afin de lui attribuer la note qu'il mérite probablement à juste raison.

Adolphe est un jeune homme de vingt-six ans qui s'éprend éperdument pour une femme plus âgée que lui, et qui plus est, n'est pas libre. Cette dernière, Ellénore, a d'ailleurs déjà deux enfants et appartient à la haute bourgeoisie. Bien que n'étant pas sans ressources non plus grâce à la renommée de son père, Adolphe, lui, est encore un jeune homme sans expérience qui n'a pas encore réellement fait son entrée dans la vie, n'ayant pas acquis de statut social à proprement parler. Il se montre être quelqu'un d'extrêmement égoïste, que la compagnie des autres ennuie, et ne peut pas s'empêcher de faire certaines railleries qui le font mal voir en société. Il réussit cependant à conquérir le coeur d'Ellénore mais, étant un homme très instable, celui-ci ne va pas pouvoir s'empêcher de faire du mal à cette dernière à ses dépens. A ses dépens ? Qu'ai-je dis ? C'est la première impression que j'en ai d'abord eu mais il faut cependant accorder à cet ouvrage une attention extrême car les intentions d'Adolphe ne sont pas toujours faciles à cerner, tout comme son être même d'ailleurs qui est extrêmement complexe.
J'ai d'abord pris ce dernier pour un homme charitable, qui ne voulait surtout pas blesser celle qui s'est entièrement dévouée à lui mais si c'était complètement l'inverse ? Si c'était en réalité Ellénore, qui, s'était fait piéger par un être imbus de sa personne et manipulateur qui plus est ?

Un livre qui ne m'a ni plu ni déplu mais que je suis vraiment contente d'avoir découvert...enfin ! Comme dirait le proverbe :"mieux vaut tard que jamais !" mais il existe tant de classiques que nous devrions tous avoir lus (moi la première) et pour lesquels nous ne prenons pas assez souvent le temps. C'est bien dommage et je ne peux donc que vous recommander la lecture de cet ouvrage, si ce n'est pas déjà fait, afin de vous faire à votre tour votre propre opinion sur ce dernier.
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Le jeune Adolphe est un être sensible, taciturne et doté d'une nature sombre. Ouvertement indépendant, il entend mener sa vie à sa guise et nourrir son orgueil par toutes les considérations que les autres pourront lui accorder. le jour où il décide d'être aimé, il jette son dévolu sur la belle Ellénore. Plus âgée que lui, elle est la maîtresse du comte de P***. « Je ne croyais point aimer Ellénore ; mais déjà je n'aurais pu me résoudre à ne pas lui plaire. » (p. 45) Obtenir l'attention et les sentiments d'Ellénore est donc une conquête d'amour-propre. Passées les premières exaltations et les premières preuves véhémentes d'amour, Adolphe s'agace d'une relation qui entrave son quotidien et le prive d'une liberté à laquelle il est furieusement attaché. « Ellénore était sans doute un vif plaisir dans mon existence, mais elle n'était plus un but : elle était devenue un lien. » (p. 69) Il faut peu de temps pour que le jeune homme cesse d'aimer, mais il ne se résout pas à quitter Ellénore puisque tout le monde le presse d'y parvenir. Son indépendance est mêlée d'orgueil et il refuse qu'on décide pour lui une chose qui est pourtant évidente. Certes, la société et son père s'offusquent de cette liaison qui entrave sa carrière et les ambitions qu'il peut nourrir, mais Adolphe entend décider seul de la rupture. le problème est qu'il ne se résout jamais à cette issue.

Adolphe fait preuve d'une grande lâcheté et ses tentatives de rupture échouent devant les larmes d'Ellénore. Il se fait un devoir de la protéger et de la soustraire au jugement de la société, mais ce devoir lui pèse et il l'accomplit sans noblesse. Ellénore elle-même ne s'y trompe pas : « Vous vous dévouez à moi parce que je suis persécutée, vous croyez avoir de l'amour, et vous n'avez que de la pitié. » (p. 95) Sous couvert d'indépendance, Adolphe est en fait un capricieux qui s'entête dans une folie de jeunesse en voulant la parer des vertus de la sagesse et de la passion. Son amour pour Ellénore a disparu et sa tiède affection tient plus de l'habitude que du sentiment. « Nous vivions, pour ainsi dire, d'une espèce de mémoire du coeur, assez puissante pour que l'idée de nous séparer nous fût douloureuse, trop faible pour que nous trouvassions du bonheur à être unis. » (p. 108) Ce n'est que tragiquement que cette histoire pourra s'achever et Adolphe comprendra enfin qu'il était le seul obstacle au repos tant espéré par Ellénore.

Ce roman est l'expression littéraire la plus archétypale du romantisme : le héros est jeune, tourmenté par on ne sait quoi, fréquemment saisi par l'idée de la mort et vaguement décidé à contrer la société. Finalement, sa médiocre révolte avorte et il n'y a rien gagné. Adolphe est un personnage résolument insupportable, voire odieux : ce jeune homme capricieux est faussement amoureux, faussement fidèle, faussement noble, etc. Si j'ai eu peu de sympathie pour lui, je n'en ai eu pour Ellénore qu'à la fin, à la lecture de son ultime lettre : c'est évidement la volonté de l'auteur de ne dévoiler la vraie et pure nature de la malheureuse que lorsque l'irréparable est accompli. Adolphe est intéressant d'un point de vue littéraire et dans une étude du mouvement romantique, mais cette intrigue ne m'a pas plu : les jeunes godelureaux infatués n'obtiennent jamais mes faveurs.
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Étant une fane d Isabelle Adjani depuis mes 14 ans, j ai décidé de re visionner ses interviews. Quelle prestance, quel choix juste des mots... Je l ai entendue parler du film qu elle avait tourné: "Adolphe", et que je n avais pas encore vu.

Au fil de ses explications, j ai compris qu il s agissait d un classique de la littérature dont je n avais même jamais entendu parler. Il fallait palier ce manque, et je suis allée l acheter.

Adolphe est un jeune homme qui s impose avec tout son amour et ses élans passionnés à Ellenore, dix ans plus âgée que lui, en couple et avec deux enfants. Au départ, elle lui ferme la porte, elle le repousse et considère avec tendresse et un peu de hauteur ses déclarations enflammées.

Ensuite, elle se laisse séduire, happée par un sentiment qu elle ne connaissait pas. Elle quitte tout pour Adolphe, le place au centre de sa vie, de sa raison, de ses espoirs... Et plus elle l aime, moins il se sent amoureux. Pire... Il ne l aime plus.

Dès lors, leur relation assez malsaine est en permanence en dents de scie. Il veut la protéger de la douleur, de la honte, de la solitude. Et en même temps il se sent dépendant de cet amour incommensurable qui l emprisonne. Il a tellement cherché à percer un coeur qui n en voulait pas, qu il se retrouve pris au piège. Comment se débarrasser d Ellenore, coeur pur mais exclusif, esclave de son absence ?

Ce roman m'a plu. Cependant, il manquait de dialogue pour que cela soit plus vivant. J ai trouvé Adolphe égoïste, immature et pourtant ce genre d hommes existe. Chercher l inaccessible et puis n en plus vouloir. Tout faire pour obtenir une femme et ensuite la jeter comme un mouchoir. Ce roman reste très actuel et se lit très vite. le vocabulaire est riche, les tournures de phrases délicates...

Je n ai plus qu à voir le film avec Isabelle Adjani !
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Un style délectable, des personnages complexes aux comportements équivoques, une histoire d'amour malheureux, une certaine densité malgré la brièveté du récit.
Ces ingrédients promettaient un vrai régal de lecture que je n'ai pas ressenti malheureusement. J'ai apprécié, de manière très distanciée.
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Je me suis plongée dans ce roman à cause du film « le prénom » et c'est une belle découverte, je trouve que l'écriture est très contemporaine.
Adolphe jeune homme de 22 ans s'éprend d'une femme Elléonore ayant dix ans de plus que lui. Cette liaison n'est pas heureuse, elle rend même les deux protagonistes malheureux, Adolphe ne peut se résoudre et ne trouve pas le courage de rompre, Elléonore quitte tout pour lui.
C'est un roman sur le désespoir d'un jeune homme qui fait le contraire de ce qu'il dit, doit faire, il culpabilise tout le temps. Il reste surtout attaché aux souvenirs ce son amour passionné et ses hésitations à rompre causeront la perte d'Elléonore qui elle l'aime toujours aussi passionnément et elle se sentira trahie.
Un roman dont les deux personnages principaux ne laissent pas indifférent, on suit la progression de leur amour, de la complexité de cet amour, j'ai éprouvé de la colère contre Adolphe et sa façon de se comporter, mais aussi par moment de la tendresse. Une belle découverte.
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Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire ce classique. J'ai profité des vacances pour réparer cette lacune. Cela se lit très vite car il ne compte que 130 pages à peu près.
L'histoire est très romantique. Adolphe est un jeune homme de 22 ans qui cherche à s'émanciper de sa famille. Il voyage beaucoup, se comportant un peu comme "un parasite" et bénéficie de l'argent de son père. N'ayant pas d'expérience amoureuse, il décide de séduire une femme, pour voir, pour jouer. Son choix se portera sur Ellenore, une femme plus âgée que lui, n'ayant pas une très bonne réputation, étant la maîtresse d'un comte depuis plusieurs années. Au départ, elle lui résiste et il finira par la séduire. Très rapidement, il cesse de l'aimer mais a peur de la faire souffrir en la quittant.
Il tergiverse, hésite, se dispute avec elle, la fait pleurer.... et la quitte enfin.
Un personnage lâche, antipathique, orgueilleux, bref en un mot détestable !
L'écriture en revanche, est très belle. Cela fait bizarre de voir autant de verbes au subjonctif imparfait, nous ne lisons plus une telle langue dans les romans contemporains.
J'ai du mal à dire si j'ai aimé ou non, j'ai envie de dire que je l'ai enfin lu !
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Je crois qu'il faut une période propice pour apprécier les romantiques, ça ne l'était pas pour moi. Je reconnais une analyse intéressante de certaines choses, la description de la timidité était notamment parfaite ou alors la description du sentiment amoureux qui était belle. C'est une belle écriture, un beau texte, quoique exigent aussi ! J'ai pu noter de nombreuses citations. C'est juste que, ce n'était pas le bon moment. Mais ce moment serait-il arrivé un jour ? Mystère...

Parlons un peu des personnages :
Ellénore : Sa jalousie m'a exaspérée, vraiment ! Et puis elle m'a agacée de toute façon, de manière générale.
Adolphe : Son côté déprimé, loin des autres, blasé m'ont fatiguée au début. Et puis son attitude face à Ellénore ensuite m'a tellement énervée ! Qu'est-ce que j'ai pu soupirer ! Si j'ai à certains moments apprécié ce roman, j'ai détesté Adolphe !

Pour terminer, j'ai trouvé la fin amorale. Bref, une lecture que je suis contente de noter à mon compteur mais décevante...

~ Challenge 50 objets-3 : miroir
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Je suis très contente d'avoir enfin lu ce classique du romantisme, même si je n'ai pas particulièrement apprécié cette lecture. J'ai beaucoup aimé le style et l'atmosphère cinglante des salons mondains, le style pourrait faire penser à un roman noir psychologique, un thriller domestique. Par contre les personnages m'ont passablement agacée.
Adolphe, évidemment, m'a paru imbuvable. Perpétuellement indécis, il ne séduit Ellénore que par vanité, pour l'ajouter à son tableau de chasse, s'en lasse dès que son but est atteint et s'y intéresse de nouveau dès qu'elle semble réussir à dépasser son absence.
Selon notre histoire ou expérience, nous assimilons Ellénore bien sûr à la victime d'une histoire d'amour sordide, mais elle n'est pas beaucoup mieux que son amant qu'elle noie sous les menaces et le chantage. Je l'aurai bien secouée, aurait voulu lui crier quelle n'existe ni par ni pour lui, que ses manigances la rendent détestable. le coeur a ses raisons etc, et justement il n'y a souvent pas beaucoup de raison.
Pour résumer : Je t'aime, moi non plus ou une relation bien toxique. Je n'ai pu m'identifier aux amants donc ils ne m'ont que peu touchée, même si bien sûr le malheur d'Ellénore est parfois émouvant.
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Un jeune homme légèrement misanthrope décide que lui aussi peut goûter aux joies de la conquête amoureuse. Il sera pris à son propre piège et souffrira d'être aimé.
Roman très court, très début du XIXème, c'est-à-dire d'un style un peu désuet, Adolphe est un classique de la littérature romantique. J'ai trouvé la première partie ennuyeuse (la conquête) mais j'ai savouré la seconde et j'ai maudit ce personnage qui se joue des sentiments d'une femme qui n'avait rien demandé.
Ma lecture a cependant été laborieuse, les situations « je t'aime moi non plus » n'étant pas trop ma tasse de thé.
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