J'ai découvert trop tard que si l'on met les gens à nu jusqu'à la vérité, on ne leur laisse aucune chance de survivre. Les mensonges et les faux-fuyants sont nécessaires; ils nous permettent d'esquiver.
Ce serait ridicule de dire qu'il présente les symptômes d'une personnalité en voie de désintégration, pensais – je ; cet homme est parfaitement sain d'esprit. Il était même trop sain d'esprit… il laissait paraître une maladie différente, si la santé mentale est une maladie. Comme tous les gens sains d'esprit, il avait recherché la réalité dans l'existence. Il avait commis l'erreur habituelle : il ne s'était pas rendu compte un seul instant que les conditions de l'existence n'autorisent aucun absolu. Ainsi, lorsqu'il avait fini par se trouver face à face avec la réalité, il avait craqué. Comme Persée aurait pu le lui dire, l'homme n'est pas bâti pour supporter toute la vérité. S'il l'était, il n'existerait pas. Il mettrait fin à ses jours en quittant le berceau.
Celui qui conçoit l'écriture comme un agréable passe-temps permettant d'accéder à un mode de vie bourgeois n'écrira jamais que de la merde.
Ce n'était pas une face de brut, mais un visage qui avait tout vu, et puis qui n'en avait pas assez compris avant qu'il ne fût trop tard.
On veut tout découvrir dans le laps de temps qui nous est imparti : et pourtant, à la fin, on se demande pourquoi on a pris toute cette peine : tout va être perdu.