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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il s'agit du quatrième tome dans l'adaptation des livres de la série "Parker" de Donald Westlake (écrits sous le pseudonyme de Richard Stark) : (1) le chasseur, (2) L'Organisation, (3) le casse. Ce tome est initialement paru en 2013, écrit, dessiné, encré, lettré par Darwyn Cooke. Il s'agit d'illustrations en noir & blanc avec l'utilisation d'une seule couleur proche du bleu horizon. L'histoire principale "Fun Island" comprend 80 pages. En fin de tome se trouve l'adaptation de "Le septième", en 11 pages avec une teinte orangée.

L'histoire se déroule au coeur de l'hiver 1969, dans la ville de Buffalo dans l'état de New York. Parker et 2 associés viennent d'accomplir le braquage d'un fourgon blindé dans lequel ils ont récupéré 73.000 dollars. Malheureusement lors de leur fuite, le conducteur n'a pas été assez attentif et la voiture a fait plusieurs tonneaux. Les 2 complices sont restés sur le carreau, Parker n'a eu que le temps de récupérer le magot et de se réfugier dans un parc d'attractions fermé pour l'hiver. Il a été aperçu par 2 policiers en train de toucher une enveloppe. Parker se prépare à subir l'assaut d'une équipe de la pègre locale souhaitant s'accaparer le butin. le parc est clos sur tout son périmètre, seule la grille d'entrée permet d'en sortir et elle est surveillée.

Dans les 3 premiers tomes de la série, Darwyn Cooke avait prouvé qu'il ne souhaitait pas s'installer dans une forme de routine d'adaptation, qu'il préférait choisir des histoires de nature différente parmi les 24 romans consacrés à Parker. Il était également possible de discerner une volonté de varier les modes de narration, tant sur le plan de l'écrit que sur celui des conceptions des pages. Pour ce quatrième tome, il a choisi un exercice de style des plus difficiles. L'intrigue est presque squelettique : Parker est enfermé dans un parc d'attraction, il prépare ses pièges, il affronte les ennemis et il s'en sort (non, il ne s'agit pas d'une surprise gâchant la lecture, puisqu'il s'agit de l'adaptation du quatorzième roman sur 24 consacrés au personnage). Deuxième caractéristique du récit : le récit est porté presqu'exclusivement par l'action, sans réflexion ou peu s'en faut (juste un peu de stratégie de la part de Parker), sans développement du personnage principal (encore moins des autres).

D'un côté, Cooke tient bien sa promesse de ne pas se répéter, de l'autre il prend un risque conséquent puisque Parker est réduit à l'artifice du héros d'action un peu générique, sans personnalité, triomphant de tout grâce à sa capacité à anticiper, et à son entraînement supérieur à celui de tous ses ennemis.

Du point de vue visuel, ce tome est à nouveau une réussite, une lecture très vivante sans être démonstrative. Cooke conserve sa façon de dessiner d'apparence un peu simpliste à l'esthétique connotée années 1950. En y regardant de plus près, le lecteur peut constater que Cooke épure ses dessins pour conserver l'essentiel, tout en s'arrêtant avant l'abstraction. Son objectif n'est pas d'épater son lecteur par sa maîtrise du trait juste, mais de faciliter la lecture de chaque case sans l'abêtir. le lecteur ne ressent jamais l'impression de se retrouver dans un endroit générique, ou que tous les personnages se ressemblent. Cooke a pris soin de concevoir le plan d'ensemble du parc d'attraction avant de mettre l'histoire en images. Dans la cabane du gardien, Parker retrouve une pile de dépliants avec ledit plan des 8 secteurs thématiques, destinés aux visiteurs dont un facsimilé est intégré dans l'histoire, avec une page se dépliant pour reproduire le modèle original. Darwyn Cooke a donc réalisé un travail préparatoire conséquent de "repérage" et de conception des décors.

Cette histoire étant essentiellement tournée vers l'action, le défi pour Cooke était de concevoir des mises en page rendant compte du jeu du chat et de la souris entre Parker et ses poursuivants, mais aussi de ses préparatifs et de sa planification. Cooke maîtrise maintenant parfaitement le ratio entre les images et les textes, et il conçoit régulièrement des séquences muettes. La première du genre est remarquable de concision et d'efficacité : les tonneaux de la voiture sur une chaussée enneigée : en 2 pages (p. 12 & 13) tout est montré avec clarté et limpidité avec la violence des chocs, sans stéréotype visuel. Un peu plus loin, Parker visite 7 pavillons d'attraction pour préparer ses pièges (pages 30 à 36, toujours sans texte). À nouveau tout est limpide, facile à assimiler, avec un degré de suspense introduit pour quelques uns de ces préparatifs pas tous faciles à comprendre. Page 68, Parker évolue dans les cintres d'un théâtre et Cooke joue sur un fort contraste noir / blanc (plutôt bleuté) avec une simple silhouette, évoquant un usage de cette technique un peu moins radical que celui de Miller dans "Sin city", mais tout aussi efficace.

D'un point de vue visuel, ce récit est un régal du début à la fin. Par contre du point de vue de l'intrigue, Darwyn Cooke n'arrive pas à compenser l'absence de mise en avant de la personnalité de Parker. Il se serait agi de Frank Castle ou de Jon Sable, ou d'un autre héros d'action, il n'y aurait pas eu de différence. de ce fait l'absence d'empathie de Parker ne ressort pas, il se contente d'abattre froidement ses opposants pour assurer sa survie, sans plus de spécificité. le scénario réserve bien une ou deux surprises mais elles ne remettent pas en cause le schéma global de l'intrigue. du coup le lecteur a l'impression de lire simplement une bonne histoire de traque d'un dur à cuire retors, mais sans caractéristique vraiment remarquable. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l'intérêt du lecteur pour la dimension graphique de la bande dessinée.

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- le septième - Parker et 6 autres bandits se sont appropriés un magot de 115.000 dollars que Parker est chargé de surveiller en attendant le partage. Il passe du bon temps dans un hôtel avec Ellie une jeune femme. Alors qu'il est sorti acheter à manger, Ellie est assassinée par son amant qui s'enfuit avec l'argent. Parker le coince dans un immeuble en construction.

Comme dans "L'Organisation", Darwyn Cooke a choisi de compléter l'histoire principale par une deuxième. Dans "L'Organisation", il avait ajouté "The getaway face", ici il a choisi une course poursuite rapide, baignant dans une teinte orangée, et dont l'issue ne fait pas de doute, adapté du septième roman consacré à Parker. Comme pour l'histoire principale, la personnalité de Parker ne ressort pas vraiment, mais la mise en page est tout aussi efficace. 3 étoiles.
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Curieux choix d'adaptation de la part de Darwyn Cooke. Planque à Luna Park est une Série noire palpitante et originale. Richard Stark parvient à nous faire partager la détresse de Parker, tenaillé par le froid et la faim, traqué par des malfaisants animés d'intention homicides et bloqué au sein d'une île urbaine sans issue. Ceci mis à part, le récit se résume à une suite de pièges tendus par le poursuivi aux poursuivants et l'issue est sans surprise.
La lecture de Fun Island donne un peu l'impression que Cooke s'est retrouvé lui aussi piégé dans un scénario sans issue et sans surprise. Parker se débarrasse froidement et sans grande difficulté de la plupart de ses poursuivants, avant de trouver la sortie. Point. Les décors sont bâclés et le suspense peu évident.
Après les incontestables réussites de ses premières adaptations, cet album déçoit. Quant aux quelques cases consacrées au Septième homme, elles donnent l'impression de n'être là que pour compléter la pagination du bouquin et se présentent comme un hâtif résumé d'un polar qui mérite beaucoup mieux. Il a d'ailleurs donné lieu à un film très correct de Gordon Flemyng en 1968.
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