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3,59

sur 251 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Psychose sociale

Avez-vous déjà lu une vivisection ?
C'est une expérience plus tranchante que l'autofiction, une mise à nu des sentiments et des émotions sous la lame du scalpel.
Une expérience née d'un traumatisme.
La réception d'un premier courrier de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) que la narratrice ne prend pas au sérieux. Un courrier mal adressé, étrangement formulé. Une mauvaise blague.
Puis un second courrier, légèrement modifié mais toujours mal fagoté, qui reprend les termes ahurissants du premier. Quelqu'un a fait appel au 119 et dénoncé la narratrice et son époux pour des actes de maltraitance envers leurs deux enfants.
L'écriture frénétique restitue alors parfaitement la sidération qui laisse progressivement place à une situation cauchemardesque.
Plus on avance dans le récit , plus la frénésie se fait hystérie. L'air devient irrespirable, oppressant. On a une envie irrépressible d'ouvrir les fenêtres. En faire profiter la narratrice, touchée dans son intimité, qui sort de la réalité pour rejoindre les fictions dystopiques de "1984" et "Fahrenheit 451". Dénoncer les dérives d'une administration autoritaire et suspicieuse, qui sans vergogne, sous prétexte de transparence, vous dépouille de tous vos secrets.
La réalité devient absurde et le récit prend des allures Kafkaïennes. Malgré la mise en garde qui n'apparaît qu'une fois le récit terminé et qui invite le lecteur à ne pas remettre en cause l'utilité de la protection de l'enfance, on se dit tout de même que l'ASE en a pris pour son grade.
Une administration toute puissante et monstrueuse avec ses assistantes sociales (Madame Trajic et Madame Brune) au profil sanguinaire ( "L'hydre à deux têtes" ). Certes tout cela reste de la fiction, mais avec ce zeste de réalisme tout devient ambigu et me laisse finalement dubitatif après cette lecture bue comme un shot.
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Bienvenus en Absurdie !
Si chaque injustice fait l'objet d'un livre, les libraires ressembleront bientôt aux archives de Julien Courbet, et je ne crois pas que la littérature en sorte grandie.
Confirmation avec le livre d'Amélie Cordonnier qui n'a rien d'un chef d'oeuvre. Mais son témoignage est fort, animé d'une rage légitime. Un livre utile, pour reprendre l'expression consacrée.
L'étalage de l'infortune personnelle n'a d'intérêt que s'il a une portée universelle. « En garde » (beau titre) revêt cette dimension : quand la machine administrative s'emballe et que l'État s'empare de notre intimité, on flirte avec « Brazil » ou « 1984 » … Alors le totalitarisme n'est plus loin (p144), et il faut alerter.
Cependant, quelque chose me dérange dans la démarche de la journaliste : est-ce un récit de vie (à charge) ou un roman ? La nuance a son importance. Si c'est une fiction, l'imagination débordante de l'auteure nuit parfois à la crédibilité de son histoire. Si c'est du vécu sans additif, l'appellation « roman » fait douter de la véracité et de la gravité du propos.
Les faits racontés : une famille bourgeoise parisienne (l'autrice étant la mère) est convoquée par les services sociaux après le dépôt d'une plainte anonyme (au 119). Les enfants seraient maltraités. S'en suit une situation ubuesque (pages 113, 137, 164, 180) qui, outre les entretiens humiliants, oblige la famille à héberger un inquisiteur agréé pour le moins invasif, au risque de la déstabiliser. Comble et paradoxe.
L'histoire est suffisamment hallucinante pour mériter une lecture mais elle tombe souvent dans un voyeurisme qui m'a mise mal à l'aise.
Bilan : 🌹
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J'ai lu les trois premiers romans d'Amélie Cordonnier.
Et j'avais bien aimé son style d'écriture fougueux, son audace à traiter de sujets très sensibles.

Mais là, je n'ai pas du tout adhéré à « En garde ».
*

Pourquoi Amélie Cordonnier a-t-elle fait croire à ses lectrices et lecteurs que son livre était une réelle tranche de sa propre vie ? Que « c'était plus qu'une autofiction mais une vivisection », comme écrit dans son prologue.
Car franchement si l'histoire de la première partie tient la route jusqu'à la page 85, les autres parties, soit les 150 pages suivantes, sont plongées dans un délire complet.

Je me suis retrouvé dans une autre dimension, dans un roman fantasque, une histoire abracadabrantesque, où pas une seule seconde j'ai cru au cauchemar, digne d'un polar noir, que l'auteure et sa famille a vécu en cette année 2020.
Au début, cela m'a amusé, par aussi le style enlevé et par les talents de narratrice d'Amélie. Mais plus j'avançais dans le récit, plus je m'agaçais de lire tant d'invraisemblances. J'avais l'impression que l'auteure voulait me faire avaler des couleuvres.
A moins que je n'ai pas été réceptif à son humour.
*

Et je m'en explique :

En premier, je connais des gens très proches qui travaillent comme assistantes sociales, un métier où il manque aussi du personnel.
Ce n'est pas une profession facile surtout lorsqu'il faut rendre visite aux familles pour s'assurer que des enfants sont en bonne santé.
Alors pensez-vous sincèrement, qu'elles s'amuseraient et auraient surtout le temps de venir tous les jours harceler, terroriser les familles visitées ? Comme l'affirme l'auteure dans son livre.
Pensez-vous sincèrement que ces assistantes sociales ou assistants s'imposeraient à venir passer des nuits dans l'appartement de ces mêmes familles, sans avoir besoin de décliner leur identité, ni à se justifier par un document écrit.

On nage en pleine hystérie !!!
Car il y a une éthique, il y a des procédures à respecter.
*

Le deuxième chose que je voudrais partager, c'est que j'ai eu moi aussi la même et identique dénonciation qu'Amélie Cordonnier.
Il y a trente et un an de cela, mon fils avait cinq ans. Et je pense que la protection des enfants était moins rigoureuse à cette époque, les lois ont changé depuis.
Cependant un soir sans prévenir, deux assistantes sociales ont sonné à la porte de notre appartement pour nous rendre visite.

Elles nous ont expliqué le pourquoi de leur présence. Qu'un voisin dont elles tairaient le nom nous avait dénoncé pour maltraitance de notre fils.
Je précise qu'à cette époque, jamais aucun voisin ou voisine de l'immeuble où nous habitions ne s'était plaint de bruit, ni de cris.
Nous sommes tombés des nues, la mère de mon fils et moi-même.
Les deux dames nous ont dit que lorsqu'il y a une plainte de déposée, le service social est obligé de déclencher une procédure pour vérifier la véracité des faits. le soir même, elles se sont entretenues poliment avec nous et aussi seules avec notre fils, après que nous ayons donné notre accord.

A cette époque et même pour moi encore aujourd'hui, nous vivons sainement et je n'ai jamais craint que les services sociaux nous enlèvent notre fils. Nous avions la conscience tranquille.
Toujours est-t-il que l'une des assistantes sociales nous a fait signer des papiers. Elle devenait alors pour deux mois, la tutrice de notre fils. Et qu'elle lui rendrait visite une fois par semaine.

C'est là où j'ai eu le plus mal en moi de savoir que je perdais momentanément l'autorité sur mon fils. Je l'ai vécu comme un déshonneur. Et j'étais aussi très en colère contre la personne qui avait cru bon d'avertir les services sociaux.
Avec notre accord aussi, je me souviens que la nouvelle tutrice de mon fils, l'a amené voir un pédopsychiatre.

Je me souviens que nous avions tellement eu honte, très peu de monde ont su notre histoire.

Au bout de deux mois, d'allées et venues et d'entretiens avec la tutrice, les deux assistantes sociales sont revenues un soir. Elles nous ont déclaré que leur mission était terminée, qu'elles feraient un rapport très positif sur notre famille et notre comportement. Qu'elles n'avaient vu aucune maltraitance et qu'elles n'avaient rien à signaler de suspect qui aurait pu mettre notre fils en danger.

Nous ne les avons plus revues…
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Une auteure que je ne connaissais pas. Ce roman m'a fait penser au film " Rien à perdre" avec Virginie Efira. C'est autobiographique. Un jour, Amélie Cordelier a reçu une lettre des services sociaux, elle a été signalée pour maltraitance sur ses enfants. Elle et son mari Alexandre vivent dans le 15 ème arrondissement de Paris avec leurs deux enfants Lou 7 ans et Gabriel 14 ans. Les faits dénoncés se seraient passés lors du confinement. La famille est alors convoquée par les services sociaux. Cet événement va provoquer une complète remise en cause de l'auteure. Si la première partie du roman est autobiographique, la seconde est fictive. Un témoignage qui fait froid dans le dos. Une écriture simple, réaliste. Des personnages auxquels on peut s'identifier. Ce récit fait froid dans le dos car très crédible. J'ai bien aimé.
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« Big brother is watching you »… un petit côté « 1984 » auquel l'auteur fait d'ailleurs référence à plusieurs reprises… et un petit côté « La délation sous l'occupation » qui fait froid dans le dos…
Invitée par ma libraire à une séance d'interview/dédicace avec Amélie Cordonnier, j'ai donc fait la connaissance de ladite auteure venue nous parler de son dernier roman : « En garde ».
J'ai découvert une jeune femme pétillante, très à l'aise dans son expression et plutôt volubile.
Elle raconte avec une certaine hargne et un peu de gêne cette terrible expérience vécue par sa famille (son époux et ses 2 enfants) juste à la sortie du 1° confinement de 2020 qu'elle a tenté d'exorciser à travers ce roman… dont elle précise qu'il est né d'un fait réel mais qu'il s'agit ensuite d'une fiction sortie de son imagination…
En bref, une dénonciation (anonyme bien entendu) lance les services de la protection de l'enfance sur les traces de sa famille pour « maltraitance envers ses enfants » !
Elle reçoit cette lettre comme un uppercut avant de penser qu'il s'agit d'une erreur… malheureusement, les événements s'enchainent : convocation, audition de la famille puis des enfants « seuls »… et la suite… que je vous laisse découvrir si vous lisez ce roman.
Convaincue par l'auteure lors de cette rencontre, j'ai lu son livre… dont je ressors mitigée…
Autant la première partie qui retrace les affres de cette famille en proie aux services sociaux « tout puissants » alertés par un personnage « masqué » m'a émue et je m'en suis sentie solidaire, autant la seconde partie (dont je suppose qu'elle est beaucoup plus imaginaire) m'a laissée de marbre voire agacée !
Difficile de me mettre à la place d'Amélie dans de telles circonstances mais je pense que j'aurais refusé de courber l'échine et de me laisser « chosifier » à ce point… Je suis une battante et une révoltée de nature, donc cette situation n'aurait probablement pas perduré chez moi… et encore moins avec mon époux !
Lecture en demie teinte donc avec une fiction « peu crédible » à mon sens…
Dommage car les faits réels sont suffisamment graves pour être relayés, sans pour autant remettre en question l'importance des enquêtes menées après les alertes reçues par le 119. Ce que l'auteure a bien précisé à la fin de son roman !
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Maltraitance, famille, dénonciation.
Un appel anonyme passé à la protection de l'enfance pour maltraitance et c'est engrenage. le point de départ est autobiographique puis on part dans la fiction et heureusement...Comment prouver notre bonne foi et surtout la non maltraitance. Faut-il qu'une personne vienne vivre à domicile pour vérifier les comportements , les paroles?
Le problème dans ce roman c'est de trouver la part du réel et la part de la fiction même si ce personnage de "cousin" est peu vraisemblable, est ce pour faire peur? mais il faut se méfier de ces histoires réelles de maltraitance dans des familles où tout parait sain.
C'est un engrenage difficile à stopper même quand on a rien à se reprocher.
Traumatisme
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Déception 😢

Je l'attendais avec impatience parce que le thème du dernier roman d Amélie Cordonnier est mon domaine professionnel !

Quel n'est pas le choc lorsqu'elle et son mari sont convoqués pour un entretien au service social suite à un appel au 119.
La 1ere partie décrit très bien l'incompréhension, la peur, l interrogation, la suspicion… parce que le 119 est le numéro vert de l'enfance en danger : toute personne inquiète pr un enfant peut (doit ?!) appeler. Après réflexion, il est décidé de faire une évaluation de la situation (ou si les éléments sont suffisamment graves, cela part au parquet).
Le premier entretien se passe, l'angoisse, la peur des parents mais aussi celle de enfants.

Puis une 2e partie absolument pas crédible qui vient « abîmer », à mon sens, toute cette premier partie si juste.

Les critiques sont très positives. Je vous laisse vous faire votre propre avis.
Cependant je précise, que j'aime bcp les thèmes qu Amélie Cordonnier choisit pour ses romans.
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« En garde » est le dernier roman d'Amélie Cordonnier, sorti pour cette rentrée littéraire d'août 2023. Une interjection qui fait penser aux films de cape et d'épée pour parer les coups et éventuellement attaquer, le corps tendu vers la menace. Prends garde, Amélie, une personne de ton entourage ne te veut pas du bien…« En garde » est tiré d'une expérience personnelle vécue par l'écrivaine : une dénonciation. Elle avait promis à sa famille de raconter dans un livre ce qui leur était arrivé (voir prologue)… Tout commence par un courrier émanant des services de protection de l'enfance alertés par un appel anonyme pour maltraitance. Un rendez-vous programmé aux susnommés services avec mari et enfants est organisé pour enquête. Il faudra prouver que l'on aime ses enfants et que rien de « dramatique » ne se passe dans ce foyer même si, comme dans toutes les familles, on hausse le ton de temps en temps… D'autant que la France entière sort d'une période de confinement, ce qui a rendu les relations familiales encore plus compliquées…

« En garde », c'est d'abord un choc, celui de la délation, de la calomnie et des insinuations dégradantes. « Fusil bien ajusté, oeil sur le viseur avec nous quatre en ligne de mire. » Qui pourrait penser que les enfants de cette famille sont maltraités ? C'est la tête basse et avec des pieds de plombs que la famille entière compte se rendre à cette injonction de rendez-vous. Mais comment « préparer » les enfants ? Gabriel, 14 ans et Lou, 7 ans ? Un mot malheureux de la petite peut faire basculer la famille dans la tragédie. Alexandre, le père, voudrait la briefer… Mais la briefer pourquoi ? Cet acte ne pourrait-il alors être perçu comme une tentative d'intimidation ? Que faire exactement ? Que diront les enfants ?

Lors de l'entretien, c'est avec stupéfaction que la famille apprend alors que l'appel de dénonciation ne date pas d'hier. « Il a été passé il y a trois mois, en mars, durant le confinement, c'est la seule chose que daigne divulguer Mme Trajic. » Madame Trajic (tragique) porte un nom presque tragi-comique pour une situation de cette ampleur.

Dans « En garde », une seule question plane : qui ? Qui a dénoncé cette famille ? le roman décrypte très bien la différence de réaction entre homme et femme. Quand Amélie ne pense qu'à ça, Alexandre son mari n'a que trois mots à la bouche : « Ça va aller. Ça va aller ça va aller ça va aller ça va aller ça va aller. Voilà onze jours, je les ai comptés, que cette malheureuse phrase danse dans ma tête. Alexandre n'arrête pas de me le dire et me le redire, sur tous les tons. » Pour l'un la vie s'arrête, pour l'autre elle continue… jusque dans la chambre à coucher. C'est toujours fort intéressant de constater les différences majeures de comportement entre hommes et femmes, quand chez les premiers l'optimisme l'emporte, et chez les secondes l'impossibilité de penser à autre chose prend toute la place de cerveau disponible. « Je me suis demandé comment le désir pouvait se frayer un chemin en lui quand l'angoisse prenait toute la place en moi. Oui, comment peut-il avoir envie de s'envoyer en l'air après une soirée pareille ? Moi, l'air me manque. Panique. Infernale. » Amélie Cordonnier décortique fort bien les angoisses, les conséquences éventuelles, les questionnements concernant la personne qui a dénoncé, les émotions des parents, puis des enfants, et enfin les différentes phases du rendez-vous qui risque de changer leur vie.

« En garde » est un récit très réaliste qui comprend des procédures minutieuses, des émotions décryptées, des interrogations méthodiques. Qu'attend exactement le lecteur en commençant le roman ? Savoir qui a passé cet appel, savoir comment la famille va s'en sortir, savoir par quel moyen elle va pouvoir se reconstruire après de telles accusations. Ce n'est pas le parti que va prendre l'auteure et c'est sans doute là qu'Amélie Cordonnier m'a perdue.

Un personnage très particulier va pénétrer le quotidien de cette famille. Sans prénom, surnommé le cousin par tous les membres de la famille, il va avoir un rôle très subjectif : il est envoyé par la Mairie de Paris pour une enquête de proximité. Lorsqu'il se présente à la porte du domicile, tout sourire en exposant les objectifs de sa mission, la narratrice nous dit : « La conversation se fait sans moi. Je ne suis pas là. J'ai mis le mode avion. » À partir de là, je n'ai plus compris le récit et j'ai remis en cause tout ce qui avait été développé précédemment. « En garde » prend alors un virage différent : le lecteur passe d'une réalité crue à une fiction complètement farfelue où aucun membre de la famille ne semble réagir par des actes précis à cette irruption dans leur quotidien du fameux cousin, et laisse faire sans sourciller. Alors soit ! On peut imaginer que le cousin est une personnification des services sociaux, qu'il n'est pas vraiment présent si ce n'est dans la tête de la narratrice (et encore, il faut avoir beaucoup d'imagination, car les actions du cousin sont bien concrètes).

Que cherche exactement à nous dire Amélie Cordonnier dans « En garde » ? le début était assez limpide, une expérience personnelle douloureuse subie après la période du Covid. le choc reçu par la famille, le fonctionnement des institutions, l'attente du verdict. Je n'ai rien à redire là-dessus. Par contre, quid de la seconde partie ?

Si le roman est réaliste, on peut espérer que l'auteure nous emmène jusqu'au bout du processus administratif en remuant ciel et terre pour savoir qui est ce gars qui se pointe là, sans avoir été invité ni annoncé. Si le roman est une fiction, l'auteure ne peut pas écrire à la fin qu'il s'agit là d'un fait réel vécu. le mélange des genres dans « En garde » est terriblement déroutant. Il en découle un manque total de crédibilité dès la seconde partie, et désolée de le dire, mais Amélie Cordonnier perd alors son lecteur. Il y a moult exemples dans cette seconde moitié où agir était la chose à faire. Or, ledit cousin squatte l'appartement familial pendant six mois. Imaginez-vous un peu six mois avec un inconnu qui campe chez vous, LITTÉRALEMENT, dont personne n'a jugé utile de vous informer de la présence, qui se pose là, comme l'oncle d'Amérique, babille avec les enfants, les aide à faire leurs devoirs, fait la cuisine, écoute aux portes, range des choses qui ne le concernent pas, et pénètre dans l'intimité de cette famille sans aucune retenue. « Honte au carré d'avouer ici qu'il régule alors jusqu'à notre façon d'uriner. Mais le pire, c'est qu'il vérifie que j'ai bien pris ma pilule. » et la narratrice d'ajouter : « Incarcérés tous les quatre à domicile. Et pourtant aucun grillage, aucun cadenas, pas un barreau ne nous retenait. » La lectrice que je suis a eu envie de hurler : alors, FOUTEZ-LE DEHORS !!!

Je n'ai pas de conseil à donner, juste un ressenti a rédiger. Pour moi, il manque un « avertissement », au moment où le récit bascule d'un fait réel vécu à une fiction. le personnage du cousin n'est pas crédible, donc l'histoire lue auparavant apparaît elle aussi abracadabrante. Résultats ? Certainement quelque chose que l'auteur n'a pas souhaité : j'ai remis en doute tous les faits réels vécus, qui je pense, étaient la base du roman (l'intention était précisée dans le prologue). Par extension, je n'ai pas ressenti l'empathie que j'aurais dû ressentir puisque je ne croyais plus en ce que je lisais. Il n'empêche que l'écriture d'Amélie Cordonnier reste élégante dans l'expression des émotions, comme c'était le cas dans « Pas ce soir », et engagée, tel que je l'ai découverte dans « Trancher ».
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Ce roman, en partie autobiographie, part d'un fait réel vécu par l'autrice. En 2020 elle a reçu un courrier des services sociaux la convoquant. Une personne a appelé la 119, le numéro concernant la maltraitance des enfants, pour la dénoncer. Sa vie bascule. Elle s'interroge alors sur ce que signifie être une bonne mère. Elle raconte comment elle a vécu cet interrogatoire. Puis les peurs qui ont suivies, notamment celle liée à la menace omniprésente qu'on lui retire la garde de ses enfants, Lou et Gabriel.
Ensuite, l'histoire prend un autre tournant, où la surveillance et le manque d'intimité prennent le dessus. Elle fait référence au livre de Georges Orwell, 1984. J'ai trouvé cette partie moins réaliste. J'ai eu plus de mal à m'attacher aux personnages.
Il y a de nombreuses références également à ses précédents livres.
Une lecture en demi-teinte, qui ne m'a pas totalement convaincue, mais que j'ai lu jusqu'au bout car l'écriture est agréable et il y a une certaine tension psychologique.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Avec un roman basé sur un fait réel personnel et un sujet aussi fort, je m'attendais à un livre coup de poing, à une lecture poignante.
En fait, non... L'autrice a choisi de partir dans une direction certes intéressante, mais pas du tout crédible. Et cela m'a gênée.

C'était tellement incroyable que j'ai fini par me demander si ce n'était pas vrai (comment l'autrice aurait-elle pu inventer tout ça ?!).
Ma déception vient du fait que je pensais être choquée et bouleversée par ce livre. Je ne m'attendais absolument pas à lire une histoire aussi farfelue et cocasse.

Malgré tout cela, l'autrice a réussi à me tenir en haleine jusqu'au bout puisque j'attendais de voir où tout cela allait nous mener !
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