La Saga du roi Arthur, tome 1 : Le Roi de l'hiver

Lorsque le destin t’empoigne, mieux vaut donner son congé à la raison.

Un homme en sécurité, un homme qui sait que ses enfants grandiront sans être pris comme esclave et sans que le viol par un soldat ne ruine le prix de sa fille a plus de chance d’être heureux qu’un homme qui vit sous la menace de la guerre.

Un homme dont la maison brûle ne lance pas de l’eau sur le feu du voisin.

L’humilité n’est pas une bonne chose, Derfel. La colère et l’égoïsme, voilà les qualités qui font marcher le monde.

Je courus avec lui et, soudain, je fus libéré de la peur, et j’éprouvai pour la première fois cette folle joie de la bataille qui est un don de Dieu. Plus tard, beaucoup plus tard, j’appris que la joie et la peur sont exactement la même chose, à ceci près que l’action transforme l’une en l’autre.

Nous autres, les Rois, n’aimons la paix que lorsque la guerre devient fâcheuse.

Tous les objets précieux étaient cachés, probablement enterrés, afin que les envahisseurs de Gorfyddyd ne puissent dépouiller la population.
« Les taupes s’enrichissent de nouveau », dit Arthur avec amertume.

Dans la guerre, Dame, la question n’est pas toujours ce que nous pouvons faire, mais ce que nous devons faire. Nous devons les arrêter. Ou mourir, me dis-je d’un air lugubre.

Un enfant, c’est comme un veau ; si la chose naît estropiée, on s’empresse de lui briser le crâne pour saillir de nouveau la vache. Il n’y a pas grand plaisir pour les femmes dans tout cela, c’est entendu, mais il faut bien que quelqu’un souffre. Remercions les Dieux que ce soit elles, plutôt que nous.

La fureur est fort utile et la chère Nimue est douée pour ça. L’une des choses qui m’insupportent chez les chrétiens, c’est leur admiration pour l’humilité. Imagine ! Élever l’humilité au rang de vertu ! L’humilité ! Tu imagines un ciel où il n’y aurait que des humbles ? Quelle idée épouvantable. Les plats refroidiraient car tout le monde passerait le sien à son voisin. L’humilité n’est pas une bonne chose, Derfel. La colère et l’égoïsme, voilà les qualités qui font marcher le monde.