Citations sur La Saga du roi Arthur, tome 1 : Le Roi de l'hiver (46)
Chaque année, elle mettait au monde un nouveau blondinet : les rares survivants, Merlin les vendait comme esclaves à des hommes amateurs d’enfants aux cheveux d’or.
J’aurais pu écrire cette vérité, bien entendu, mais les bardes m’ont appris à mettre en forme une histoire afin de tenir les auditeurs en haleine, dans l’attente de ce qu’ils ont envie d’entendre, et je crois donc que le récit est plus haletant si l’on diffère la nouvelle de l’arrivée d’Arthur jusqu’à la dernière minute.
Apprends à rire, me dit-il un jour, sans quoi tu mourras de chagrin.
Que de sang la jalousie n’a-t-elle fait couler sur notre terre ! Et à la fin de la vie, à quoi ça rime ? On se fait vieux, et les jeunes nous regardent sans jamais savoir que nous avons guerroyé pour l’amour.
Merlin, qui pouvait se métamorphoser comme aucun autre homme. Il aimait à simuler, à semer la confusion et à duper. Il pouvait être cassant, malicieux, patient ou seigneurial, mais ce jour-là il avait choisi de paraître dans toute sa majesté, raide et froid. Aucun sourire n’éclairait son visage sombre, aucune lueur de joie dans ses yeux caves, juste un air d’arrogante autorité, qui fit s’agenouiller d’instinct les hommes placés le plus près de lui. Et même le roi Gorfyddyd qui, un instant auparavant, était prêt à m’enfoncer l’épée dans le cou, baissa sa lame.
- [...] Nous autres, Irlandais, savons une chose qui passe toutes les autres : un ennemi pardonné est un ennemi qu’il faudra combattre à nouveau.
- Arthur, reprit-elle, rêve de paix, mais il n’y aura jamais la paix. Jamais ! La Bretagne est un chaudron, Derfel, et Arthur va en faire sortir l’horreur.
Les royaumes ont besoin de roi. Sans eux, ce ne sont que des terres vides qui aimantent les lances des conquérants.
La veuve n’était pas une beauté avec sa face de lune, ses petits yeux porcins, ses lèvres pincées et sa peau grêlée par quelque maladie infantile, mais tout cela n’avait aucune importance. Les grands hommes n’épousent pas des princesses pour leur joli minois, mais pour le pouvoir qu’elles apportent en dot.
Nous autres, les Rois, n’aimons la paix que lorsque la guerre devient fâcheuse.