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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je crois bien que c'est la première fois que j'attribue la note de 1/5 sur Babelio… J'ai rarement eu autant l'impression de tenir un mauvais livre entre mes mains, et non simplement un ouvrage qui ne me plaisait pas ou auquel je n'étais pas sensible.

Comme l'a souligné une précédente critique, ce « roman » s'apparente en réalité à une succession de fiches Wikipédia. le premier quart de l'ouvrage (la partie la moins mauvaise) se déroule à Grenade en 1066 et, bien que focalisé sur le personnage de l'homme de confiance (juif) de l'émir, de sa fille et de son amant (un poète musulman), il comporte déjà le défaut de ne parler quasiment que du contexte historique, dans un style assez pauvre. Je pensais alors que c'était parce que l'auteur souhaitait contextualiser son récit et que cela allait s'améliorer, mais c'est tout le contraire qui s'est passé !

A travers le prétexte de la « khomsa », qui permet à son héroïne, Gâlâh, de traverser les époques, Gérard de Cortanze ne nous livre pas un roman, encore moins la grande histoire d'amour promise par la quatrième de couverture, mais une sorte de résumé de l'histoire du judaïsme en Europe. Gâlâh, qui n'a d'héroïne que le nom tant elle est plate et sans aucune psychologie ou personnalité, est la témoin de tous les grands événements ayant concerné les Juifs à travers l'histoire, des persécutions en Espagne sous les Rois catholiques aux attentats de Mohamed Merah, en passant par le Portugal du XVIIe siècle, l'affaire Dreyfus ou la guerre en Yougoslavie.

Nous avons donc 450 pages de lecture fastidieuse, composée à 90% d'informations historiques, dans un style qui ne fait que renforcer l'ennui provoqué par le contenu : des données factuelles, un pseudo lyrisme mais sans aucune justesse pour décrire la succession de persécutions dont sont victimes les Juifs pendant mille ans, et surtout une accumulation de listes. Ces listes, qui s'allongent parfois sur plusieurs pages, sont assez insupportables et concernent tout et n'importe quoi, de la liste des produits vendus au marché de Grenade au XIe siècle à celle des attentats antisémites perpétrés dans les années 2000.

Gérard de Cortanze est peut-être un très bon historien, mais être romancier ne s'improvise pas.
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Après un titre et une quatrième de couverture qui promettaient monts et merveilles, et une première partie qui ne manquait pas d'intérêt : la présentation du père de "l'héroïne", Samuel Ibn Kaprun (seul personnage réellement consistant et charismatique), de son parcours d'homme politique devant concilier ses origines juives avec son statut de vizir d'un chef d'état musulman ; le récit nous assomme par le massacre des juifs de Grenade, où l'auteur semble prendre un plaisir sadique, voir franchement obscène, à nous décrire dans les moindres détails les exactions et sévices subis par les juifs durant cette noire journée. Après quoi, il jette le lecteur sur les routes pour le trainer à travers L Histoire et les (oh, combien !) nombreuses persécutions dont sera encore victimes le peuple hébraïque. Non pas qu'il n'y ait pas de quoi en dire, en effet ! Mais ce condensé de haine et de violence sans aucun souffle, ni véritable cohérence (on passe d'un siècle à l'autre sans même le savoir), finit par devenir lourd et indigeste.
Tout ce qu'on peut en retenir c'est : massacre, pogroms, persécutions, obscurantisme.
Et pour incarner le corps et l'âme de ce peuple opprimé : une "héroïne" aussi consistante qu'une feuille de papier vierge. Gâlah n'a pas d'âme, pas de personnalité, pas de caractère. Comment voulez-vous éprouver de la sympathie pour un personnage qui ne transmet aucune émotion ? Et n'est rien d'autre qu'un substitut au lecteur, obligé de subir encore et encore l'éternelle bêtise et méchanceté de son histoire.
Quand à "l'histoire d'amour" entre elle et son jeune poète Halim, elle tient en une ligne : ils se rencontrent, tombent amoureux instantanément, font l'amour, s'enfuient, se cachent, meurent. Et le fait qu'elle soit une juive croyante fervente et pratiquante, lui un poète ouvertement opposé à la politique du père de sa bien-aimée ne pose aucun problème, ni aucune tension. Même Twilight arrive à être plus profond (c'est dire le niveau !). de toute manière, le pseudo-Roméo est vite éliminé et sa perte ne semble pas affecter plus que ça Gâlah. Pour un "Grand roman d'amour entre une jeune fille juive et un poète musulman", c'est tout de même ballot.
Et l'aspect historique, me direz-vous ? La réflexion sur le bien et le mal ? La dualité entre l'individu et la pensée commune ? Nada ! Des massacres et des persécutions on vous dit ! Essayer d'en tirer un enseignement ou au moins un questionnement n'est clairement pas dans les ambitions de l'auteur. Témoin, cette scène où Gâlah est arrêtée et conduite devant un inquisiteur. A cette instant, on espère un dialogue entre la victime et son bourreau, un plaidoyer ou au moins une tentative de défense... Que dalle !!! Sous un prétexte vaseux, "l'héroïne" est relâchée sans que l'inquisiteur est seulement touché à un seul de ses cheveux (hautement improbable du point de vue historique).
Et c'est symptomatique de tout le livre. Tout en harcelant le lecteur avec des images et des récits insoutenables, l'auteur évite soigneusement les questions qui fâchent ou juste un embryon de débat.
Au final, s'il y a une morale à en tirer c'est que : les juifs sont de pauvres brebis tout juste bons à se faire égorger et les musulmans et les chrétiens des barbares sanguinaires qui au moindre prétexte iront les massacrés. Juste navrant.
Amoureux des récits épiques, passez votre chemin.
Si vous êtes désireux d'en savoir plus sur le judaïsme et de la place des juifs à travers l'histoire, ouvrez n'importe quel livre d'histoire (vous serez mieux informez).
Si vous voulez une histoire d'amour qui transcende les peuples et les religions, ne lisez pas ce bouquin.
Enfin, si vous voulez un vrai plaidoyer contre l'obscurantisme et l'intolérance, lisez "le juif Süss" de Lion Feuchtwanger.
N'importe quelle lecture autre que "l'an prochain à Grenade" vous comblera d'avantage.
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Une quatrième de couverture qui promettait beaucoup, mais un contenu pesant. L'auteur nous noie sous une masse de données historiques. Gérard de Cortanze signe ici un roman dont le coté "arrogant" nous éloigne des valeurs humanistes qui se veulent au coeur du récit.
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