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Après avoir lu, que dis-je, dévoré « 1984 » de Georges Orwell, j'ai voulu, à l'instar d'autres babeliotes, poursuivre ma découverte de l'oeuvre sous l'angle BD. Et dans l'offre variée de ces dernières années, j'ai choisi l'adaptation de Xavier Coste.

Les raisons de ce choix ? Déjà et avant tout parce que le livre est beau, tout simplement. Massif, imposant, direct et explicite. Légèrement impressionnée, je me suis moelleusement installée et je l'ai ouvert...

Dès les premières pages, j'ai tout retrouvé : l'ambiance sombre et oppressante ; Winston Smith, perdu dans cette société et en lui-même ; la rencontre avec Julia et la naissante de cet amour clandestin ; le drame annoncé.
J'ai aimé le graphisme d'emblée, plus que des dessins : des esquisses, des peintures aux couleurs marquées, chacune symbole d'une ambiance, d'un lieu. Au-delà, l'omniprésence de l'architecture et de sa représentation esthétique fascine et hypnotise, impossible de lâcher la BD…
Les pages filent et je découvre finalement une version plus contemporaine de la vision orwellienne, les références à notre monde actuel visibles et cohérentes avec l'intrigue. Un avertissement…

Une vraie réussite, un challenge réussi par cet auteur qui rêvait de cette adaptation depuis ses 15 ans… et un normand de surcroît ! Je valide.
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T'es vivant camarade, ça vient d'être un délit
Fais ton autocritique sur ton crâne poli
Inscris ton matricule, numéro du zombie

Big Brother te regarde de son oeil de plâtre
Parano et livide, décervelé noirâtre
On arrive bientôt, 1984

Ce sont des paroles de "big brother" de Bernard Lavilliers je l'écoutais quand j'étais ado sans vraiment tout comprendre, ensuite j ai entendu parlé d'Orwell, je pense qu'il fait partie des visionnaires avec Jules Verne...Hélas visionnaire...même si il visait l'ex URSS, même si on peut juxtaposer ce chef d'oeuvre à un régime totalitaire quel qu'il soit, il me semble que le gouvernement chinois et celui qui ressemble le plus à 1984 (pour la mise un place du contrat social avec les moyens technologique et Xi Jinping qui à dénoncé son propre père à Mao)....mais encore hélas le modèle chinois fait des adeptes....pour qui a vu l'excellent reportage "le monde selon Xi Xinping...



Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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J'avais un souvenir terrible de ce roman lu au lycée et du film vu alors que j'étais une jeune adulte. A ma grande surprise, j'ai ressenti le même effroi que par le passé en tournant les pages de ce roman graphique dont Xavier Coste maîtrise à la perfection la réalisation. Je termine cet album soufflée par sa puissance d'évocation de l'univers d'Orwell. Je ne m'attendais pas à une telle réussite. Pour tout dire, je n'imaginais pas que l'on puisse réussir à « illustrer » un roman aussi aride dont le propos au fond réside à disséquer le processus d'éradication pur et simple de la pensée individuelle par un régime totalitariste. J'y ai pourtant tout retrouver : cette société de blocs de béton brut où tout individu est effacé au profit de la masse, le souffle froid de l'oeil omniprésent des caméras, l'urgence de vivre l'étreinte encore une fois et la résonance insupportable du cri de l'humain qui périt broyé dans les caves du Ministère de L'Amour. Au final, mon souvenir des scènes du film de Michael Radford associé au moments forts du texte d'Orwell s'est trouvé colorisé – comme un vieux film en noir et blanc - par l'usage particulièrement juste que Xavier Coste fait des couleurs dans ses planches. Comme si par la force du trait des dessins où la violence surgit dans les angles durs des décors, le flouté des visages ou le contraste du noir et blanc dans la salle 101, Xavier Coste redonnait par son projet un nouveau relief dans le paysage Orwellien, un peu comme quand Annie Lennox matraquait son Sex crime dans le générique du film et donnait corps aux voix de la censure de Big Brother. Résolument un livre à avoir dans sa bibliothèque rangé à côté du roman du grand Maître car il permet une entrée en matière facilitée de ce roman parfois difficile et ardu dans le développement du propos et l'analyse des mécanismes qui se mettent en place. Il n'en réduit pas l'oeuvre et en respecte l'esprit fondamental. Il incite au contraire le lecteur à retourner lire 1984, le roman pour mieux percer à jour les secrets de ce roman à la justesse intemporelle.
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Xavier Coste nous propose son interprétation graphique de la dystopie futuriste de Georges Orwell, "1984". J'ai absolument adoré le roman original, lu plus de 15 ans avant la sortie de cet album. J'étais curieuse de découvrir une autre vision d'une oeuvre de référence dont je garde des souvenirs éparses mais forts, tant au sujet de l'histoire qu'au niveau de mes ressentis. Malheureusement, les illustrations ne m'ont pas du tout séduite. Saccadés, parfois agressifs, souvent un peu "brouillons" (volontairement stylisés ainsi), les dessins n'engagent pas à apprécier l'histoire. Certes, ils reflètent très bien les aspects les plus gris, sombres et pessimistes du roman, mais cela m'a plutôt éloignée des personages, au demeurant pas très expressifs graphiquement...

Ce peut-être une bonne façon de se remémorer le livre lorsqu'on l'a déjà lu, mais je déconseille vivement de lire l'album avant de lire l'oeuvre initiale d'Orwell...
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Pour revenir vite fait sur l'histoire originale, le livre d'Orwell est un petit bijou de cynisme, de critique politique, il offre une vision glaçante d'un système totalitaire, inspiré de Staline. L'intérêt principal de cette oeuvre est dans la façon de proposer une manière de supprimer la pensée et c'est là qu'elle est remarquable et impressionnante. le roman d'Orwell n'est pas une lecture palpitante, ce n'est pas un récit de dystopie épique, il n'y a peu de rythme, et l'aventure n'en est pas une. Alors j'ai toujours un doute sur la pertinence d'une adaptation, que ce soit en bande dessinée, au cinéma ou autre.

Ici, je remarque tout de suite les intentions graphiques radicales. le trait est réalisé au pinceau brut et sec, c'est traité avec une apparente bichromie pour rendre l'aspect austère et rustique, comme de vieilles sérigraphies, mais avec un trait agressif. Il y a dans le style graphique, une dureté, une âpreté et beaucoup de soudaineté, qui donne une ambiance furtive, comme s'il fallait vite représenter les scènes avant de se faire surprendre, comme si Xavier Coste lui-même enfreignait quelques règles de la même manière que Winston Smith le fait en tenant un journal. Les cadrages, les plans, les angles de vue sont aussi très découpés, l'architecture de type stalinien est très présente, froide et monumentale, faisant référence au constructivisme russe. Je trouve que ces choix graphiques rendent bien hommage au texte original et son austérité est atténuée par ces choix. Les passages sans textes s'articulent avec les passages plus bavard, on passe de l'ambiance que nous propose Xavier Coste à l'oeuvre originale avec beaucoup de rythme, des changements d'intensité, on passe du récit d'aventure à la réflexion politique avec beaucoup de souplesse, le récit est presque plus haletant que l'original. de plus, par sa radicalité, elle nous fait entrer dans les processus d'effacement de la pensée, et surtout, elle la rend encore plus inéluctable, logique et incontournable.

Le pop-up en fin de livre nous offre un moment d'extase, on vient de se farcir toute cette horreur idéologique, et on revient sur la grandeur et la gloire de Big Brother, une conclusion glaçante, comme une dernière claque pour ceux qui n'avaient pas retenu la leçon.

Xavier Coste nous propose sa propre interprétation de l'oeuvre, dure et sèche, je n'en attendais pas moins d'une adaptation de cette oeuvre, j'y ai trouvé ce que j'espérais, c'est une réussite magistrale.
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Une belle adaptation du roman de G. Orwell.
Les dessins sont très représentatifs notamment de l'environnement anxiogène si propre au roman.
Au travers du "coup de crayon" on ressent la violence de cette ville.
J'ai également aimé me replonger dans l'histoire si folle mais si réaliste aussi par moment.
Les humains de moins en moins libres, les mots de plus en plus limités, les injonctions de plus en plus grandes, de quoi frémir ....

A découvrir.
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« le projet de ma vie » , voilà comment Xavier Coste présente cette adaptation du célèbre roman de George Orwell écrit en 1948 et dont les droits sont tombés dans le domaine public (d'où ces nombreuses adaptations BD !). Il en a d'ailleurs repris lui-même la traduction pour le mettre en images tout en nous présentant une relecture moderne qui résonne en ces temps orwelliens !

Et quelle réussite ! D'abord je suis impressionné par l'incroyable travail graphique : le dessin esquissé en gris – noir, le choix de différentes bichromies selon les séquences (rouge, jaune, bleu) fonctionne très bien, l'importance oppressante des bâtiments, de la perspective, la force des personnages souvent sans visage distinct, des pages très visuelles, sans mots qui fixent le regard et posent une ambiance, un contexte et qui font mouche !

Côté histoire, j'ai apprécié le récit à la première personne, l'importance prise par l'histoire d'amour de Winston Smith et Julia, j'ai aimé aussi le coup de jeune apporté en transformant le bleu des ouvriers en costumes.
Pour le reste les connaisseurs du récit retrouveront les ingrédients plus ou moins connus : la police de la pensée, la novlangue, le livre de Goldstein l'opposant…

Au final , ce projet qu'il porte en lui depuis l'adolescence et qui a occupé Xavier Coste pendant 3 ans est une incontestable réussite. L'essence de 1984 est bien présente, noire et angoissante mais il a su apporter un indéniable plus par la qualité d'une adaptation magistrale.
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N'ayant lu ni le roman original, ni les autres adaptations, je peux juste témoigner de l'expérience de lecture du roman graphique de Xavier Coste en tant que tel.
La mainmise d'un parti unique, les portraits de Big Brother, les caméras et les télécrans omniprésents nous rappellent les grandes heures de la propagande stalinienne et d'une surveillance perpétuelle. Une réflexion sur la vérité et le contrôle du passé, avec ces armées de fonctionnaires chargés de réécrire l'histoire.
Certains passages sont particulièrement violents et à juste titre désagréables à la lecture.
La palette de couleurs très réduite évolue au fil des séquences. On distingue assez mal les visages et les émotions, dans cette société qui ne laisse aucune place pour la pensée individuelle.
Voici une lecture prenante, sombre, dérangeante, et au final plutôt désespérante. Une réussite.
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J'ai vraiment adoré cette version, dominée par deux combinaisons de couleurs fortes : le jaune et le bleu foncé pour les scènes à l'intérieur du ministère, et le rouge et le noir pour celles en dehors. Des couleurs criardes, intenses, glaçantes, ancrées dans un décor plutôt moderne.

Avec des esquisses magnifiques, des illustrations qui en disent juste assez, et qui sont fortes et belles, Xavier Coste retrace à la perfection l'histoire et l'ambiance décrites par George Orwell. Les moments les plus emblématiques de l'oeuvre sont bien présents et tout aussi forts que dans le roman.

Vous l'aurez compris, j'ai eu un véritable coup de coeur pour cette adaptation, qui est de loin ma favorite pour le moment. le talent de Xavier Coste mêlé à l'incroyable récit d'Orwell nous offre une bande dessinée de qualité, envoûtante et inoubliable.
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Lire "1984" de G. ORWELL est toujours une claque en soi. On en ressort vide, l'esprit torturé... je dois dire que le graphisme de ce roman graphique est lui aussi torturé, haché, jouant sur des tons gris rehaussés de quelques couleurs vives tels que le rouge ou encore le bleu qui intensifient les idées abordées. Captivant et glaçant.
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