- Caporal Loriot !
- Oui, mon lieutenant ?
- Pouvez-vous aller récupérer ce pauvre type, là-bas, sur la route ? S'il est mort... Je lui ai promis une tombe et une croix.
- Ah, ben, si vous commencez comme ça, vous avez pas fini !...
- C'est un ordre, Loriot !
- Cet homme a raison, à la guerre, il ne faut jamais faire de promesses.
On ne tire pas sur une ambulance.
il semblerait qu , une malédiction plane
sur les femmes que j aime. a moins que
ce ne soit tout simplement cette satané
guerre qui balaye tout espoir de sentiments.
Il n'est pas souhaitable à la guerre de toujours bien connaître les gens. On est moins bouleversés par la mort de ceux qui nous sont étrangers que par celle de nos proches.
Un chef ignore les faiblesses communes. Cela ne signifie pas qu'il ne souffre point mais qu'il ne le montre jamais.
Dans leur dos, tandis qu'ils tanguent et roulent de trous en fossés et de ravines en talus, la bataille s'intensifie. L'artillerie s'est mise de la partie, et des obus de tous calibres retournent la terre, exhument des morts et ensevelissent des vivants. Le ciel est en feu. Il fait jour comme en enfer.
J’ai fait la Marne, la Somme, l’Argonne et le toutim mais, blague à part et sans vous offenser, je voudrais pas êt’ à vot’ place !
- Vous êtes prêtre?
- Je l'étais encore il y a un peu plus de deux ans. Maintenant, mon fils, j'essaie plus simplement de rester un homme...
Louis est maintenant debout devant les barbelés, en pleine vue des allemands. Il découvre ce qu'un combattant de première ligne n'envisage que rarement de toute sa hauteur. Le champ de bataille ! C'est la vision privilégiée du maître dominant sa classe, celle de l'orateur à l'assemblée nationale. Mais Louis n'a plus vraiment peur. Il est au-delà de ce sentiment ... il s'attend tellement à mourir, là, maintenant, que chaque seconde gagnée est une vie entière !
Il y a un député qui dit là-d'dans que les balles ne causent pas de réel délabrement des chairs et que les blessés peuvent se rendre à pied à l'hosto après s'être fait moucher.