Le Coeur du pélican

Une petite claque ce roman quand même, pas pour l'histoire, mais l'écriture ! Quel talent !

Parcours, au départ ordinaire d'un petit bourgeois qui se découvre très jeune un talent pour la course. Il va y consacrer toute sa vie jusqu'à la rupture, celle de ne plus pouvoir courir.

C'est l'histoire d'une vie vécue par défaut, dans le fantasme d'une autre qui aurait pu être meilleure, un sport pratiqué parce qu'un entraîneur découvre une pépite qui peut rapporter gros, parce que l'entourage mise sur le succès, parce que les admirateurs vivent par procuration pour s'évader d'une morne existence.

Le champion lui-même ne désire rien. Il ne vit que dans les désirs des autres.
Il n'a pas de libre-arbitre. Il se laisse porter.
Mais il y a la crampe fatale qui le fait abandonner au championnat. C'est l'occasion d'abandonner la course. Et de s'avachir dans une vie dominée par les autres, par Joanna qui l'épouse et mène la barque. Evincée, Béatrice, celle que Anthime désirait , part et nourrit à jamais les rêves du héros.

Anthime subit sa vie, il n'a pas le courage de se remettre en question.
Lorsque sa soeur Héléna revient, il se secoue. Vexé par les remarques de ses anciens collègues sportif sur son physique empâté, il décide, enfin, de reprendre la course.

C'est la qu'il prend la fuite, vers une marathon sans retour.

Relire le premier chapître éclaire la fin de l'histoire.

Ce roman est très bien écrit, les descriptions sont justes, illustrées par de délicieuses, je ne trouve pas qu'il y en ait trop.

L'auteur est jeune, cela n'enlève pas le talent, au contraire, il y a beaucoup de fraîcheur, je ne suis pas d'accord quand je lis qu'il faut qu'elle s'amèliore, il y a des écrivains qui ont publié encore plus jeune, ce n'est pas une question d'âge, car la valeur n'attend pas le nombre des anées.
J'espère avoir l'occasion de lire ses autres opus.

Courir toujours plus vite, toujours plus loin. Anthime, enfant frêle et effacé, couvé par sa soeur ainée Héléna débarque avec sa famille dans une bourgade sans caractère. Rapidement Anthime se distingue par sa capacité à courir plus vite que les autres et décroche des médailles.
Anthime n'aime pas vraiment courir mais il aime gagner. Gagner est ce qui le motive à supporter toutes les souffrances que son corps lui fait subir. Alors que tous les espoirs sont permis, gagner la course et gagner le coeur de Béatrice, les tendons du pélican ainsi surnommé, lâchent et c'est la chute. Une chute qui va durer 20 ans pendant lesquels Anthime se laisse aller, se marie avec sa voisine Joanna qu'il n'aime pas et qui lui a organisé toute sa vie sans qu'il ne réagisse. Jusqu'au jour où…. Il repart sur les routes se met à courir avec la complicité d'Héléna, soeur qu'il confond dans ses fantasmes avec Béatrice. Jusqu'où va le mener cette course ?
J'ai été particulièrement surprise par la maturité de ce texte écrit par Cécile Coulon seulement âgée de 25 ans. On sent une force, une détermination dans une écriture maitrisée. Les mots sont justes, violents coupés à la serpe. On ressent toute la souffrance d'Anthime, toute sa rancoeur envers sa famille, ses sentiments partagés envers sa soeur. Sa fuite en avant le mène jusqu'à ses dernières limites, les limites de la folie qui l'envahit.

Je me suis demandé tout du long si j'aimais ma lecture ou non, me disant que le dénouement me fixerait aussi certainement sur mon ressenti. Eh bien je ne sais toujours pas si j'ai aimé.

L'écriture, qui foisonne de métaphores et formules alambiquées, est parfois agréable par sa richesse, parfois déroutante.

Comme l'ont fait remarquer d'autres lecteurs, le cadre spatio-temporel est assez flottant, ce qui perturbe, il m'a fallu atteindre la moitié du roman pour me repérer.

Pour ce qui est du fond... l'intrigue pourquoi pas, mais j'ai trouvé les personnages assez antipathiques chacun dans leur genre. Notamment Anthime, notre "héros qui n'en ai pas un même s'il aurait aimé l'être mais en fait non parce qu'il s'impose lui-même une pression que ses admirateurs ne lui mettent pas".

Malgré tout je suis arrivée au bout du livre alors que j'ai tendance à abandonner facilement quand ca ne me captive pas, il y en a bien du bon à retirer. Et je pense que par curiosité je tenterai un autre livre de Cecile Coulon à l'avenir.

4ème livre de Cécile Coulon et celui ci est pas mal .. l'écriture est toujours autant maîtrisée et pleine de personnalité même si ça manque un peu de tannage. J'apprécie beaucoup son style même si certaines métaphores sont franchement bizarres. Il y a un certain souffle dans cette histoire. L'histoire en tant que telle n'est pas super passionnante mais bon on se laisse porter quand même. Bon, c'est encore très clairement une oeuvre qui manque de maturité mais qu'on puisse écrire ce type de livre à 25ans force l'admiration. C'est vraiment un auteur à suivre car on sent qu'elle peut monter très haut. Une sportive de haut niveau dans l'écriture. Et ... vive l'Auvergne !

Il a été tellement prenant que j'ai du mal à en parler. J'ai eu l'impression qu'à chaque page elle expliquait le monde. C'est un mélange de Beigbeder sans amour, de despentes sans sexe. C'est des métaphores tranchantes comme un sabre, d'une finesse incroyable.
Chaque détails est cités sans que cela ne se voit.
Elle décrit à merveille les ambiances beaufs, les critiquant de telle façon que mes souvenirs d'enfance en ont pris un coup :)
Une page me suffisait à me foutre une claque.
J'ai du lire la fin précépitament donc je ne me prononcerai pas je peux supposer que ce livre est à tous prix à lire.
Je compte lire les autres.