L'on m'avait fait judicieusement découvrir il y a quelques mois cette talentueuse autrice et notamment son premier recueil de poèmes
Les Ronces, dont le poème éponyme est tellement éloquent et touchant, au même titre que bien d'autres.
Cécile Coulon récidive ici avec une poésie loin des dogmes classiques, cassant un peu la manière de faire pour qui est habitué à quelque chose de plus commun. Oui, mais voilà ce qui fait tout le charme de ce nouveau recueil de poèmes.
Noir Volcan est très touchant dans sa forme et dans ces vers qui vont directement vers l'âme et qui sont capables de vous laisser la larme à l'oeil tant ils vous évoqueront une situation vécue, et c'est bien là l'une de ses forces. Les "chutes" des poèmes sont souvent abruptes, mais pas dans le fait que cela se termine sèchement, mais dans le sens où après nous avoir bercé de vers pleins de métaphores et d'emphase, quand elle nous a emporté dans certains méandres ou certaines voies de traverse, l'on retourne à une certaine réalité plutôt crue, et peut être, voire sans doute autobiographique, mais à la rigueur, cela n'a presque pas d'importance. C'est parfois assez troublant de se reconnaître sans ces poèmes, de se dire que l'on a pu vivre telle ou telle situation, et qu'au final,
Cécile Coulon est parvenue à exprimer cela avec les mots justes, ceux que l'on a parfois du mal à faire sortir de ses cordes vocales soi-même, ou coucher sur papier. C'est là un tour de force de ces poèmes: transmettre des émotions, surtout quand il est question d'amour, et cela peut faire écho à ce que
Cioran évoquait dans
Sur les Cimes du Désespoir à ce propos. L'on a tout autant à faire avec des poèmes sur la séparation, sur des relations amoureuses antérieures dont les souvenirs nous hantent, sur cette Auvergne dont elle retranscrit bien l'âme de cette région et de ses habitants, une nouvelle fois devrais-je dire, car c'est quelque chose qu'elle avait déjà fait dans certains de ses romans. Et puis l'on sent aussi des questionnements ici sur le temps qui passe, sur ce côté inexorable et immuable de la roue du temps qui continue d'avancer. Et c'est là où la poésie de
Cécile Coulon fait le plus mal, pas dans le sens où c'est horrible, mais dans le sens où cela prend aux tripes, mais véritablement. Sans vouloir passer pour une personne des plus sensibles, il y a une force évocatrice dans ces poèmes qui vous laisse souvent une pointe d'amertume à l'esprit ou bien une touche de mélancolie, quand ce n'est pas un assombrissement de tout horizon. En fait, si je devais faire une analogie avec certains groupes que j'écoute, - et pour qui connaîtrait , je rapprocherait ces poèmes à Watching From A Distance de Warning -, c'est bien l'une des rares personnes qui est capable d'écrire avec ses tripes et son âme, ce qui rend cette poésie si touchante et si émouvante. L'on n'est pas du tout dans le boursoufflé ou dans le pompeux, mais dans une sincérité sans équivoque. Et cela fait du bien de se dire que par le biais de tournures simples,
Cécile Coulon fait passer bien plus de sentiments et d'humanité que si elle avait pris des tournures bien plus alambiquées. C'est encore une fois un très beau recueil. Et il faut vraiment prendre son temps pour le découvrir et ne pas avoir peur de la hype qui entoure cette autrice, car elle est bourrée de talent.
Noir Volcan confirme ainsi le talent de Céline Coulon et reflète bien d'une âme tourmentée mais attachée à sa terre natale.