Vous avez aimé le film "Little Miss Sunshine", mais vous avez trouvé ça quand même un peu cul-cul ? Vous vénérez les road movie, vous adorez les sitcoms et votre maman n'est toujours pas sortie de ses obligations de mère au foyer impassible, chaste et ennuyée ? Vous êtes un adepte de Confessions intimes ? Vous militez contre les médicaments en vente libre qui risquent de faire muter une génération entière et de tuer des bébés phoques ? Et par-dessus tout, vous trouvez vraiment que vous êtes tombés sur la pire famille de l'univers ?
Douglas Coupland va devenir votre nouveau Dieu. J'avais lu ce livre en vacances, par hasard, et j'avais quinze ans. Je lisais déjà beaucoup mais j'ai eu une sorte de révélation - littéraire - divine. Tout dans ce livre est complètement dingue, et aucun chapitre ne laisse se reposer le suivant. Tous les personnages sont absolument déjantés et pleins de surprises, avec des caractères à la fois si proches et si éloignés des préjugés qu'ils en deviennent complètement attachants.
Non seulement il faut beaucoup d'imagination pour engendrer un tel livre, mais il faut aussi beaucoup de talent pour créer un suspens qui dure du début jusqu'à la fin, ainsi que des situations qui n'ont de cesse de se retourner sur elles-mêmes. Entre chaque étage de l'extrême, on retrouve aussi de la résignation, de la compassion, de la perte de contrôle, de la caricature, un humour assez noir, et surtout - surtout : on se sent plus réveillé que jamais. Et vous ajouterez à tout ça une écriture fantastique qui ne connaît aucune mollesse, et qui vous fera passer du rire au larmes sans problème, avec de la poésie et des gros mots.
Verdict : ce qui me faisait frémir à quinze ans, qui me donnait des envies d'extraordinaires, est toujorus présent après relecture, et j'irai même jusqu'à dire que ça reste un des livres les plus dingues, une des critiques les plus fortes et les plus justes sur la société, qu'il m'ait été donné de lire en dix ans. D'ailleurs, je vous conseillerai de lire ensuite
Courir avec des ciseaux de
Augusten Burroughs si ça n'est pas déjà fait (adapté au cinéma, pour les cinéphiles).
(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien :
http://lecombatoculaire.blog..