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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman s'ouvre sur un accident. Un accident fatal, suivi d'un délit de fuite. Un accident qui va bouleverser le cours de la vie de toute une famille. Mathis, le narrateur, Vinciane sa soeur, et Mireille leur mère, vont tous vivre différemment la disparition de leur père et mari. Ils vont tous différemment essayer de se soustraire à l'emprise de se fantôme paternel. Un père pourtant pas très présent et volage, idéalisé en quelque sorte par cet accident mortel.


Mireille la mère se réfugie dans le souvenir de son mari. Même sa façon de refaire sa vie semble dictée par le fantôme de son défunt époux, une tentative vouée à l'échec tant l'aura de Jacques est écrasante. Vinciane, elle, va fuir, le plus loin possible, en Amérique du Sud, elle devient archéologue pour échapper au fantôme de son père. Mathis, lui, qui ressemble physiquement à son père, va essayer de copier ce modèle qu'on lui donne et qui l'emprisonne, ce modèle d'homme à femmes.


"De me trouver gosse en tout, ma mère et ma soeur me poussaient à piller dans mes souvenirs ce que j'avais aperçu de la virilité de mon père. Ma silhouette, mes yeux , mon sourire, mes expressions rappelaient les siens, on ne cessait de dire que tout me venait de lui. Il me volait tout au final, mon père éteint, pas si disparu que ça."


Dans ce roman il est question de deuil, mais aussi d'identité, comment se définir soi, quand on vit dans l'ombre d'un disparu si envahissant. C'est à tout ce travail de deuil, d'assassinat psychologique de l'image du père que nous assistons dans ce roman. Mathis va petit à petit se détacher de l'image du père, l'enterrer, se trouver enfin, notamment grâce au contact avec la nature. Une nature très présente dans le roman, un nature qui va jouer le rôle de révélateur, comme ces produits chimiques qui permettent à la image d'apparaître sur la photo au moment du développement.


"J'ai ôté mes vêtements, un à un et les ai pliés sur une pierre. Assis nu sur le doux fond de sable, j'ai bu l'eau qui arrivait à la hauteur de ma bouche et pissé en même temps dans le courant. La vie et l'au-delà coexistaient. Tout était là autour de nous, en nous. A quoi bon les prières, me suis-je dit, en regardant les reflets du ciel dans l'onde du courant, tout était déjà exaucé. J'ai dit merci."


Avec Toute ressemblance avec le père, Franck Courtès signe un roman tendre et attachant sur la quête d'identité et le deuil, un premier roman très prometteur après l'excellent recueil de nouvelles Autorisation de pratiquer la course à pieds. Un auteur à suivre. Rendez-vous est pris avec son prochain livre.
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Dans ce premier roman autobiographique,Franck Courtés photographe de métier,raconte le parcours de la reconstruction différente des trois membres d'une famille après la mort accidentelle du père.En parallèle on suit l'histoire de "l'assassin" de ce dernier.La veuve trompée,idéalise le défunt et ne retrouvera plus la paix,la fille aînée tente de fuir à l'autre bout du monde,alors que le fils,Mathis,héros du livre(qui a seize ans lors du décès et est le sosie de l'auteur),se noit dans la séduction et ses mirages.Hanté par le fantôme de son père(dont on dit qu'il en est le portrait craché),il va essayer de trouver sa propre identité à travers un parcours initiatique qui débouchera sur sa propre paternité.
Au début du livre on a une impression de décousu ,mais tout se met très vite en place comme un puzzle.Le sujet du livre n'a rien de nouveau,mais le style de l'auteur change tout.En très peu de mots,avec un humour fin et désinvolte,il décrit magnifiquement une sensation,un instant,un sentiment sur le vif,un personnage,un paysage.C'est une écriture improvisée,qui reflète l'intelligence,l'humour,l'oeil perspicace et le talent du photographe-écrivain.Un vrai plaisir de lecture!
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Lorsque Jacques meurt, fauché dans un accident de voiture, c'est une famille qui se desloque. Mireille, la maman, parle à son défunt mari et le rend responsable de tous ses maux. Vinciane, l'aînée, parcourt le monde pour fuir la mort de son père. Quant à Mathis, le petit dernier, il se sent porteur de la ressemblance paternelle : homme à femmes, il court de jupes en jupes à la recherche du bonheur.
Franck Courtès écrit d'une manière tendre et on parvient a ressentir le mal être de cette cellule familiale, dont les membres sont repliés les uns sur les autres. Quand enfin chacun accepte l'absence, Jacques peut alors reposer en paix...
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Je dois admettre qu'il est assez stupide d'écarter un livre en fonction de son titre mais c'est ainsi, le titre est pour moi comme une promesse. Je suis donc clairement passée à côté du premier ouvrage de Franck Courtès dont le titre évoquait la course à pied...très peu pour moi, merci. Depuis, j'ai appris qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles et il figure en bonne place dans ma pile à lire (que je gère certes avec la plus grande anarchie).
Par contre, j'ai bien fait de persister (second principe de lectrice) dans la lecture de "Toute ressemblance avec le père" car je dois bien l'avouer, le début du roman ne m'avait pas vraiment convaincue. Je ne voyais pas bien où Franck Courtès voulait nous amener, à suivre son héros, Mathis, un photographe séducteur, célibataire et immature. A tourner en rond en fait, comme Mathis, marqué par la disparition brutale de son père alors qu'il est adolescent, incapable de construire sa vie d'adulte à l'aune d'une figure paternelle entièrement fantasmée par l'ensemble de la famille, à commencer par Mireille, l'épouse trompée qui s'accroche au leurre d'un bonheur conjugal passé, puis Vinciane, la fille, archéologue parcourant la planète, quel que soit le danger, comme un défi permanent pour rester digne de son père et enfin lui-même qui collectionne les conquêtes comme son père avant lui.
Pourtant Mathis sait qu'il n'est plus possible de surnager ainsi dans cette nostalgie paralysante. Pour s'affranchir de la tutelle fantomatique, il doit régler le solde du passé, retrouver celui qui l'a privé de son père.
Une partie du roman se déroule en province, dans la Marne, territoire bien connu de l'auteur et dont il brosse d'ailleurs un portrait sociologique, comment dire… sans détours. Mais c'est avec une véritable tendresse que Franck Courtès nous amène à percevoir, davantage qu'il ne décrit d'ailleurs, cette nature composite faite de champs et de vignes, de forêts et de pièces d'eau, sillonné par le « ruban d'argent » de son cours d'eau éponyme. On y découvre quelques « spécimens locaux » (j'emploie l'expression car il les a caricaturés à dessein) finalement attachants…
Progressivement, Mathis qui m'agaçait tant au début du livre a gagné mon empathie (le passage où il décrit l'amour que sa soeur lui porte malgré ses défauts est particulièrement touchant) et c'est avec respect, encouragement (mais tu ne le vois pas que le bonheur est à ta portée ?) puis soulagement (voilà, il l'a enfin vue !) que je l'ai accompagné dans son parcours vers la paternité et le bonheur qui en découle.

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Jacques, mais qui est Jacques? Jacques est mort dans un tragique accident.
Mireille, Vinciane et Mathis sont là, seuls sans lui... Ils tentent chacun à leur façon de vivre. Mathis est le narrateur de ce roman, on passe de chapitres en chapitres avec des petites anecdotes de cette vie d'avant et après.
Un roman pleins d'émotions, comment vivre le deuil? Comment vivre avec un fantôme? On y trouve pleins de réponses et on se retrouve dans ce livre d'une certaine façon...

NB: Deuxième rencontre avec l'auteur lors d'un salon du livre, toujours aussi plaisant!
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Franck Courtès est l'auteur du recueil de nouvelles "Autorisation de pratiquer la course à pieds", "Toute ressemblance avec le père" est pour ainsi dire son premier roman, au sens classique du terme.
Il nous raconte le deuil d'une mère, de sa fille et de son fils après la mort de Jacques, l'homme de la famille. Nous suivons ces trois personnages dans leur peine et leur façon d'y faire face, Mireille, Vinciane et Mathis. Mais nous serons tout particulièrement aux cotés de Mathis, l'unique fils de la famille dont la ressemblance avec son père est déclamée, et exacerbée par sa mère. Mathis marchera donc dans les pas son père, cet "homme à femmes", allant de conquête en conquête, croyant tomber amoureux à maintes reprises. Il tentera à la fois de fuir cet instinct et de s'y conformer. Vinciane, de son coté, traverse les océans en quête de trésors archéologiques, mettant des kilomètres entre elle et sa famille afin d'effacer le passé. Quant à Mireille, elle reste figée dans le temps, admirant sans cesse son mari disparu. Elle s'essayera tout de même au féminisme mais sans oublier ses anciennes habitudes.
Chacun à leur manière, les membres de cette famille sont hantés par le fantôme de Jacques, impossible à repousser, planant sur leurs instants de bonheurs comme sur leurs échecs.
On s'attache très facilement à eux, reconnaissant la plupart de nos travers, il nous sont proches et une intimité s'installe dès les premières pages. C'est une lecture très agréable, Franck Courtès écrit d'une plume légère et enjouée, nous entraînant d'une vie à l'autre, de Paris jusqu'au fin fond de l'Asie.
Une belle oeuvre pour la rentrée littéraire 2014 !
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