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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Clinique et malsain, esthétique et cérébral, ce roman explore certaines obsessions fétiches et récurrentes de Cronenberg : sexe, perversions, maladie, nouvelles technologies.

Le scénario est plutôt léché, mais le style est inégal, les personnages sans grande consistance finalement, et on subit par moment des étalages de sigles de notices d'appareils électroniques, on ne sait pas trop s'il faut en rire ou en pleurer.

Arrivée à un tiers du roman, j'ai failli laisser tomber. Mon résumé à ce moment-là donnait à peu près ça :
• Naomi et Nathan, un couple de journalistes hyper-connectés en quête de scoops. Elle : de la philosophe française à la poêle ; lui : de louches opérations mammaires hongroises.
• Naomi est à Paris pour l'affaire Arosteguy, Monsieur semble avoir mangé Madame (avis de la concierge : « Pour moi, c'est une euthanasie. Elle lui a demandé de la tuer, et il s'est exécuté. Et ensuite, bien sûr, oui, il l'a mangée. »). Elle loge au Crillon et est en cheville avec Hervé Blomqvist, un étudiant du couple qui souffre d'une maladie rare à cause de son vélo (?), son pénis fait un angle de quatre-vingt-dix degrés en son milieu et il voudrait que Naomi le teste.
• Nathan est à Budapest avec le docteur Molnàr, un chirurgien pas net du tout, accusé de trafic d'organes et d'opérations illégales. Il couche avec Dunja, la patiente de Molnàr et chope une très vilaine MST qui avait soi-disant disparu : la maladie de Roiphe. « Il pouvait s'attendre à vingt-huit jours de ciprofloxacine, de diarrhée légère, d'irritation génitale et de possibles mais peu probables ruptures de tendons, réactions psychotiques, états de confusion mentale ».
• Naomi et Nathan se croisent dans un aéroport (à part sur Skype ce sont les seuls endroits où ils se voient). Bilan : nouveau matériel acheté en duty-free et Naomi attrape la MST.
• Nathan part au Canada rencontrer Le Professeur à la retraite Roiphe. Il vit avec sa fille Chase (qui semble bien timbrée elle aussi). Nathan s'installe chez eux (?).
• Naomi part à Tokyo pour rencontrer le supposé cannibale Aristide Arosteguy en fuite.

Juste après, heureusement, le roman devient un page-turner aux rebondissements croisés complètement farfelu et en totale liberté, limite thriller géopolitique, et je l'ai terminé sans peine. Mais pas sans nausées ! Car visuellement percutant, le livre est parfois vraiment écoeurant. Ames sensibles s'abstenir. « Nous vivons une époque radicale, mon garçon. Vous ne le sentez pas ? Vous devez exagérer avec l'époque, exagérer jusqu'au point de rupture. » Ces mots qu'il fait dire à un de ses personnages, exagérer jusqu'au point de rupture, c'est un peu tout le roman.

Si vous aimez le cinéma de Cronenberg, la lecture de ce livre est une expérience à tenter, car il est franchement émaillé d'excellents passages (abominables ?).
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Me voici un matin, en route vers le travail, à écouter à la radio une interview de David Cronenberg. le journaliste vantant ses films à succès, lui demanda pourquoi avoir écrit un livre au lieu de faire un film. L'auteur lui répondit qu'il était impossible de mettre en scène un tel livre.

J'ai été intriguée. Je ne suis pas vraiment cinéphile. Après avoir googlelisé l'auteur, j'ai parcouru sa filmographie qui « me parlait » vaguement, sans pourtant avoir le souvenir d'avoir vu l'une de ses oeuvres.

Il était alors temps de commencer et notamment par son livre : Consumés.

Déroutant. C'est le mot qui me vient à l'esprit.

L'histoire est la suivante : un couple de photojournalistes, Nathan & Naomi, qui communiquent le plus souvent à distance et se retrouvent le temps d'une escale dans un hôtel proche de l'aéroport pour faire l'amour.

Jusque là, tout va bien. Là où ça dérape c'est lorsque nous approfondissons avec les héros les sujets de leurs articles… L'un spécialisé dans le domaine médical et l'autre dans le domaine criminel.

Les deux ont le point commun de nouer des liens sexuels avec le sujet de leurs enquêtes, quite à se refiler entre eux, une bonne petite MST, inspirant au passage l'un des deux héros sur un nouveau sujet d'investigation.

A cela, il convient de rajouter que le roman aurait pu être sponsorisé par Apple , Nikon ou autre prothèse auditive connectée. Aux lecteurs qui ne connaissent pas l'une ou l'autre de ces marques, un traducteur est nécessaire entre le Garage Band et le Time Machine. On se demanderait presque si les héros ne tiennent pas plus à leurs machines qu'à leurs vies.
Sexe et consumérisme – on se croirait dans un roman de Houellebecq, en plus complexe ceci dit (surtout la partie sur les insectes), puisque l'auteur rajoute du thriller au tout.

Bref, ce livre est perturbant et compliqué. Je ne lirai pas ce genre de livres toutes les semaines, mais ça vaut le coup d'être lu.
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De David Cronenberg, on connaît une filmographie où les thèmes du corps, de la maladie, de la mort et de la technologie sont développés sous un angle souvent fantastique.
Dans ce premier roman, il réinvestit ses obsessions pour nous livrer un étranger objet littéraire qui m'a laissée perplexe.
Le pitch est le suivant : Naomi et Nathan, amants par intermittence, sont photojournalistes. Prêts à tout pour décrocher un scoop, y compris coucher avec leurs « objets » d'étude, ils enquêtent sur deux affaires différentes en apparence et qui finiront par se rejoindre. Naomi s'intéresse à un sordide fait divers. Célestine, la soixantaine bien avancée, est retrouvée morte dans son appartement parisien. Son corps est mutilé et en partie dévoré. le principal suspect est Aristide, son mari, lui aussi philosophe.
De son côté, Nathan se penche sur le cas du docteur Molnar, un chirurgien suspecté de trafic d'organes.
La première grosse moitié du livre, soit un peu plus de 200 pages sur 372, m'a un peu agacée avec son incessant « name dropping » technologique et ses allers et retours épuisants entre les deux protagonistes hyper connectés. Fatigantes sont aussi les référence pseudo philosophiques, sortes de caution à un intellectualisme branché que semble revendiquer l'auteur.
La seconde partie, tout aussi malsaine et mortifère (mais ce n'est pas une critique), est en revanche plus captivante lorsqu'elle s'interroge sur un sujet relativement original : la sexualité du troisième âge et le vieillissement du couple. « La transformation de nos corps s'inscrivait dans une synchronie rigoureuse... » peut-on lire.
On apprend aussi des choses relativement méconnues sur la guerre entomologique que le Japon a menée contre la Chine pendant la seconde guerre mondiale et sur les boutiques BuruSera qui commercialisent des petites culottes pas très propres...
Bref, « Consumés » est un roman parfois laborieux et souvent agaçant mais il bouscule le lecteur dans ses certitudes et c'est déjà beaucoup !


EXTRAITS

(…) la passion des marques était une glu émotionnelle pour les couples obnubilés par la technologie.
(…) ne pas être photographié de manière quotidienne, même par soi-même, ne pas être enregistré ni filmé pour être dispersé dans les vents turbulents du Net, c'était s'exposer à la non-existence
Dans cette direction, elle aperçut l'enseigne d'un magasin d'objets électroniques, et, ses sacs fermement en main, elle plongea pour se diriger vers cette oasis.
Nikon, c'était notre truc de défiance consumériste, pas Sony, pas Canon, le symbole de notre professionnalisme, notre technologie sexuelle partagée.
Mais nous nous sommes également aperçus qu'on avait besoin d'Internet pour comprendre la condition humaine fondamentale
Lien : http://papivore.net/litterat..
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S'apprêter à lire un bouquin de Cronenberg, c'est un peu comme s'attaquer à une boite Nanoblock à deux ans et demi : on comprend qu'on a quelque chose devant nous qui a l'air trop cool mais par contre t'es incapable de dire pourquoi et tu sais que par moment t'as des sacrés noeuds qui se forment au niveau de ton cerveau.

Le réalisateur du Festin Nu et de Cosmopolis nous emmène cette fois entre Paris, Tokyo et Toronto, dans une histoire sponsorisée par Apple qui parlera forcément aux plus photographes d'entre vous. Termes techniques, technologiques, et.

Enfin bref il doit y avoir au moins 10 pages par chapitre dans lequel figure un produit dérivé crée par Steve Jobs, mais eh ?

La lecture nous fera également penser au couple de philosophes français Beauvoir/Sartre, et on remercie Cronenberg de s'intéresser à la culture française sans faire de grosses bourdes.

Pour le résumé du 4e de couverture, on dira juste qu'un couple de photographe consumériste au possible et tous deux envoyés sur deux affaires différentes vont devoir élargir leurs connaissances en matière de cannibalisme, de philosophie, de médecine, de psychologie et de putainarrêtedejoueravecmesnerfs.

370 pages d'angoisse qui monte crescendo, autant vous dire qu'on voit rien venir et qu'on a beau s'attendre à ce que l'histoire prenne une tournure glauque on en sera toujours loin du compte.

Le genre de bouquin que t'adores ou que tu détestes et qui donc est pour moi une sacrée réussite.

Plein de love !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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