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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une fois de plus, je me retrouve dans un bar poussiéreux du Montana. Que des ivrognes, péquenots de surcroit, autour de moi. Comme d'habitude, en fait ; sauf qu'en plus des traditionnels déchets humains défilant au bar, sdf, putes et maquereaux, amateurs de porno, j'y croise toute une série de dégénérés post-hippies. Accoudé au zinc, je commande à la dame une bière bien fraîche et son allié, un shot de bourbon à vous brûler l'oesophage. J'attends donc la rencontre. Je sais qu'il viendra dans ce bar, dans la banlieue éloignée de San Francisco, en provenance directe de Meriwether. Donc autant resté au zinc à me bourrer la gueule comme ces autres habitués.

Le voilà ! Sughrue dans toute sa splendeur, un peu moins paumé que Milo, quoique... Dans un de mes rares moments de lucidité, j'ai décidé de le suivre dans sa nouvelle ancienne enquête : retrouver un mari ivrogne et fugueur arpentant les bars de la région et une fille disparue depuis une décennie. Une droguée et une hippie, le mélange détonnant du monde Peace & Love vivotant de plaisir dans les contours de la ville de San Francisco. J'entends déjà les vieux tubes des Grateful Dead, Hot Tuna ou Jefferson Airplane sortir de l'auto-radio de mon vieux pick-up.

« Des fois j'arrive plus à savoir si c'est moi qui débloque ou si c'est le monde qu'est devenu une fosse septique. »

Il a sacrément raison ce pauvre Sughrue. Comme quoi le bourbon amène à la philosophie à moins que cela soi l'inverse... J'ai bien aimé cette littérature où de grands penseurs se rencontrent accoudés sur un zinc poussiéreux. Pour ma part, je ne pense pas, mais je ne refuse jamais de m'assoir au zinc, surtout ici où la chaleur humaine me donne toujours envie de boire et de photographier des bouteilles vides. Ma soif ne sera jamais étanchée, le bourbon et les livres, un bon mélange pour me divertir.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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À la recherche de polars ou de romans noirs pour mon mari, j'ai retrouvé le nom de James Crumley dans Babelio, et au vu de sa consistante bibliographie, je me suis lancée en commençant par la première enquête de son détective, C.W. Sughrue, dont la dégaine et le baratin rappellent la figure légendaire de Bernie Gunther, créé par Philip Kerr.
Évidemment, le dernier baiser (The last good kiss) a dû en passer par une traduction toute franchouillarde, mais ça ne lui enlève aucunement le piquant de son récit. de toute manière, si je l'avais lu dans le texte, il est à parier que j'en aurais perdu de grands bouts.
Le début est accrocheur : un bar paumé dans une petite ville du nord de la Californie, deux ou trois pochards qui traînent au comptoir, un bouledogue alcoolo et notre fin limier Sughrue, tout aussi saoul, qui se pointe à la recherche d'un écrivain raté. Outre l'intrigue bien ficelée, l'auteur dresse un portrait désenchanté des États-Unis au lendemain de la vague hippie et de la guerre du Vietnam. Une lecture rapide et divertissante qui offre, je crois, un bon départ pour qui veut s'immerger dans l'oeuvre de James Crumley.
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comment dire, difficile de décrire ce livre, à la fois plein d'entrain et à la fois très amerloque avec des sales types vulgaires alcooliques qui dégainent le colt aussi vite que leur ombre.
J'ai bien aimé le côté road trip et le bouledogue alcoolo autant que son maître, et bien sûr cette cavale à la recherche du mari en vadrouille.
beaucoup d'actions, on taille la route, engloutit les km et les bières voire le whisky.
bref un bon moment qui change de nos polars classiques bien conformes.
dépaysement total, une lecture qui faut prendre dans son jus.
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Sughrue, détective privé, est embauché par l'ex-femme d'un romancier célèbre pour le retrouver. Elle n'est pas très inquiète ; elle sait qu'il fait le tour des bars mais elle se fait du souci, parait-il, pour sa santé.
Nous voilà partis dans un roadtrip. L'alcool coule à flot, il y a beaucoup de méchants, une adolescente qui a disparu, de la castagne et des femmes qui se mettent en travers de la route.
L'ambiance de l'Ouest américain, les années 70, le style et l'histoire sont dignes d'un grand roman noir. Les dialogues sont savoureux et font le sel de ce polar. J'ai vraiment passé un bon moment.
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A peine si je n'ai pas encore quelques vapeurs d'alcool en refermant ce livre, car, très certainement, je n'ai jamais eu l'occasion de croiser, même en livres, une bande de soiffards pareil. Des litres de whisky, ils en avalent, des bières, ils en éclusent, tous, et même Fireball, le bouledogue.
Les héros du roman, ce sont Sughrue, détective, ancien de l'armée, ex-hippie, alcoolique; Traeharne, fugueur habituel, alcoolique; Fireball, le bouledogue, alcoolique.
Le premier est engagé par l'ex-femme du deuxième pour se lancer à la recherche de celui-ci certainement parti faire la tournée des grands ducs. Bien évidemment, la recherche porte ses fruits, mais Sughrue se trouve missionné pour se lancer à la recherche de la fille de la tenancière du bar, dans lequel Traeharne a été retrouvé, qui n'a pas fait parler d'elle depuis dix ans.
S'en suit une aventure, un road-movie à travers le pays, conté ici avec une précision et une aisance remarquable. J'ai été pris dans l'histoire, même si pendant de longues pages, il ne se passe pas grand chose, c'est d'ailleurs là que James Crumley fait très fort, car il réussit à captiver le lecteur, sans retournement de situation toutes les deux pages.
Bien sur, en avançant, il est évident qu'il va se passer des choses, il est évident que je ne vais pas les citer ici.
Résultat, un livre très très plaisant, avec de l'alcool, beaucoup, de l'herbe, aussi, du sexe, un peu (quoique!). Tous les ingrédients qui font de ce livre une grande réussite, partagée par d'autres lecteurs de ce site, qui m'ont motivé à le lire.
J'irai certainement me lancer dans une autre aventure de James Crumley prochainement.
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Un road trip à l'ouest des Etats-Unis fin des années 70, avec trois alcolos de première - un privé, un écrivain en panne d'inspiration et un bouledogue accro à la bière, ce thème de départ m'a tout de suite plu :))
La suite est formidable, on rentre dans un roman noir aux allures de western, avec tous les accessoires qui vont avec: beaucoup d'alcool, une disparition, des femmes sublimes et mystérieuses, quelques méchants et une histoire dont on veut connaitre la fin. Avec beaucoup d'humour et d'entrain, James Crumley nous brosse des portraits sans concession de personnages hauts en couleurs, et on est presque déçu que le mot Fin arrive si vite.
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Quand Abraham Trahaerne disparaît sur les routes américaines pour errer de bar en bar à la recherche de l'inspiration, son ex-femme, Catherine, fait appel à C.W. Sughrue, détective privé spécialisé dans les disparitions. Une petite course poursuite finit par les réunir dans un bar déglingué à Sonoma, surtout connu pour son bouledogue amateur de bière. Une bagarre fortuite conduit Traheane à l'hôpital, conduisant Sughrue à prendre un nouveau cas, celui de la fille disparue de Rosie, propriétaire du bar miteux. Disparue depuis 10 ans, Betty Sue a peu de chances d'être retrouvée… mais la fascination qu'elle exerce sur Sughrue convaincra celui-ci d'aller au bout de la piste, quitte à traîner derrière lui l'écrivain et le chien alcooliques.

Vous reprendrez bien un peu d'alcool, sexe, drogue et violence? Parce qu'il n'est globalement question que de cela dans ce récit coupant et impitoyable. Des femmes magnifiques et bestiales, des hommes brutaux et sans pitié, tous portés sur la bouteille et une histoire qui trempe dans le porno et le flower power – voilà un bon cocktail pour un roman incendiaire. Tout semble plus ou moins normal au début – si tant est qu'on laisse de côté le fait que le privé boit tout autant que l'écrivain en suivant sa piste. Et puis tout part en vrille vers le milieu du livre, les apparences sont mises à sac, les mauvaises intentions dévoilées, et le roadtrip reprend, un peu plus sanglant et dramatique qu'avant.

Le moins qu'on puisse dire c'est que ce roman est noir, bien noir. Les faux héros, complètement imbibés la plupart du temps, généralement grossiers avec les femmes, prêts à tout pour une bonne sauterie et violent aussi souvent que possible, ne côtoient que des personnages méprisables, matrones machiavéliques, barons de la drogue, menteurs invétérés. Finalement, on n'attache à Sughrue, avec son côté bad boy légèrement chevaleresque, son amitié déplacée et mal récompensée pour le vieux Trahaerne, qui lui a connu des jours meilleurs. On s'attache à Fireball aussi, personnage clé pour servir le cynisme et l'humour noir de l'auteur, dont on est rassasiés d'un bout à l'autre du roman.

C'est un roadtrip, un vrai, avec une succession de motels, de bars crasseux, de femmes faciles, et d'argent sale. Un vrai roadtrip où chacun des personnages se demande comment il a fini par atterrir là, revient sur son passé, sur la guerre, la prostitution, l'amour éconduit, le succès aussi. Ils sont tous des ratés, chacun à leur manière, et l'auteur nous demande d'en rire, de cette absurdité de la vie qui a réuni tous ces personnages perdus ensemble pour cette aventure improbable. Chacun dissimule sous sa carapace sa vraie nature, et trouve dans les autres une sorte de réconfort, déplacé mais touchant, le genre de sentiments auxquels seuls les gens qui n'ont plus rien à perdre peuvent s'abandonner.

Dévoré en six heures top chrono, le dernier baiser est un livre qu'on ne laisse pas tomber, qui nous emporte et nous remue les tripes jusqu'au bout, par son intrigue tarabiscotée et ses personnages almabiqués.


Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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'Le dernier baiser" est (dans le désordre) un polar presque parfait, un road-movie très drôle et pour moi le meilleur livre de James Crumley. Personnages hauts en couleur et à la marge donnent au récit une apparence foutraque mais il ne dévie jamais de son intrigue. le roman est parfaitement ciselé et offre un très très bon moment de lecture. Au rayon polar US contemporain "Le dernier baiser" figure en haut de la liste.
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C.W. Sughrue est un ancien du Vietnam, un alcoolique et un privé, lancé sur les traces d'un romancier ancien de la seconde guerre mondiale, encore plus alcoolique, par l'ex-femme du dit plumitif qui s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles. Quand il met la main sur le cher disparu, les histoires s'embrouillent car la tenancière du bar où a échoué l'alcoolique gratte-papier demande un coup de main pour retrouver sa fille, et voici notre privé qui embarque l'écrivain, et aussi un chien amateur de bières, dans ses recherches.
Malgré le pitch, cela n'a rien d'un road-trip entre deux personnages cabossés découvrant les vertus de l'amitié. L'écrivain est tellement égocentrique que ce n'en est pas permis, et il y a là toute une série d'horreurs à découvrir, des horreurs à faire frémir même un type renvoyé dans ses pénates par l'armée américaine pour ce qu'il a fait au Vietnam.
Un roman noir classique, très efficace, bien écrit, qui donne envie de ne plus jamais faire confiance à un être humain et ne plus jamais boire une goutte!
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Tout le monde de ma génération connaît la série bête "Premiers baisers" mais peut-être pas encore "Le dernier baiser" de James Crumley, qui, soit dit en passant, vole vachement plus haut que la série.

Ce n'est pas compliqué, vous me direz, et je suis bien d'accord !

Mais en quoi ce livre vole-t-il plus haut qu'un autre polar ?

Imaginez que James Crumley ait rassemblé dans un sac tout ce qui fait l'essence même d'un grand polar et qu'à l'aide d'un marteau, il ait tapé sur ce sac, cassant ainsi tous les codes avant de vous les servir, façon glace pilée qui fondra sous votre langue.

Chauncey Wayne Sughrue – C.W pour les intimes – est un détective privé, une sorte de Sherlock Holmes en version looser, qui aurait pour compagnon d'enquête, non pas un Docteur Watson, mais la dive bouteille d'alcool.

Notre détective, pas toujours toujours très appliqué, tète les bouteilles pire qu'un veau au pis. Vétéran du Viêt Nam, il aime les armes à feu, les femmes fatales, la drogue de temps en temps (un pétard et ça repart) et les nuits sans sommeil. Un peu comme son pendant, Milo Milodragovitch, l'autre enquêteur du même auteur.

Sa mission ? Retrouver le gros Abraham Trahearne, pilier de bar notoire et écrivain en panne d'inspiration.

Son client ? L'ex-femme de Trahearne, qui vit dans la maison d'à côté, avec la mère de l'écrivain, tandis que la nouvelle épouse, elle, vit avec son Abraham de mari. C'est compliqué la vie chez Trahearne qui doit faire avec une épouse aimante et une ex-femme inquisitrice qui vit chez la mère à Trahearne, à deux pas…

On peut comprendre que lorsqu'il est en manque d'inspiration (souvent), l'Abraham parte écluser l'alcool dans tous les troquets à mille lieues à la ronde.

Lorsque enfin notre détective mettra la main dessus (dans un bar à la sortie de Sanoma), notre gros homme était en train d'écluser à tout va dans le bar de Rosie,en compagnie de Fireball, le bouledogue de la patronne, pochtron notoire lui aussi.

Une balle perdue dans une partie charnue de l'individu va faire sympathiser le détective et sa proie et c'est leur deux qu'ils vont partir sillonner les routes (et aussi les bars) à la recherche de Betty Sue, la fille de Rosie la tenancière, disparue il y a 10 ans.

Cette enquête dans l'enquête ne sera pas la seule et toutes emmèneront le lecteur là où il ne s'y attendra pas, sans jamais le saouler, malgré les quantités d'alcool ingurgitée au cours des 448 pages de folie pure.

Oui, on va mener l'enquête en buvant comme des trous, en baisant comme des castors, en matant des films porno à très petit budget (c'est pour l'enquête qu'on vous dit) tout en se baladant en grosse bagnole dans l'Amérique des années 1978, avec un écrivain qui n'obéit pas, qui râle tout le temps, qui est égocentrique et un bouledogue qui ne boit que de la bière.

James Crumley devait aimer les détectives blasés, cyniques, à l'humour noir et corrosif comme l'alcool à 90° parce que son C.W.Sughrue est caustique tout en étant amusant, ironique et persiffleur. C.W est comme son homologue, Milo Milodragovitch, bien que Sughrue ait levé plus de femmes, il me semble.

Dans ce roman, rien n'est simple, rien n'est comme vous le pensez, ici, les hommes et les femmes sont à égalité, c'est à dire qu'ils s'en prennent tous dans la gueule pour pas un balle.

Jusqu'au dernier point final, l'auteur n'en aura pas terminé avec vous. Moi même j'étais en zone de confort avant que Crumley m'assassine.

C'est glauque, poisseux, ironique, caustique, rempli de situations familliales pas nettes, de gens qui mentent ou qui ne disent pas toute la vérité (non, c'est pas la même chose), de femmes fatales, de types pas nets et de non-dits qui, au final, pèseront plus lourd qu'une Cadillac.

Quant au final, il est magistral et vous donne le coup de grâce, tel le dernier verre qu'on aurait pas du boire mais qu'on a quand même bu et qui nous assomme.

Un livre dont l'histoire s'efface au profit des personnages qui sont hauts en couleurs, même le chien ! C'est vous dire.

Voilà encore un grand moment de lecture que je viens de passer avec James Crumley.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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