Deux oeuvres oubliées et pourtant magistrales !
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Oui. Que cela vous serve de leçon, Christine. Vous savez combien il était noble et bon, malgré cela j'ai cruellement souffert par lui. Jugez du danger que court une jeune fille qui s'attache à un être vulgaire, esclave des plus bas instincts.
Vous avez entrepris de dessécher l'âme de cette enfant... Pourquoi ? C'est ce que je commence à comprendre... On dirait que l'épanouissement de ce jeune cœur vous porte ombrage. Vous avez hâte de le mettre de moitié dans vos désillusions... Quand vous l'aurez bien flétri, ce sera un compagnon de haineuse envie contre les heureux par l'amour...
C'était mon illusion dernière... Une faiblesse inguérissable, le péché auquel on ne renonce pas... J'espérais qu'Henri regrettait parfois un cœur si dévoué !... Et s'il y avait faute d'entretenir un pareil sentiment dans une âme de religieuse, je n'osais ouvrir les yeux tant elle était douce !
Non, vous ne voulez pas comprendre qu'au couvent nos sentiments sont enfermés avec nous et qu'après des années ils nous étreignent avec la même furie. Vous souriez des anciennes douleurs, tandis qu'elles nous rongent !...
Rien ne me fera taire, si ma conscience élève la voix !...
"Orage Mystique" de François de Curel, 1927