L'autre qu'on adorait

Un bon roman, dans un style original cependant.

Rentrée littéraire de l'automne 2016, ,on parle donc beaucoup de ce livre. J'avais apprécié plusieurs livres de cet auteur, donc j'ai ouvert ce dernier roman (biographie) assez confiante... et j'ai été un peu déçue. Je n'ai pas réussi à m'accrocher au "héros' auquel ce livre rend hommage... certainement du fait du style utilisé : le tutoiement pour lui parler, alors qu'il n'est plus là.

Sublime histoire d'amitié amoureuse qui nous embarque parce-que l écriture est puissante et bienveillante comme les sentiments de l'auteur. On aurait aimé connaître l'autre, sans doute espèrer le sauver....

Ce livre s'ouvre sur un suicide, celui de Thomas, un homme de trente-neuf ans, français vivant aux Etats-Unis. La narratrice, Catherine, a été son amante avant de faire de lui l'un de ses amis les plus proches, revient sur ce qui l'a conduit à cette fin prématurée.

Je ne connais pas du tout Catherine Cusset mais le résumé de ce livre m'a intéressé et je n'ai pas hésité à me lancer dans cette lecture. Malheureusement, alors que je referme cet ouvrage, je dois reconnaître que je n'ai finalement pas autant accroché à ce livre que je ne l'espérais.

La narratrice s'adresse à Thomas ; l'ouvrage est donc écrit à la deuxième personne. Cela peut être désarçonnant au début, mais on s'y fait assez vite.
Revenir sur le passé d'un ami récemment disparu n'est pas une originalité, mais l'auteur s'en tire bien. La narratrice voit Thomas comme un ami cher mais je n'ai ressenti aucune tendresse de sa part. le portrait de Thomas est peut-être réaliste, mais il en devient presque clinique et détaché par moment. Certes, la succession d'échecs, tant personnels que professionnels, qu'il vit est tragique, mais par moments, j'avais presque l'impression que Catherine l'accusait de les mériter, surtout quand on revient sur cette thèse qu'il n'a pas publiée.
Je ne m'attendais pas à une lecture joyeuse – nous parlons quand même de quelqu'un qui s'est suicidé – mais les pages de ce livre m'ont semblé parfois pleines d'une compassion un peu artificielle. Et, même si Catherine, la narratrice, voit Thomas comme un de ses amis, elle le met parfois de côté sans états d'âme ; elle en devient même parfois cruelle, en particulier lorsqu'elle lui fait lire le chapitre qu'elle a écrit sur lui. Est-ce une maladresse de sa part ? Peut-être que non, mais cette brutalité inconsciente ne m'a guère fait l'apprécier.

En résumé, je suis heureuse d‘avoir pu découvrir cette auteure, mais ce livre ne m'a vraiment pas plu.

À partir du moment où j'ai ouvert ce livre , je n'ai pas eu d'autres choix que de m'y plonger entièrement , complètement , jusqu'à la dernière page .
C'est un bijou de perception émotionnelle !!!
Les rouages si délicats de la nature humaines y sont saisis avec une telle finesse et une telle profondeur ! Cette petite mechanique des interactions et des hasards aux conséquences si fortes ...
Beau , très très beau ...