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EAN : 9782070121984
369 pages
Gallimard (25/08/2008)
3.75/5   976 notes
Résumé :
Elena, une jeune Roumaine née en Bessarabie et ballottée par l'Histoire, rencontre à un bal en 1958 un homme dont elle tombe passionnément amoureuse. Il est juif, et ses parents s'opposent au mariage. Elena finit par épouser Jacob et par réaliser son rêve : quitter la Roumanie communiste et antisémite de Ceausescu. Émigrer aux États-Unis. Elle devient américaine, et se fait appeler Helen. Elle a rompu avec le passé, mais l'avenir n'est plus un rêve. Helen est mainte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (136) Voir plus Ajouter une critique
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Bon nombre de parents souhaitent à leurs enfants un brillant avenir, probablement avant de leur souhaiter d'être heureux au préalable.
Tout le roman s'orchestre comme un grand puzzle dont le point de départ est cette dévotion pour un brillant avenir.

Elena vit en Roumanie, elle est adoptée au décès de sa mère, ses parents voient en elle l'incarnation même de la réussite. Ils vont jusqu'à s'immiscer dans ses choix amoureux car si Jacob est l'homme qu'elle aime, il est surtout juif. Pour ses parents il n'est que juif. Ce qui justifie largement de s'opposer à cette idylle.

La particularité de ce roman tient dans le fait qu'il se découpe entre le passé et le présent. Ce qui permet de piocher des pistes de réponses dans le passé afin de cerner le comportent des protagonistes aujourd'hui.
Aujourd'hui, Elena se fait appeler Helen et vit désormais aux Etats-Unis avec son mari. Tout va tourner autour de son fils Alexandru pour qui elle met en place... un brillant avenir, évidemment.

Beaucoup de thèmes sont abordés ici comme l'héritage familial, l'intégration sociale, les fausses convictions, les jugements, et par dessus tout l'amour pour le même homme, Alexandru.

L'écriture est agréable même si je lui reproche un bémol au niveau des émotions et des personnages pas assez profonds à mon goût. Un peu trop de longueurs également mais le tout donne un roman sur fond de saga familiale plutôt pertinent.
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Ce roman est mon coup de coeur. Maman me l'avait offert comme cadeau de Noël, devinant qu'il me plairait, et elle ne s'était pas trompée. J'ai adoré Elena et Jacob, leur touchante histoire d'amour, à la fois pudique et passionnée. Elena voulait étudier la littérature française mais son père a choisi pour elle un cursus scientifique, qui lui permettrait de travailler dans les laboratoires de recherche de la Roumanie de Ceausescu. Jacob est un jeune homme cultivé qui lui fait découvrir Anna Karenine et Guerre et Paix de Tolstoï. Ensemble, ils lisent des poèmes d'Eminescu, un poète romantique roumain. Mais Jacob est juif et ce petit détail, dans un pays antisémite, devient d'une importance cruciale. Pour vivre librement leur amour, Elena et Jacob sont obligés de partir, d'aller vivre en Israël, qui accueille les citoyens juifs victimes de persécutions. Leur route d'exilés les mènera finalement jusqu'aux États-Unis. On suit ce couple attachant sur plusieurs périodes : leur jeunesse, leur rencontre, leur mariage, la naissance de leur fils Alexandru, le fruit chéri de leurs entrailles, qui grandit et leur échappe, la vieillesse, la maladie et la mort. le récit n'est pas linéaire et nous fait voyager des années cinquante aux années quatre-vingt-dix et deux mille, selon les chapitres. le passé permet d'expliquer le présent. Elena, devenue Helen, est une dame âgée qui a tout donné pour que son fils adoré ait une vie meilleure, un brillant avenir. Elle ne comprend pas pourquoi Alex a épousé Marie, une Française qu'elle n'apprécie pas. Elle se retrouve seule après le décès de Jacob qui avait la maladie d'Alzheimer. le moment où il ne la reconnaît plus, l'appelle Madame et la prend pour une infirmière est bouleversant. Il me fait penser à mon histoire personnelle ou plutôt à celle de mes grands-parents. Je n'ai pu m'empêcher d'espérer un dénouement heureux pour cette grand-mère qui a besoin de trouver un nouveau sens à sa vie grâce à l'amour des siens : son fils, sa belle-fille et sa petite-fille.
Un brillant avenir est un très beau roman, très bien écrit, à la fois instructif et émouvant, riche de nombreux thèmes, tels que l'amour sous toutes ses formes (la passion amoureuse, l'amour conjugal, filial, familial), la vieillesse et la mort : comment garder le goût de vivre quand on est âgé et que son âme soeur n'est plus ?
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Le roman se déroule entre 1950 et 2006.
Elena vit en Roumanie sous le régime communiste.
Devenue jeune fille, elle épouse Jakob, un Juif contre l'avis de son père.
Ils arrivent en Amérique où ils ont tous deux un métier apprécié et reconnu. Ils sont naturalisés Américains.
Leur fils Alexandru fait des études pas assez poussées pour sa mère. A 26 ans, il connaît Marie, une Parisienne qui viendra vivre en Amérique avec lui. Ils auront une petite fille Camille.
Marie est rejetée par Helen qui n'accepte pas la différence de culture entre eux et la thèse que Marie a obtenue.
Les différentes époques du livre sont présentées avec de nombreux retours en arrière.
L'originalité du roman réside dans le fait que la vie d'Elena-Helen est scindée en plusieurs parties :
- Fille
- Amante
- Epouse et mère
- Veuve
Le fait qu'Helen a reproduit le même comportement que son père est étudié en psychogénéalogie de nos jours et c'est assez effrayant. Moi qui suis contre le déterminisme. Et pourtant...
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Les rapports complexes, les mésententes, les malentendus dans les relations humaines, les caprices du destin ont toujours fasciné Catherine Cusset.

Ainsi dans ce roman l'auteur nous raconte l'histoire d'une roumaine, Elena qui a grandi dans la Roumanie communiste de Ceausescu bousculée par l'histoire. Dans cette Roumanie antisémite, elle rencontre Jacob, juif, qu'elle épouse contre l'assentiment de ses parents. Son rêve : quitter la Roumanie, émigrer aux Etats-Unis afin d'offrir un brillant avenir à son fils unique, Alexandru.
Elena contrôle son destin pour offrir à son fils de brillantes études jusqu'au jour où rentre dans sa vie, sa belle-fille, française, qui risque de compromettre l'avenir dont elle avait rêvé pour lui.

Un brillant avenir c'est une histoire de FEMMES, une histoire de famille, au cours de laquelle Catherine Cusset décortique les relations d'Elena en tant que petite fille, amante, épouse et mère, puis veuve avec les différents membres de sa famille, dont sa belle-fille en particulier.
Roman qui oscille tour à tour entre présent et passé. Ce passé qui est ancré en nous et qui, à tout moment, peut remonter dans nos mémoires, nous habiter, et nous inciter à reproduire des schémas enfouis, sources de discorde et d'incompréhension.

Au final un roman où les sentiments, - l'égoïsme, la violence, la jalousie, mais aussi la tendresse et l'amour sont distillés petit à petit avec pudeur, finesse et tendresse.

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Helen et Jacob sont un couple d'un certain âge installés aux États-Unis après avoir émigré de Roumanie. Ils ont très bien réussi professionnellement à s'intégrer, et ont un fils, Alexandru, un jeune homme brillant, diplômé d'Harvard et marié à une française, Marie. le bonheur leur sourit. Mais le début de ce roman nous amène à un moment pas si heureux que ça. On y découvre une Helen qui n'en peut plus de prendre soin d'un Jacob malade, et qui, malgré l'amour qu'elle lui porte toujours, décide de ne plus partager son lit. Au milieu de la nuit, Helen découvre Jacob sans connaissance dans sa chambre glacée, avec un sachet plastique sur la tête... Il a essayé de se suicider. C'est le point de départ de cette histoire, mais également le point d'arrivée car les chapitres suivants sont composés de flashbacks plus ou moins récents dans le passé d'Helen.

On y découvre son enfance en Roumanie, sa réussite scolaire, sa rencontre avec Jacob et les conditions dans lesquelles ils ont dû fuir Bucarest pour se réfugier en Israël, en Italie et finalement aux États-Unis. Mais on vit parallèlement à sa jeunesse une période plus tardive, celle de sa rencontre avec celle qui deviendra sa belle-fille, Marie, qu'elle ne voit pas du tout comme la femme idéale dont elle avait rêvé pour son fils.

Des bribes de l'histoire d'Helen donc, qui nous permettent de rapprocher et de superposer son propre vécu à celui de Marie. C'est un portrait complet de ces deux femmes que nous brosse ici Catherine Cusset, deux femmes si différentes et qui ont malgré tout un point commun : leur amour pour Alexandru. A travers leur vécu, on assiste à un choc des cultures, à une véritable incompréhension de l'autre. Helen et Marie vont être confrontées tout au long du roman à ces différences, mais finiront petit à petit à se comprendre et à se respecter. En toile de fond, l'auteur nous parle de la Roumanie communiste, de l'antisémitisme, de l'immigration... Autant de sujets qui peuvent paraître lourds et indigestes, mais qui donnent une vraie profondeur à cette histoire et permettent au lecteur de comprendre qui est Helen.

Je voulais de la vraie littérature, je suis servie avec l'histoire de cette jeune fille brillante, si attachante, contrainte de quitter son pays et sa dictature, ses parents et leurs principes, et de suivre celui qu'elle aime dans un pays totalement inconnu dans le seul but d'être libre... Un ouvrage loin de ce que j'ai l'habitude de lire, mais tellement bien écrit !
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - Quatre périodes délimitent la vie d’une femme, et deux identités : Elena la petite roumaine, née dans les années trente en Bessarabie, devenue Helen, citoyenne américaine. La construction narrative alterne entre la jeunesse d’Elena et sa vie actuelle aux États-Unis. Le roman s’ouvre sur une scène poignante : le mari d’Helen, atteint par la maladie d’Alzheimer, choisit de se donner la mort. Le récit revient ensuite sur l’enfance difficile de la petite fille, ballotée, dans les années trente, entre les membres d’une même famille qui a émigré en Roumanie. Elena sera adoptée par son oncle et sa tante après la mort de sa mère. Étrangère au sein de ce couple distant, la jeune fille se réfugie dans la lecture et l’étude. L’intérêt majeur du roman est de découvrir l’adolescence dans un pays communiste. Elena tombe amoureuse de Jacob, qui est juif, et pour cela rejeté par sa famille, qui se conforme à l’antisémitisme ambiant. Seul compte pour eux l’avenir d’Elena. Devenue ingénieur chimiste, pour elle seul comptera l’avenir de son fils. Lorsque le jeune couple a réussi à imposer son mariage et à fuir en Israël, Elena voudra repartir aussitôt aux États-Unis, autant par ambition, que pour éviter à son fils d’avoir à défendre son pays.
La fin « heureuse » est assez inattendue pour ce livre qui présente l’incommunicabilité entre les cultures et l’incompréhension au sein d’une famille. L’individualisme forcené d’Helen, est-il un idéal à proposer aux adolescents ? Le roman est assez captivant, situant cette saga familiale dans les grands conflits de l’Histoire du XXe siècle. Si le roman bouscule la chronologie, chaque chapitre est daté. Phrases courtes, nombreux dialogues, style minimaliste, sans effet littéraire qui en font un roman de lecture facile. Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens en novembre dernier et peut être soumis à une lecture (critique) des jeunes adultes.
Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Marie pleurait parce que Alex lui manquait terriblement et qu'elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait dans cette ville du Connecticut à des milliers de kilomètres de l'homme qu'elle aimait. Helen ne le comprenait pas non plus. Elle s'était rendu compte que Marie était une victime aussi, et qu'il y avait en elle de la douceur et de la vulnérabilité. Une phrase que son fils lui avait dite trois ans plus tôt dans un accès de colère lui est tout à coup revenue : "Tu ne lui as jamais ouvert un coeur de mère, maman!".
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Elle comprit en cet instant que ses parents n'avaient aucune idée de ce qu'était l'amour, puisqu'ils ne pouvaient concevoir d'autre raison à son désir d'épouser Jacob qu'un acte physique portant à conséquence. Elle sentit plus fort que jamais que ces gens n'étaient pas ses parents. Il n'y avait aucune relation entre eux et elle. Ils étaient brutaux et vulgaires. Qu'ils acceptent ou non sa décision d'épouser Jacob, cela n'avait aucune importance. Elle pourrait ne jamais les revoir. Même Bunica, qui ne disait rien mais prenait parti pour eux en ne défendant pas sa petite-fille. Jacob était le seul dont l'âme répondît à la sienne. Il était tout: son ami, son père, sa mère, sa grand-mère, son amant.
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Il y a l’avant et l’après.

L’avant. Pieds nus courant sur l’herbe. L’odeur de terre mouillée après la pluie. Les boutons-d’or qu’elle cueillait. Pour sa mère ? Elle imagine le visage aux pommettes écartées, le sourire, le fichu couvrant les cheveux châtain clair attachés en chignon, la robe bleu ciel et le tablier blanc.

« Les enfants ! Venez goûter ! » L’image de mère qu’elle a dû voir, plus tard, dans un livre pour enfants. Il y avait des animaux. Elle en est sûre. Les moutons contre lesquels elle se pelotonnait, les agneaux qui mangeaient des feuilles dans le creux de sa main. Elle les entend bêler. Et des vaches. Elle voit Bunica sur un tabouret de bois, en train de les traire. « Tiens, Nounoush. Bois. C’est bon pour toi. » Elle n’aimait pas le lait. Elle obéissait.
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Haletante, étourdie, Elena s'assit sur le lit et se passa la main sur le front. Jacob se retourna et lui sourit. Ses yeux brillaient comme des braises. Une mèche noire tombait sur son front. Il était d'une beauté qu'elle fixa dans son esprit à jamais. Elle comprit qu'il ne s'était pas interrompu par manque de désir - elle en avait la preuve - mais parce qu'il l'aimait assez pour dominer ses pulsions. Il savait qu'un moment de faiblesse suffirait à diminuer son estime d'elle-même et son estime pour lui.
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« Vous pensez que votre fils est quelqu’un de fiable ? »
La flèche atteint Hélène en plein cœur. Elle rit faiblement.
« C’est mon fils », dit-elle.
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Videos de Catherine Cusset (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Cusset
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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Confession d'une Radine de Catherine Cusset

Qui y a-t-il sous la pile d'habits de la chambre de la grand-mère ?

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Thème : Confessions d'une radine de Catherine CussetCréer un quiz sur ce livre

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