Peut-être que la mort n'était pas une tragédie qu'il n'y avait pas lieu de la craindre. Elle faisait partie de la vie. Il était inutile de la combattre. Il fallait l'embrasser. Et créer des oeuvres qui mettaient de la joie dans le cœur des gens.
Ils étaient si nombreux à mourir qu'on ne pouvait plus pleurer
Mais il en avait envie et c'était cela, la liberté : ne pas se laisser enfermer dans une idée ; casser l'attente des autres, ses propres habitudes et sa façon de penser.
"Ce que tu devrais peindre, lui dit Ron un jour, c'est ce qui compte pour toi. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter. Tu es nécessairement contemporain. Tu l'es, puisque tu vis dans ton époque."
L’art, comme la religion, ne devait exclure personne. Il devait être universel.
C’était cela, la vie de bohème dont les récits d’Adrian et de Mark l’avaient fait rêver : ne pas avoir peur d’être soi-même quand on était différent. La tolérance était la vertu de ceux que la norme sociale et la réprobation morale avaient contraints à se cacher alors qu’ils ne nuisaient à personne.
La nature et l’artifice n’étaient donc pas opposés, pas plus que la figure et l’abstraction, la poésie et les graffiti, la citation et l’originalité, le jeu et la réalité. On pouvait tout combiner. La vie, comme la peinture, était une scène sur laquelle on jouait.