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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Soixante quatre ans après l'avoir vécu, Boris Cyrulnik revient sur l'épisode de son enfance qui a façonné toute sa vie sans qu'il en soit réellement conscient. Peu à peu en revenant sur les lieux de ses souvenirs, il réalise à quel point que, ce qui lui a été en quelque sorte interdit de raconter durant des dizaines d'années, a constitué une empreinte indélébile dans sa construction intellectuelle et affective.
Plus qu'un livre sur ce qu'il a vécu, c'est surtout un essai sur la résilience, cette capacité d'adaptation face à l'horreur, et la mémoire, celle qui transforme, minimise ou amplifie un évènement ; les deux étant étroitement imbriquées l'une dans l'autre : le remaniement du passé étant justement un facteur de résilience.

Il est frappant de constater que ce que Boris a essentiellement retenu de ces années de fuite, de placement de familles en familles, consiste en des petits détails incongrus : les lunettes noires que portaient les policiers venus le chercher, au milieu de la nuit, la glotte montant et descendante de l'homme qui pleurait dans le camion qui les amenait vers la mort : des protections contre l'angoisse, la terreur d'un enfant de six ans et demi qu'on vient arrêter avec tant d'armes, tant de camions et tant d'hommes.

« Je me souviens » est un petit livre, à peine 85 pages qui se lit vite et qui est très intéressant d'un point de vue psychologique sur tous les mécanismes de défense que développent les hommes face à l'impensable.
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N'est-ce pas ironique qu'un psychiatre éprouve une certaine difficulté à se délivrer des blessures de son enfance, quand il passe certainement une partie de son temps à décortiquer celles des autres pour les assainir et les guérir? Quel meilleur sujet de réflexion que soi-même?



Enfant d'origine juive, rescapé de l'horreur nazie, il a occulté ce pan de sa vie pendant des décennies. En bon professionnel, il s'analyse avec une certaine objectivité, dénuée d'émotion. A travers ce récit, il se démarque totalement de son passé, le narrant avec une certaine froideur, parlant de lui-même comme d'un tiers.



Il rentre très peu dans les détails, se souvenant assez peu de l'époque, à la fois par déni (source d'apaisement et de son travail de résilience), et parce que sa mémoire elle -même souffre de nombreuses distorsions de la réalité.

" La mémoire, ce n'est pas le simple retour du souvenir, c'est une représentation du passé. La mémoire, c'est l'image que l'on se fait du passé. ça ne veut pas dire que l'on se mente - on se rappelle seulement de morceaux de vérité qu'on arrange, comme dans une chimère. C'est la définition même de la chimère, toutes les parties sont vraies, mais la chimère n'existe pas."



C'est l' histoire d'un enfant qui a eu certainement une chance inouie dans son malheur, et qui a eu très tôt la lucidité nécessaire pour ne pas sombrer. C'est aussi l'histoire d'un homme rempli de contradictions : affirmant ne pas avoir eu de syndrome post-traumatique, alors même qu'il reconnaît avoir vécu dans le déni, ingorant son passé et tout ce qui l'y renvoyait... Affirmant être très bavard et nous faisant pourtant l'économie de grands développements sur sa propre histoire.



Dans le fond je me demande si ce court récit avait vocation à être publié? le narrateur paraît hésiter, noyant quelques souvenirs précis et secondaires au milieu de son analyse de professionnel.

Forme de théraphie ou simple récit pour la postérité? Peut-être un peu des deux, dans tous les cas, il est dommage de ne pas en savoir davantage.
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Boris Cyrulnik est un grand nom de le milieu professionnel où je travaille. La résilience, c'est lui. J'ai voulu connaitre son histoire personnelle, son enfance. Que dire. La guerre est horrible. Cette autobiographie se lit très rapidement. Je reste admirative devant ce grand homme qui savait dès l'enfance qu'il serait psychiatre. Je me demande s'il est possible de ne jamais regarder derrière soi pour avancer. Cette lecture , je pense, engendrera d'autres lectures.
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Livre non désintéressant. Une reflexion intéressante, mais dans un style d'écriture pas toujours léger à lire. Mais la réflexion du souvenir, de ce que cela provoque chez nous, l'être humain, les séquelles qu'il laisse, au travers les souvenirs de l'auteur. L'auteur relate en effet un moment de sa vie où il revient sur un autre moment de sa vie, son enfance, ce qu'il a vécu à une époque bien précise de l'histoire ! Celui ci développe la théorie de l'impact du souvenir sur le mental, le psychologique, tout en avançant dans son retour en arriere.
Un livre à lire, mais plutôt pour élargir ses connaissances, et réflexions, intéressant lorsqu'on exploite ce sujet et concept dans un travail d'études.
Moi qui pensait me distraire par cette lecture, je me suis plutôt instruit. Je n'ai donc pas pu m'épanouir totalement, attendant plutôt une distraction.
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