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EAN : 9782738111258
218 pages
Odile Jacob (25/01/2002)
3.92/5   314 notes
Résumé :
« On s'est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d'épreuves immenses et se faire une vie d'homme, malgré tout. Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s'en sont sortis. C'est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l'adversité. En comprenant cela, nous changerons notre regard sur le malheur et, malgré l... >Voir plus
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Oxymore ! Un malheur peut-il être merveilleux, à long terme ? 
Boris Cyrulnik s'appuie sur de nombreuses études éthologiques, et cite plein d'exemples d'enfants orphelins, battus, déportés, violé (e )s , etc.. qui s'en sont "sortis". Comment font-ils ? Par la résilience, capacité de rebondir dans le malheur. C'est l'objet du livre. 

Dans un malheur, les gens et les médias font du catastrophisme : tués, blessés, handicapés, traumatisés... Mais certains « s'en sortent », comment font-ils ? 
Ils font de la résilience ! 
La résilience est la capacité de rebondir dans le malheur. La victime utilise le "clivage" de personnalité pour supporter l'horreur : une partie de l'âme joue son "rôle social", l'autre se détache pour rêver à des jours meilleurs. 

L'auteur est un spécialiste de ce concept relativement nouveau, avec une vingtaine d'autres chercheurs à travers le monde. 
Lors d'un gros traumatisme :
des enfants meurent,
– d'autres sont atteints à vie,
--certains vivotent,
-mais il y en a qui font une brillante carrière : "BalzacNerval, Hugo, Renan, RimbaudGeorge SandZolaBaudelaire, Dumas, StendhalMaupassant, ont tous surmonté des épreuves", dit l'auteur. Il n'y a pas que le don. Après le traumatisme, les "blessés de l'âme" ont besoin de s'échapper de leur cauchemar. Alors, ils ont besoin de se venger de la vie, ils sont dans le déni, ils rêvent, ils se noient dans le travail, ils racontent leur histoire, publient leur bio, ou ... des romans. 

Mon parcours personnel, comme tout un chacun, comprend des épreuves. Pour y échapper, et les dépasser, moi aussi, j'ai rêvé, et je faisais du "clivage" sans le savoir : j'appelai ça : "je me mets au plafond, et je vois mon autre "moi" en train de morfler. J'ai aussi lu pour m'échapper, et maintenant j'écris un livre sur ce que je pense qui ne va pas...

Devenu neuropsychiatre, Boris Cyrulnik a été séparé de ses parents, déportés, à l'âge de cinq ans. Il écrit en connaissance de cause.
.
Il fait partie, avec Frédéric LenoirGeorges VigarelloE. Morin et Ken Follett des penseurs contemporains qui me font réfléchir.
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J'ai un léger souci avec le concept de résilience de Cyrulnik... Car quelque part, il semble excuser ce qui nous a rendu "résilient" (violence parentale, violence de la société, etc), et ça me dérange profondément et me paraît un tantinet superficiel... de plus, les contradictions sont légions dans ses bouquins...
Si tous les enfants maltraités ne deviennent pas maltraitants, c'est oublier un peu vite ceux qui n'arrivent pas à "résilier". Les dépressifs chroniques, les délinquants et violents divers et variés (j'y inclue les "fous") que notre société produit à grande échelle actuellement.
Ses bouquins m'intéressent, ils rejoignent ceux d'Alice Miller quand elle dit qu'un seul "témoin lucide" dans la vie d'un enfant maltraité suffit pour qu'il comprenne que ce qu'il vit en subissant des maltraitances n'est pas normal, et qu'il peut ensuite grandir sans le devenir à son tour. Sauf que là où Alice Miller ne pardonne pas et se contente d'expliquer, Cyrulnik, lui, "excuse" les bourreaux. du moins, le laisse sous-entendre car je n'ai jamais lu ou entendu de sa part quoi que ce soit de clair à ce sujet... Or, je pense que pardonner quelqu'un qui se fiche comme d'une guigne de nous avoir fait du mal, nous amène à nous faire nous-même encore plus de mal, c'est juste une façon qu'on pense "rapide et sans douleur" de se débarrasser du pb, qui pourrit par en dessous, ensuite...

Point n'est besoin de pardonner pour vivre sans haine et apaisé, contrairement aux idées reçues et aux poncifs véhiculés par de trop nombreux auteurs psys ou autres, et lié à une vieille culture du péché, du pardon et autres billevesées. Quand on a été un enfant maltraité, humilié, ne serait-ce même que psychologiquement rabaissé, le chemin est long avant d'arriver déjà à s'aimer soi-même, et sans amour de soi, l'amour ou le pardon qu'on prétend avoir pour les autres n'est qu'un leurre, une illusion rassurante, une façon de se sentir supérieur et meilleur que ceux qui nous ont blessés, mais en aucun cas cela ne guérit de quoi que ce soit... Ce n'est qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Et dessous, le mal est toujours là...

Et comme l'homme (Cyrulnik) me met mal à l'aise à chaque fois que je regarde ses interviews, je n'ai pas l'impression qu'il soit aussi bien dans sa peau (donc aussi "résilient") qu'il le prétend...

Edit de 2019 : j'ai revu récemment mon avis sur B. Cyrulnik, après l'avoir longuement écouté dans "La Grande Librairie". Il a changé en vieillissant, et me paraît maintenant bien plus apaisé et mieux dans sa peau. Curieusement, je pense que ça confirme mes commentaires ci-dessous, parce que c'est en écrivant, après tous ses livres théoriques, ses propres "biographies" qu'il en est arrivé là. Par l'acceptation de sa propre histoire, et c'est ce qu'il dit maintenant.
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Un livre très sérieux de Boris Cyrulnik, traitant une fois encore de la résilience. Bon document, bien écrit, intéressant. Lire cet auteur n'est jamais une perte de temps.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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J'avais déjà entendu ce mot "résilience" sans connaître précisément sa signification. Boris Cyrulnik a l'art de nous l'expliquer de façon abordable pour ceux qui ne maîtrisent pas le jargon psychiatrique, et les exemples donnés illustrent bien ses propos.




La résilience est cette capacité à triompher de l'adversité, à se développer malgré les épreuves douloureuses que l'on ait pu traverser. le résilient est quelqu'un qui réussit à construire quelque chose de positif là ou d'autres échouent. Ce n'est pas nécessairement quelqu'un de joyeux, montrant une immense joie de vivre, on peut même être dépressif et résilient! Cela correspond à une faculté de rebondir face aux coups du sort et non pas une aptitude au bonheur.



Cyrulnik met en exergue l'idée que le traumatisé peut rarement s'en sortir seul sans l'aide de ce qu'il appelle judicieusement un "tuteur de développement". Celui-ci sert de point de repère, de modèle ou de guide dans sa tempête intérieure. Cela peut être un parent, un frère, un membre de la famille avec un statut important, un professeur, un éducateur, un psy, un ami... quelqu'un qui l'aidera à intellectualiser les évènements traumatiques, à entreprendre un travail de deuil puis de renaissance.



Biensûr l'essentiel du cheminement se fait dans le for intérieur. La résilience permet à défaut de pouvoir oublier son passé, de composer notre devenir en fonction des milieux "écologiques, affectifs et verbaux". le rêve et l'intellectualisation jouent un rôle primordial chez le résilient, car ils sont souvent le point de départ de l'élaboration d'une théorie de vie.

Cyrulnik nous démontre à quel point les traumas sont inégaux car ils surviennent à des moments différents sur des constructions psychiques différentes. L'âge est un facteur important, l'enfant a tendance à se souvenir de tout dans les moindres détails alors que l'adulte théorise ses souvenirs dans des reconstructions sociales où l'évènement prend sa place. Comme exemple très pertinent il cite la mort du président Kennedy, dont il ne se souvient pas précisément comment il a reçu cette information mais se souvient de détails insignifiants comme la chambre, le lit, le temps qu'il faisait etc. En racontant son passé, on le reconstruit, on ne le revit pas, ce qui ne signifie pas non plus qu'on l'invente.



Il ne faut pas perdre de vue, que chacun se construit en fonction de l'image qu'il renvoie consciemment ou non de sa personnalité, et de l'image que la société renvoie de soi.

Meurtri, le résilient doit souvent faire face à une certaine "culture" qui considère que son destin est tracé, que la répétition est inévitable, que rien ne peut sauver la personne. Ce qui est vrai si effectivement le sujet n'a personne sur qui compter, il ne pourra pas s'en sortir tout seul. Curieusement il existe une ambivalence dans le regard porté aux résilients. Souvent, on les aime tant qu'ils sont dans un état lamentable, puis ils deviennent suspects dès lors qu'ils s'en sortent par la grande porte...



"Afin qu'un merveilleux malheur vous donne des idées heureuses", c'était votre petite dédicace au salon du livre monsieur Cyrulnik. Merci pour cet ouvrage accessible et utile ...
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Outre le fait que j'ai vraiment apprécié le thème du livre, j'ai l'impression d'avoir compris enfin les raisons pour lesquelles des personnes qui avaient enduré d'immenses souffrances ne les avaient jamais révélées car la société ne souhaitait surtout ne rien entendre, si ce n'est que des faits "arrangés"à son goût..
Toutefois, je considère ce livre comme un réconfort même si tous les enfants victimes de violences insupportables ne réussissent pas à se reconstruire car ils n'ont pas rencontré rencontré les êtres qui auraient pu leur apporter l'aide nécessaire pour tricoter les premières mailles.
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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Quand on essaie d'évaluer, dans une population, les échelles de stress au cours des épreuves de la vie, on obtient un classement où la mort du conjoint vaut cent doses de stress, le maximum. Le divorce, même souhaité, vaut à peu près autant de doses que l'emprisonnement ou...le mariage. La retraite est bien placée également dans les échelles de stress. Elle est plus agressive que les dettes ou les pertes d'emploi. Tout en bas de l'échelle, on évalue tout de même à dix points l'agression provoquée par les vacances, les fêtes de Noël et les contraventions. Mais l'échelle ne dit pas que le pire stress, c'est l'absence de stress, car le manque de vie avant la mort provoque un sentiment désespérant de vide avant le vide.
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"C'est dur, quand on a six ans, d'être condamné à mort", raconte Bernard. "Une nuit, j'ai donc été arrêté. C'est la lumière qui m'a réveillé. Lumière brutale, ça veut dire quelque chose. Il y avait dans ma chambre à peu près six hommes, je crois. Je n'avais pas peur tant j'étais étonné. La chambre était petite et les hommes s'étaient répartis autour du lit. Les civils m'ont étonné, bien plus que les soldats. Ils portaient des lunettes noires, en pleine nuit. Un chapeau-feutre sur le col relevé de leur canadienne leur donnait bel aspect. Ils pointaient sur moi un révolver et dans l'autre main tenaient une torche électrique. Les soldats allemands, en retrait, avaient gardé leur fusil sur l'épaule."
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Après chaque agression sexuelle, cette femme se réfugiait chez les bouquinistes de la Seine. Aujourd'hui, devenue professeure de Français, sa trajectoire nous fait comprendre à quel point la littérature a été une aide dans son désastre : " J'ai l'habitude de mourir. C'est la vie ... "
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c'est la peur du retour de la meurtrissure qui nous engage à travailler pour qu'elle ne revienne jamais. La souffrance du manque, la douleur de la perte nous contraignent au symbole. L'art fait revivre les morts, comme la philosophie panse les blessures.
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"Alors, aux abords de l'humour, je l'ai éprouvé, il y a de la mort, du mensonge, de l'humilité, de la solitude, une tendresse insupportable et tendue, un refus des apparences, la préservation d'un secret, le fait d'une distance infinie, un cri en contrecoup de l'injustice."
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Videos de Boris Cyrulnik (102) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Cyrulnik
Boris Cyrulnik vous présente son ouvrage "Quarante voleurs en carence affective : bagarres animales et guerres humaines" aux éditions Odile Jacob. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2897516/boris-cyrulnik-quarante-voleurs-en-carence-affective-bagarres-animales-et-guerres-humaines
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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