Quand un enfant se donne 'la mort'

L'enfant ne se sent plus seul au monde quand il a un lieu pour s'exprimer et une personne familière pour l'entendre.
Les enfants gardés par des machines (Internet, télévision, téléphone portable, jeux vidéo) augmentent fortement leur risque de dépression quand ils passent quatre heures par jour devant les écrans.

Les suicides d'enfants sont rares, mais ils ont la signification du canari dans les mines de charbon. Les mineurs emportaient cet oiseau avec eux parce qu'il est très sensible au grisou. En mourant le premier, il indiquait aux hommes que l'air devenait dangereux. Au Québec, le taux de suicides d'enfants a augmenté de 300 % en dix ans. Or, dans les familles nombreuses, ces suicides sont pratiquement inexistants. Ce constat renforce l'idée que les familles à multiples attachements sont celles qui protègent le mieux les enfants.

Cette culture de la communication (internet, téléphone portable, etc.) altère la culture des relations : en 1980, on passait 16 % de notre temps libre en rencontres et bavardages. En 1990, on est passé à 6 % de temps libre consacré à la parole. Et en 2000, nous ne parlons presque plus entre nous : 3 % du temps libre seulement .

Ce phénomène est encore plus difficile à observer et à comprendre quand il s'agit d'un enfant. Comment concevoir qu'un petit âgé de 5 à 12 ans se tue, se donne la mort, réalise un homicide de soi, un auto-assassinat…je ne sais comment dire.

En Occident, il y a trente ans, les filles étaient pubères vers l'âge de 13 ans. La soudure de leurs cartilages se faisait vers 14 ans, puis leur croissance s'arrêtait. Cette puberté entrainait la paix du corps, la disparition de la fatigue de croissance et la montée douce des désirs sexuels.
Actuellement dans les pays riches, les règles apparaissent vers l'âge de 10 ans et de plus en plus souvent vers 7 ou 8 ans ! Les bisphénol qui suintent des biberons en plastique joueraient un rôle de leurre endocrinien en accélérant la maturation des ovaires.

Un enfant qui se tue ne se donne pas forcément la mort.

Si une pichenette peut pousser un enfant à un acte mortel, une autre pichenette peut l’en préserver.

L'engagement empêche le suicide.

Aujourd'hui, les enfants de moins de 13 ans souffrent moins matériellement ( qu'il y a une ou deux générations), mais ils pensent plus à la mort. L'idée de la mort apparaît plus tôt, et l'âge de la première tentative s'abaisse avec la meilleure maturation physique et psychique des petits.

On ne se suicide jamais tout seul.