« La société n'a plus le temps pour le deuil. »
“La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste.” V. Hugo
Je n'aurai pas dû me laisser berner par ce premier jour d'été, son soleil, sa légèreté, sa promesse d'un bonheur à venir. Il a fallu moins de deux heures pour que mon monde soit anéanti.
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Accepter que tout est impermanent est un premier pas vers la cessation de la souffrance.
Tu vois, ce que nous appelons la vie n'est qu'une succession d'événements transitoires, bouillonnement d'impermanence. Même le soleil, la montagne, la terre sur laquelle nous vivons en changement constant.
P205 Je fixe le bleu du ciel, les cimes des pins, les branches du saule pleureur agitées par le vent.
« On n’a pas besoin d’un Dieu pour rétablir une part de sacré dans son existence. […]Pas besoin de prière pour parler aux morts. […]Pas besoin de cérémonie pour créer du solennel et du beau »
"Les anciens textes chinois décrivaient l'hiver comme un temps de recueillement. Une période pour se régénérer. Tu sais quels mots ils utilisaient ? " Elle guette ma réaction, alors je secoue la tête.
"Ils décrivaient l'hiver comme le moment de fermer les portes et de garder le trésor. C'est beau, hein ? "
Tout ce que je souhaitais, à la sortie de l'hôpital, c'était fuir l'été, ses rayons brûlants et ses foules joyeuses sur les bords du Rhône. J'aurais préféré qu'ils meurent en hiver, un soir de pluie torrentielle, sous un ciel gris-noir. Pas au son des orchestres, des pétards et des rires, pas ce premier jour de l'été.
C’était exactement la saveur qu’avait ma vue à cette époque, celle d’un diabolo grenadine.
Bon sang, que j’étais heureuse.