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3,67

sur 953 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dommage.

Voilà ce que je me dis en refermant ce livre.
Dommage parce que le sujet est hyper intéressant : une quête identitaire, un tiraillement entre la religion et l'acceptation de soi.

Et pourtant, Fatima Daas ne pousse jamais l'introspection, elle ne prend pas de recul sur sa situation, ne se questionne pas vraiment à part sous le prisme religieux. Elle n'analyse pas ce qui lui arrive (en tout cas elle ne l'écrit pas), et finalement tout le texte reste en surface : factuel. J'aurais aimé en savoir plus sur Nina, Ingrid, Gabrielle, sur leurs histoires. Mais à part leurs prénoms, on ne sait quasiment rien.

J'ai apprécié le rythme, les phrases courtes. Les paragraphes rapides. Mais parfois le récit passe du coq à l'âne et le rendu global est brouillon, confus et assez vide.

Je suis désolé pour Fatima Daas. Son tiraillement entre le poids de sa religion et son moi profond. Les absurdités qu'elle entend et qu'elle doit faire pour "guérir" et j'aspire pour cette jeune femme un dénouement plus heureux, apaisé et lui souhaite simplement d'accepter qu'elle puisse être multiple : femme, lesbienne, musulmane. Qu'elle puisse être elle même, tout simplement et sans culpabilité.
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Je ne sais pas vous, mais il arrive régulièrement à la personne qui partage ma vie de me demander si ce que je lis est bien alors que je viens à peine d'ouvrir l'ouvrage. Presque toujours je réponds "Je ne sais pas. Faut voir" Plus rarement il arrive que ma réponse soit la même à la fin d'un livre. Je ne sais pas. Je ne sais pas s'il est bien, je ne sais même pas si je l'ai aimé. Il est et je l'ai lu, c'est tout ce que je peux dire avec certitude. La mazoziya rentre dans cette catégorie. Il y a indubitablement de très belles choses dans ce livre à commencer par une très belle plume, un rythme, un usage de la langue qui me séduit. Mais pour moi ça manque de contenu, comme si l'autrice n'avait pas tant de chose à dire que ça ou ne voulait pas en dire trop. Des passages se répètent à l'infini à commencer par chaque début de chapitre "je m'appelle Fatima" dont on peut imaginer que la fonction est de nommer ce qui écartèle l'autrice mais qui a fini par me donner le sentiment d'un auto-centrisme qui m'a gêné. Dommage car le sujet comme la plume vaut qu'on s'y arrête : comment fait-on quand on croit en quelque chose qui nous nie ? Comment peut-on concilier une foi sincère, pas celle de sa famille ou de de son entourage mais bien la sienne propre, en une religion qui condamne de désirer Eve quand on est Eve soi-même ?
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Fatima Daas livre un ouvrage fiévreux où elle partage son parcours : femme lesbienne et musulmane de banlieue. Faire cohabiter les deux pans de sa vie est complexe : son père est autoritaire et brutal , sa mère règne sur le foyer. Fatima, la dernière des trois filles, se cherche donc et erre au milieu d'un monde dont elle ne parvient pas à se saisir. Elle se distingue d'emblée puisqu'elle est la seule de la famille à être née en France, par césarienne ; enfant du mektoub (de la fatalité), comment peut elle exister alors que sa mère attendait un garçon, voire aurait préféré n'avoir que deux enfants?
Les années collège, au milieu d'une bande de garçons, seront celles de la violence, de la provocation, des limites repoussées, du refus de l'autorité.

L'interrogation sur la culture des origines qui cohabite avec la culture d'adoption est passionnante et foisonnante dans le roman. Comment faire coexister la religion musulmane, la foi et l'homosexualité quand l'une est rejetée par l'autre? Comment se sentir légitime lorsqu'un professeur doute de vos capacités à rendre un excellent devoir qu'il imagine être fait par un autre?

La forme redondante de tous les chapitres m'a lassé très rapidement. Certes, c'est un roman sur l'identité mouvante et insaisissable de son autrice, sur les différentes facettes que la narratrice adopte et qu'elle égrène à chaque début de chapitre, mais ce procédé m'a paru trop artificiel et pas toujours justifié. S'apparentant à une psalmodie, cela a pesé sur ma lecture, surtout au début du roman.
Un livre intéressant.
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A la manière d'un journal intime, Fatima Daas raconte par des reprises anaphoriques, un style répétitif , son identité, son appartenance, ses tourmentes.
Ce texte m'a à la fois séduite par son caractère singulier et novateur et mis aussi mal à l'aise à certains passages.
Fatima est musulmane, lesbienne, pratiquante, or ce tryptique ne s'accorde pas. Elle crie son amour pour Allah, son désir d'être une bonne pratiquante dans le respect de ses preceptes, son désir d'être digne dans les yeux de son père, son envie d'être aussi libre et de s'assumer.
Elle est la petite dernière, son père esperait un garçon et elle fait tout pour combler sa déception.
Tiraillée entre sa culture et son identité, elle navigue et tente de conjuguer tant bien que mal les deux. Elle demande l'autorisation et de l'aide à des imams, cherche un équilibre pour satisfaire tout le monde.
Le style d'écriture choisi est plaisant à lire, les pages défilent sans que l'on s'en rende compte. Les chapitres sont courts et elle rajoute à chaque fois une couche , une épaisseur , une densité à sa problématique. Chaque chapitre s'ouvre par « Je m'appelle Fatima. Je suis ...... » et passe de l'enfance à l'âge adulte.
J'ai fait cette lecture dans le cadre du prix des lecteurs au livre de poche. Lecture plaisante, singulière, qui bouscule et heurte, mais qui témoigne surtout de son combat pour être la plus juste possible.
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Fatima. La petite dernière de la famille. Elle est française, elle est musulmane. Et elle aime les femmes. Elle se croit différente parce qu'elle n'aime pas comme il faut. Différente parce qu'elle aime ce qui est interdit : elle aime les femmes.
Elle pense ainsi salir son prénom, sa famille, sa religion. Alors elle écrit, elle consulte, elle demande, elle s'intéresse. Elle prie, beaucoup, elle regrette, sincèrement, elle se flagelle, de temps en temps. Mais rien n'y fait. Elle aime les femmes.
Instable, inadaptée, indécise, incorrecte. Tous les vices s'emparent de Fatima. Mais elle tient bon. Elle continue de prier, de regretter, elle renonce parfois, elle avance, un peu, elle recule, beaucoup. Elle fuit les autres, elle fuit celle qu'elle aime, elle fuit le regard de sa mère, elle fuit son quotidien, mais par dessus tout, elle se fuit elle-même. Car elle aime toujours les femmes.

Immersion dans la douleureuse quête d'identité d'une femme. Commencer à lire la souffrance dès les premiers chapitres, dont chaque début est une répétition, comme un appui volontaire, une plainte sourde, quant à son identité. Ces répétitions, cette détresse : comme une thérapie, on sent cette longue recherche de soi. Ressentir une naturelle compassion, car c'est l'auteur, elle-même, qui se dévoile. À travers cette confession, nous lecteurs, sommes ni plus ni moins le juge, le psychologue, le parent, et le dieu, à qui elle transmet ces lignes difficiles. C'est parfois paradoxal. Elle ne juge pas sa religion, ni ses parents, ni leurs principes, remet peu en cause ses croyances, et leurs croyances. Mais se juge elle-même. Tente de convaincre les autres par petites touches, mais tout en délicatesse, en subtilité, pour ne pas juger, ne pas blesser, essayer de comprendre. Mais, qui essaie de faire la même chose pour elle? Quand nous sommes fascinés par les nombreux aspects de son identité, qui fait aussi sa richesse et son héritage, elle s'en effraie, et se désole de ne pas ressembler à ce qu'on attend d'elle.
C'est court, c'est nerveux, c'est intense, c'est incisif. le texte est percutant, peu commun, la construction du texte est différente, comme elle qui se croit différente alors qu'avant d'être un enfant, une adulte, une femme qui aime les femmes, une femmes qui aime les hommes, une française, ou une musulmane, elle est ce que nous sommes tous : un être humain.
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Elle s'appelle Fatima Daas.
Elle est femme, musulmane et française.
Elle aime. Les femmes. Se croit pécheresse. L'est aux yeux de sa religion, aux yeux de ses parents.
Elle se divise. Se fragmente.
Les mots se collent sur le papier comme une douleur à cracher.
Qui est-elle ? Pourquoi ?
Elle traîne sa différence, se cabre, s'effondre.
Elle s'appelle Fatima et nous offre ses pensées. Ses actes.
C'est cash. C'est elle.
Comment vit-on sans amour ? En fille espérée en garçon ? En garçon-fille ? En fille ?
Comment aime-t-on ?
Quitter un monde pour un autre. Des règles encore. Des silences.
Le texte est brut. Et beau.
Violent. Sincère.
A lire.
Pour comprendre. Imaginer. Savoir.
Le heurt des cultures. La différence.
L'homosexualité.
Un vécu.
A lire.

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Petit roman vite lu et largement autobiographique.
Fatima DAAS y parle beaucoup de sa famille, du poids de la tradition et de la religion, de sa souffrance de ne pas se sentir en accord avec ses croyances et ses préférences.
Oui car Fatima préfère les filles mais elle est aussi profondément croyante et respecte énormément la tradition. J'ai trouvé bouleversants tous les efforts qu'elle fait pour trouver une solution dans la religion.
Livre très courageux et intéressant.
Je n'ai pas était séduite par le style, car l'auteure a choisi un effet narratif répétitif qui a fini par m'agacer même si j'ai bien compris que la répétition marquait le poids de la tradition familiale, culturelle et religieuse.
Par contre j'ai trouvé le contenu très riche, intéressant et ouvert à la réflexion.
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Les variations Fatima.

Fatima, jeune musulmane pratiquante du 93 découvre son homosexualité ; mais est-elle vraiment musulmane, est-elle vraiment française, est-elle vraiment une fille, est-elle vraiment lesbienne ? Qui est-elle ?

Pour un premier ouvrage, la matière première est souvent le sujet que l'auteur connait le mieux, à savoir lui-même. C'est le cas pour « La petite dernière », introspection sur Fatima DAAS par Fatima DAAS.

Ce récit frappe par sa singularité : il s'agit de très courts chapitres, qui sont autant de déclinaisons sur le thème « je m'appelle Fatima » (à la fois thème et « punchline »).
Le style passe par des répétitions qui m'ont fait penser à du slam.
Ces brillantes figures de style m'ont au final un peu ennuyées : l'auteure en reste un peu prisonnière ; j'aurai aimé qu'elle s'affranchisse des règles pour prendre son envol… peut-être dans un prochain ouvrage…
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Une chose est sûre, on ne nous laisse pas l'opportunité d'oublier son prénom vu qu'on nous le répète au début de chaque chapitre 😅

Malgré cette répétition assez surprenante, Fatima et ses nombreuses identités m'ont énormément touchée. Ils nous rappellent qu'il n'y a pas qu'une seule façon d'être française et qu'il peut être compliqué de conjuguer ses identités.

Mais ce n'est pas parce que c'est compliqué que c'est impossible
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JE SUIS LESBIENNE ET MUSULMANE.

Avec un style original mis en valeur par des anaphores (« Je m'appelle Fatima, je suis née en France, je suis rebeu donc musulmane ») ce livre soutient le féminisme sans être militante et l'islam sans être islamiste. C' est un texte rythmé, scandé comme des psalmodies, qui pose bien le problème de la compatibilité entre mode de vie et religion. Les lois religieuses peuvent elles dicter notre vie intime ? Bravo !
Mais après avoir refermé le livre, je me suis demandé s'il s'agissait d'une autobiographie ou d'une fiction. Dans le premier cas, je pense qu'une lettrée comme l'autrice ( hypokhâgne, psycho, ateliers d'écriture etc) aurait un esprit critique suffisant pour aller plus loin dans sa réflexion et remise en question ; dans le second cas, je trouve qu'il s'agit d'un pavé dans la mare sous la forme d'un texte sincère et courageux qui pose bien le problème de la compatibilité entre mode de vie et religion.
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