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3,67

sur 953 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Peut-être trop influencé par la critique de Virginie Despentes qui encensait ce livre, j'ai lu « La petite Dernière », un premier roman de Fatima Daas.
Et je reste un peu perplexe sur cette histoire, qui est plus une autobiographie et où son auteure a semé dans son récit, des personnages fictifs pour mieux brouiller les pistes.

Le roman d'à peine 180 petites pages, que j'ai lu en quelques heures, est présenté avec une multitude de mini chapitres très courts. Chaque chapitre commence toujours par les mêmes mots avec quelques variantes, comme en exemple :
« Je m'appelle Fatima Daas
Je suis française
Je suis d'origine algérienne
Je suis une menteuse
Je suis une pécheresse. »
Et cette répétition avec parfois des nuances, m'a passablement ennuyé.

Fatima Daas raconte son enfance fragile, car elle fut très tôt diagnostiquée asthmatique et raconte aussi son adolescence. Elle fut une enfant non désirée, car sa mère ne voulait plus d'enfant après sa grande soeur et que son père voulait un garçon. C'est pour cette raison qu'à l'école, Fatima se donnera cet air de bad boy.
Bonne élève, la jeune fille a des rêves, comme faire de grandes études, mais à chaque fois elle abandonne par manque d'ambition ou parce qu'elle se rebelle trop contre le système éducatif.

Fatima Daas est donc une musulmane pratiquante, d'ailleurs elle écrit que son premier Ramadan fut une révélation pour elle et qu'elle s'est sentie appartenir entièrement à sa communauté.
Elle aime faire ses cinq prières par jour et ses ablutions.
Mais Fatima vit une grande souffrance en elle, elle fut attirée très tôt par les femmes. Cette attirance la conduira à l'adolescence, envers et contre tous, à commettre le « péché de chair » en ayant des relations sexuelles avec d'autres femmes.

Et c'est à ce moment du livre, que l'histoire de Fatima me devient des plus communes.
Car le témoignage de cette jeune fille est malheureusement le même que ceux que j'ai pu lire dans d'autres livres.
Toutes ces centaines de jeunes filles françaises d'origine magrébines, qui souffre dans leur âme car tiraillées, coincées entre deux choses.
Celle d'un véritable désir de vivre librement et sans entrave, leur vie de femme à l'occidentale.
Et celle du poids de leur éducation, rigide et religieuse qu'elles ont reçu et qui pèse sur elles comme une menace.

D'ailleurs Fatima qui est perdue dans ces réflexions et ses sentiments de culpabilité, ira voir un Iman pour demander conseils, en mentant et en disant que c'est pour son amie qui est lesbienne.
La réponse de l'iman sera catégorique et sans ambigüité. Il lui conseillera de s'éloigner de cette amie, car elle est une pécheresse et que son homosexualité qui est interdite dans l'islam, est sale et est une honte pour la famille. Son amie devra multiplier ses invocations, faire des prières et pratiquer des jeûnes plusieurs fois par semaine. Elle devra demander l'aide de Dieu pour pouvoir se repentir.

On constate l'importance et l'impact immense que la religion a sur la vie d'un musulman ou d'une musulmane épris de croyance.
Mais restons très réalistes et mesurés sur ce sujet tabou car le constat est le même depuis des décennies.
Le lesbianisme, comme l'homosexualité masculine sont considérés comme une « anormalité », une tare ou un péché pour tous les extrémismes rétrogrades de TOUTES les religions monothéistes.
Un jugement qui est sans appel et qui a grande peine à être réviser.
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Un monologue court, où chaque mot est choisi.
Fatima D. nous parle de la difficulté , voire la honte d'être une jeune fille musulmane dans une banlieue aujourd'hui .
Comment être libre alors que le poids de la religion , de la famille , de la société est omniprésent.
Un témoignage de mal-être , de maladresse mais aussi d'une grande tendresse pour sa famille.
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La quête identitaire d'une fille issue des milieux populaires, musulmane et lesbienne est une chose rare en littérature et courageuse. Après les échos que j'en avais eu et la découverte du sujet, j'attendais de ce livre probablement plus que ce que j'y ai trouvé.

J'ai entendu que le roman avait été qualifié de « féministe », je ne partage pas cet avis. Il revendique et défend les minorités LGBTQIA+, mais remet très peu en question la place de la femme et les stéréotypes de genre dans la religion musulmane ou dans notre société actuelle (être un « garçon manqué » dans sa jeunesse ne suffit pas...). J'ai donc l'impression que le livre reste à la surface des thèmes qu'il aborde, malgré, il faut noter, la richesse de l'aspect émotionnel et du vécu lié à la souffrance, au rejet et à l'acceptation de soi-même. La recherche de conciliation entre la religion et l'homosexualité est troublante, laborieuse mais surtout inachevée ! J'imagine donc qu'il était encore trop tôt pour l'autrice, dans sa quête identitaire, d'approfondir la critique de la religion et j'ose espérer trouver ce qui m'a manqué dans ses prochaines oeuvres.

D'autre part, le format est très particulier, sous forme de petites entrées avec un jeu de répétitions systématique dans les premières lignes, des références étymologiques et des extraits en langue arabe et expressions anglaises. Personnellement, je n'ai pas perçu la valeur ajoutée de ces effets stylistiques, qui m'ont plutôt paru alourdir le texte et participer à l'impression de superficialité. du reste, le style est simple avec une qualité littéraire modeste à mon goût.
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Un livre vraiment très court, sans doute trop court à mon goût...J'en attendais plus.
Je m'attendais à une immersion au sein de cette famille musulmane, à partager les difficultés de l'autrice à faire accepter une homosexualité difficilement conciliable avec sa religion, et j'ai eu le sentiment de "survoler" le texte.
Un beau texte du reste, mais qui n'est pas parvenu à me toucher. Pas assez étoffé pour moi. Dommage
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L'autobiographie d'une Française d'origine algérienne, musulmane, clichoise et petite dernière de la fratrie. Un rythme très poétique, des chapitres qui débutent comme un slam dans un débit scandé. de courts chapitres qui retracent la vie de l'auteur, la quête d'une autre sexualité, la pratique de sa religion, le rapport à ses aînées, aux garçons ... « La petite dernière » est le parcours d'un petite fille puis d'une jeune femme avec sa culture, ses différences et sa volonté de se détacher à sa manière, par bribe des traditions. Un roman comme un recueil engagé, des chapitres comme des pétales qu'on détache avec douceur avant de les déposer à nos pieds.
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Fatima est la petite dernière, la mazoziya. Ses parents ne l'attendaient pas. Elle est française. Musulmane. Pratiquante. Asthmatique. Clichoise. Elle s'appelle Fatima. Elle passe des heures dans les transports, elle est amoureuse. Elle est lesbienne. Peut-être ? Ses parents ne l'attendaient pas. C'est la mazoziya. Elle s'appelle Fatima. Elle est asthmatique. Ventoline. Hospitalisation. Test d'effort. Elle en a ras le bol. Elle voudrait respirer sans hyper-ventiler. Elle s'appelle Fatima. C'est la mazoziya. La petite dernière.

Le rythme est saccadé. Elle écrit comme elle respire, Fatima. Comme s'il y avait urgence, comme si tout pouvait s'arrêter, d'un coup, d'un seul. Elle raconte son quotidien, sa vie, ses espoirs. le mal-être, les incertitudes. Elle raconte sa foi. Sa sexualité aussi. Elle martèle son identité, encore et encore. Comme pour ne pas l'oublier, comme pour ne pas risquer de la perdre, de s'en éloigner, de l'oublier – peut-être. Parce que, finalement, c'est une pérégrination en quête d'identité que nous livre Fatima. Elle cherche son équilibre.

Malheureusement, je n'ai pas été réceptive au contenu de ce récit. Je n'ai pas ressenti toutes les émotions dont j'avais tant entendu parler dans les retours que j'ai pu lire. Pourtant, il avait tous les ingrédients pour me plaire. Mais bon, vous savez, les goûts et les couleurs …
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Je m'appelle Fatima Daas, scandée comme un mantra à chaque début de chapitre ; donne le ton à l'ouvrage. Un texte fait de phrases courtes, percutantes, premier roman de l'autrice, repérée lors d'atelier d'écriture de Tanguy Viel.

Fatima Daas à commencé a écrire dès son plus jeune âge et nous conte ici l'histoire de Fatima, un double littéraire, l'histoire d'une française d'origine algérienne, musulmane et lesbienne. Une jeune fille qui tente de devenir une femme avec toutes les contradictions que la société, sa famille et sa religion lui imposent.

Un texte d'une beauté et d'une violence reflétant l'existence de nombreuses jeunes femmes d'aujourd'hui. Un livre musical, violent et terriblement dans l'air du temps pour tout ceux qui se sentent en marge…
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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La petite dernière” de Fatima Daas est une autobiographie. Mais ne vous attendez pas à une chronologie linéaire usuelle pour les autobiographies. Ici, chaque partie du livre (que l'on pourrait associer à des mini chapitres), commence par “Je m'appelle Fatima Daas” et nous raconte une passage de sa vie, alternant passé et présent. Il n'y a pas de fil rouge, et on découvre alors à chaque chapitre un nouveau pan de sa vie, sans suivi dans le temps. Cela m'a donné une sensation de récit décousu qui m'a empêché de me projeter dans son histoire et d'y prendre part. J'ai cherché le fil conducteur qui allait me mener quelque part au fil d'un récit construit mais je l'ai manqué ou du moins survolé jusqu'à l'arrivée de Nina dont on sent qu'elle est la clé de l'histoire.

Le livre parle dès le départ beaucoup du schéma familial en place chez Fatima : son père qui les bat, sa mère qui ne dit rien et dont le territoire sacré est la cuisine… et surtout la place de la religion. Enfin, plutôt sa place à elle, dans le monde, par rapport à la religion. Enfant instable, avec une maladie incurable qui ne se soigne pas depuis l'enfance, attendue comme un garçon, Fatima ne se sent pas la hauteur. Elle culpabilise, cherche des réponses et se considère comme une pécheresse d'être différente. Ce qui la met dans cet état de mal-être c'est qu'elle est pourtant toujours dans l'amour de Dieu et n'arrive pas à concilier ces deux parties d'elle. Elle a même du mal à porter son propre prénom … Fatima … qu'elle considère très (trop) lourd de sens pour ses épaules.

Pour conclure
C'est un texte puissant sur une femme homosexuelle qui fait face au monde religieux musulman qui ne l'accepte pas comme elle est. le thème du livre est fort et on ressent le mal-être de l'auteure au fil des pages… mais malheureusement je n'ai pas eu de coup de coeur.
Lien : https://www.leslecturesdevi...
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« Ça raconte l'histoire d'une fille qui n'est pas vraiment une fille, qui n'est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. Quoi d'autre ? »
Premier roman autobiographique, l'auteure commence chaque chapitre par « je m'appelle Fatima... »
Avec des mots percutants et des phrases coup de poing, elle se raconte, elle qui se décrit comme
Française d'origine algérienne, musulmane, asthmatique et lesbienne. Elle est aussi la dernière de la famille, celle de trop, l'erreur. « Je suis le fils qu'ils n'ont pas eu ». En Algérie, elle retrouve une partie d'elle. Un condensé réducteur de son identité. Comment tout concilier pour être en paix avec soi-même ?
C'est l'autofiction assumée de Fatima Daas, qui est tiraillée entre son amour de Dieu et celui des femmes. Face à l'incompatibilité qu'on lui a inculquée entre sa religion et ce qu'elle est, elle essaie de trouver des réponses. Elle questionne son éducation reçue au sein de sa famille, mais aussi dans le milieu scolaire, où elle est confrontée à d'autres courants de pensée.
L'auteure se livre et ose aborder des thèmes tabous auxquels elle n'obtient pas de résonance au sein de sa famille ou représentants de sa religion. Courageux, fort, féministe, empreint de mysticisme.

#LaPetiteDernière #NetGalleyFrance
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Fatima est la petite dernière d'une famille d'origine algérienne installée en banlieue parisienne.
Ce sont ses années d'enfance, d'adolescence et de femme qui défilent devant nous avec les problématiques d'intégration, de violence, de religion auxquels se rajoutent la vie sentimentale de Fatima. La présentation de l'ouvrage sous forme de courts chapitres correspondant à autant de tableaux de la vie de Fatima est agréable à lire. A lire!
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