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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Injustice du sport pour un personnage qui aurait pu avoir une reconnaissance légitime sans les aléas de l'Histoire, ou drame de la déportation ? On peut hésiter à qualifier le coeur du propos de ce bel album. Mais il faut reconnaître que tant du point scénaristique que graphique il s'agit d'un travail de grande qualité. On peut alors se laisser entraîner par l'histoire, lire le texte de Marie-George Buffet avec émotion.
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Carton jaune raconte l’histoire de Jacques Benzara, un jeune juif tunisien doué balle aux pieds et dont les talents lui permettront de quitter la misère des faubourgs de Tunis pour connaître la gloire au sein du mythique club du Red Star. Grâce à ses performances et à ses buts il devient vite le chouchou du stade Bauer (1) qui le surnomme “Jack Ben”. Il participera même à la coupe du monde 1938 qui se déroule en France mais bientôt cette ascension fulgurante sera stoppée par les affres de la seconde guerre mondiale.
Tout ceci sonne vrai et pourtant il s’agit d’une fiction ancrée dans la réalité puisque Jacques Benzara n’a jamais existé. Didier Daeninckx, le scénariste, s’est inspiré du boxeur tunisien Victor Perez pour construire son récit. C’est un choix curieux, si l’objectif de cette bande dessinée était de rendre hommage à tous ces sportif morts à cause de la barbarie nazie et de la complicité du régime de Vichy pourquoi ne pas avoir fait une bande dessinée sur ce boxeur (2). En revanche, quitte à ancrer l’histoire dans le milieu du football, choisir le Red Star prend tout son sens quand on connaît l’histoire du club et de son stade qui est un symbole de résistance au nazisme à travers le médecin Jean-Claude Bauer et de l’un de ses joueurs Rino Della Negra. Ce joueur italien qui a joué au Red Star avant guerre a fait partie du célèbre groupe Manouchian. Il sera fusillé par les nazis le 21 février 1944 au mont Valérien avec les autres membres du groupe.

Malgré plusieurs approximations (3) Carton jaune a le sens du détail (plusieurs références au miroir du sport, emblématique hebdomadaire sportif de l’époque) et retranscrit bien l’atmosphère de la France d’avant guerre. Gardons aussi à l’esprit que le but de cette bande dessinée est avant tout de rendre hommage à tous les sportifs qui ont été victimes de la barbarie nazie et ce devoir de mémoire est parfaitement illustré avec la destinée de ce Jacques Benzara.

(1) Le nom officiel du stade est “Stade de Paris”. Il doit son surnom “Stade Bauer” en référence au médecin du même nom Jean-Claude Bauer qui donne son nom à une rue bordant le stade. Ce médecin fut résistant pendant la seconde guerre mondiale et fut fusillé le 23 mai 1942 au Mont Valérien.

(2) Depuis la parution de cette bande dessinée en 1999, l’injustice a été réparée avec la publication d’une bande dessinée en 2013 sur Victor “Young” Perez et la sortie d’un film avec Brahim Asloum dans le rôle titre.

(3) Le stade est nommé “Stade Bauer” alors qu’il ne peut pas porter ce surnom avant guerre et le scénariste emploie l’expression “22 mètres” qui est propre au Rugby.

Lien : http://lecafesport.blogspot...
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