Ce livre a été encensé, à juste titre pour le fond. Cependant je ne sais si c'est dû à la traduction, mais je pense plutôt que c'est l'écriture même de
Stig Dagerman, il n'est pas toujours facile à comprendre. Ses phrases sont souvent longues, celle-ci par exemple compte 151 mots mais assez vite dans la phrase apparaît “ce n'est pas tant“ suivit d'une énumération et je m'attends au pendant introduit par ”que” mais je ne le trouve pas. Même les phrases courtes ne me semblent pas tout le temps claires. Voilà pour la forme.
Pourtant il est indéniable que ces articles sont de qualité, sans parti pris, Dagerman se contente de présenter ce qu'il voit, sans jugement, ni des Allemands, ni des occupants. Cette neutralité, indispensable au journaliste qu'il est, permet de se faire une idée de la vie des Allemands, telle qu'elle est. Il les montre vivant dans des caves inondées de plusieurs cm d'eau, faisant des kilomètres par train pour recueillir le sac de pommes de terre qui leur permettra de ne pas littéralement mourir de faim, raconte des procès de dénazification et démontre surtout que là comme partout, les plus forts et les plus malins, ceux qui ont le moins de scrupules s'en sortent mieux. On pourrait être choqué que des juifs vendent des témoignages “de bonne conduite” à leurs compatriotes qui doivent être dénazifié, mais juifs ou pas eux aussi doivent trouver les moyens de survivre.
À lire pour se rappeler que coupables ou non coupables, les Allemands aussi ont souffert.