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Carl Gustaf Bjurström (Traducteur)Hervé Coville (Traducteur)
EAN : 9782070760077
294 pages
Gallimard (07/11/2001)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Au coeur du monde de Dagerman règne la peur. Elle nous saute au visage dès les premières pages du livre. Le serpent est la matérialisation de cette peur : il y a le serpent capturé par Bill, soldat de deuxième classe, et qui lui sert à s'imposer à son entourage ; il y a le serpent qui, rapporté à la caserne par un des soldats, s'échappe de sa prison et plonge dans la terreur la poignée d'hommes r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Où les bicyclettes sont des taureaux et les aiguilles d'horloge ont la vie dure et tranchante des couteaux

Par quel bout prendre "Le serpent" ?
C'est une vraie question que je me pose après divers "essayages" du texte. Il mériterait l'analyse structurée et planifiée d'un étudiant en lettres (un étudiant consciencieux)..
Tant de repères sont là pour le faire comme les réverbères sont là pour nous rassurer dans une nuit trop noire, à moins que ce soit le contraire...
L'auteur ne veut pas calmer votre inquiétude, il la défendra même.. contre tous ceux qui s'imaginent avoir vaincu la leur, postés "heureusement" dans la vie, apeurés au fond d'eux-mêmes

Dans ce texte, tout est vivant et aussi bien, tout peut mourir dans l'instant.. Presque tout est menaçant et l'isolement est bien plus qu'un état d'esprit ; c'est le sentiment d'une rupture imminente qui vient rafraîchir l'atmosphère.
L'auteur ne se contente pas d'épier la vie, d'en dénoncer la nonchalance habituelle ; il nous présente également son principe directeur, qui en est la peur.
L'angoisse dans tous ses "effets", de son poids menaçant avant la dépression aux merveilleux contes qu'elle invente pour se rendre désirable

"Le serpent" traverse toutes les pièces de ce recueil, très longue et brillante métaphore, remarquable parce qu'il est dans sa nature de se faire remarquer, d'épouvanter ou au minimum de surprendre ceux qui découvrent sa présence parmi les invités
J'ai eu tout à fait cette impression en lisant Dagerman..
Celle de refaire la découverte troublante des multiples sens du discours, d'un symbolisme tellement oublié qu'il en devient décadent ; du phénomène que devient la littérature, enfin, quand on en prend soudainement conscience

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Parfois le hasard fait bien les choses. Pour choisir ce roman, j'ai utilisé une de mes techniques: je me ballade dans les rayons de la bibliothèque et pose ma main au hasard sans regarder sur un des livres. Cela m'a ainsi permis de découvrir un auteur suédois, très connu dans son pays mais moins hors de ses frontières et dont la carrière se sera interrompue brutalement par son suicide à seulement 31 ans.

Le Serpent est son premier roman et on y sent déjà d'énormes qualités. J'ai senti une parenté avec Faulkner (gros compliment dans ma bouche !) et la postface m'a confirmé son admiration pour cet auteur contemporain de son époque même si tout de même son aîné. Son style qui cherche à décrire par un flot continu les discussions, le décor et les pensées des personnages peut être rapproché du "courant de conscience" du grand auteur américain.

Pour son premier roman, il a également la sagesse de choisir un milieu qu'il connait bien (les casernes où il vient d'effectuer son service) et de scinder le roman en plusieurs histoires distinctes, plus faciles à maîtriser pour un jeune auteur (22 ans à la sortie du livre) sans expérience.

Son âge est celui aussi du désespoir qui remplit l'ensemble des personnages du roman. C'est moins celui de la culpabilité qui pourtant inonde toute l'oeuvre, et que j'ai découvert dans la postface être celle de sa génération suédoise, "contrainte" à la neutralité pendant la Seconde Guerre Mondiale, protégeant juste leur frontière face à l'ogre nazi sans jamais l'affronter. Ce roman permet en tout cas de découvrir un auteur qui serait sans doute devenu majeur et référence si ses démons l'avaient laissé vieillir.
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Plusieurs histoires, dont le contrepoint est le thème de l'angoisse, ainsi que le personnage de Scriver. une technique d'écriture quasiment cinématographique. On peut citer l'histoire de l'homme qui suis un enfant et un autre homme. On subodore quelque chose de louche, mais lâchement ou par indifférence, il ne fait rien. Nous voyons comme il voit et Dagerman se concentre sur quelques images saillantes. Aujourd'hui encore, le résultat reste impressionnant, par moments plus encore qu'un film (Dagerman appréciait le cinéma).
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J'ai tenu jusqu'à la page 55...
Le style est vraiment très particulier : tout est vivant, les gens comme les choses, comme els arbres ou le train qui passe... tout fait oeuvre de "volonté", tout est décrit comme animé par une conscience propre, c'est vraiment très bizarre... et du coup, il y a description, description, description... d'où ma lassitude. La trame de l'histoire se dévoilait bien sûr!!! et m'intéressait, même! Mais pas le bon moment pour ce genre de lecture... à reprendre plus tard, donc!
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Et tandis que les bombes explosent dans les bois assez loin derrière nous, nous restons là, debout autour du vieux, et rien d'autre ne nous intéressait au monde que son sommeil. A ce moment-là, c'était comme si la guerre n'avait eu qu'un enjeu: savoir si le vieux allait pouvoir dormir ou non; s'il se réveillait, nous perdrions la guerre.
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Veux-tu pleurer à ma place, pensa-t-elle, et il lui semblait que l'été gisait mort sous les feuilles calcinées.
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La vérité toute nue.
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On dit un peu partout que l'équilibre psychique, c'est à dire l'absence de peur, devrait être inscrit à l'ordre du jour des justices sociales que l'on exige. Beaucoup considèrent en effet que l'harmonie de l'âme est un bien qu'il faut rechercher, que c'est peut-être même la seule chose digne d'être recherchée. Pas moi. Je veux la justice sociale, c'est-à-dire un système où on a cessé de faire commerce d'esclaves, où il soit considéré comme contraire à la nature que les gens aient besoin de se sentir reconnaissants de leur droit de vivre envers un employeur, une banque ou une loterie, un système où le droit de vivre serait indiscutable et où on pourrait fournir des terrains de tir et des fusils à bouchons à tous ces fanatiques de la guerre qui forment les racines de la réaction. En revanche, je n'exige aucune place pour l'harmonie dans ce système. Le bonheur tranquille, comme on le sait, a fâcheusement tendance à dégénérer en rots et en abrutissement. Dans un monde plein de gens harmonieux qui rotent, le déchirement et la possibilité d'avoir peur sont peut-être ce qu'il y a de plus nécessaire. C'est pour cette raison que je veux abattre tous les grillages de poulailler dont les gens ont entouré leur peur, ouvrir tout grand la fosse aux serpents et répandre du verre pilé dans la baignoire de ceux qui prétendent avoir cherché et trouvé le bonheur, car il est inhumain de chercher l'harmonie dans un monde où règne la solitude.
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Elle lui chantait contre les mains et il sentait le pouls battre dans les mâchoires fragiles :

"Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot,
Ma chandelle est morte,
Je n'ai plus de feu.
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu."

- Oui, dit-il après un moment - le piano avait cessé de laisser tomber ses gouttes et la pièce débordait presque de silence - c'est joli. Mais je n'ai pas compris grand-chose. J'ai seulement compris "amour" à la fin.
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Videos de Stig Dagerman (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stig Dagerman
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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