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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1952, Dagerman a 29 ans, et est atteint probablement de schizophrénie, il couche sur le papier les quelques pages qui constituent Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Il y décrit un désespoir profond devant les changements d'un monde qu'il ne comprend plus. Plus qu'un testament, c'est un cri du coeur, un appel à la liberté d'un homme blessé par les normes de la société "Mais où est maintenant la forêt où l'être humain puisse prouver qu'il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société? Un point d'interrogation qui vaut bien des points d'exclamation... Mais lire les tristes élucubrations d'un homme oscillant dangereusement entre la déraison et la folie n'aurait aucun intérêt, sinon froidement sémiologique, s'il ne ressortait de ce court opus une véritable puissance littéraire. Une virtuosité de l'écriture dont on sent en plus qu'elle fut rédigée en un seul jet et à seule fin d'épancher un trop plein de mal être.
Lien : http://asclepieia.free.fr/bl..
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Comment résumer ce texte qui en 11 pages seulement et par la puissance de ses mots, parvient à résumer la vision que l'auteur se fait de la vie, de la dépression et de la consolation? Je n'y suis pas parvenue car c'est déjà un résumé que nous livre Stig Dagerman. Pourtant, rien ne manque et ses pensées et son état d'âme clairement énoncés.
Il faut le lire, absolument.
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Il existe des oeuvres que l'on ne peut trouver nul part ailleurs et que seul notre libraire saura nous mettre entre les mains. Ce livre est l'un d'eux et c'est le sympathique Jeremy Laniel de la Librairie Carcajou qui m'en a glissé un mot.

Nous ne sommes pas dans la fiction ici, mais plutôt dans un témoignage senti à saveur philosophique sur le sens de l'existence et la mort. L'auteur - qui, soit dit en passant, s'est suicidé à l'âge de 31 ans - y couche ses perceptions sur le monde qui nous entoure ou plutôt sur la société et les règles de croyance qu'elle nous impose.

Nul doute que Stig était tourmenté au moment d'écrire ses mots, mais il en ressort tout de même un texte profond qui amène à réflexion. Avais-je déjà lu du Stig Dagerman avant? Aucunement! Suite à la lecture de ce livre-ci, serais-je tentée d'y remédier? Fort possible! Une chose est certaine, je relirai Notre besoin de consolation est impossible à rassasier!

Lien : http://bookivores.over-blog...
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~ Comme un ultime cri ~

Qu'est-ce qui, dans la vie, pèse pour quelque chose ? Et quel bruit fait la chute des illusions ?

Vous avez deux heures !

“Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux”

Ceci est un joyau teinté de désespoir autant que de possibles. Ce texte n'est pas réjouissant, mais touffu & poignant !
Stig Dagerman livre ses doutes & ses certitudes, et affirme comme pour s'en persuader le pouvoir de l'écriture, avant de sombrer dans le silence.

“Lorsque mon désespoir me dit: Perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie: Espère, car chaque nuit n'est qu'une trève entre deux jours”

La densité des questions qu'il pose nous renvoie à notre propre cheminement spirituel. le désespoir & le désenchantement sont exprimés de manière telle que la lourdeur est palpable !

“Mais la liberté commence par l'esclavage et la souveraineté par la dépendance. le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre”

“Mais l'humanité n'a que faire d'une consolation en forme de mot d'esprit : elle a besoin d'une consolation qui illumine”

Est-ce dans les bras d'une femme ? Dans la compagnie d'un ami ? Dans la nuit noire ? Dans l'écriture ? Dans l'alcool ? Où trouver la consolation dans cette vie qu'il voit comme:

“Un duel entre les fausses consolations qui ne font qu'accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir”

Le duel entre la vie, mais pas à n'importe quelle condition, et la mort, si tout reste en l'état, est & sera l'une des grandes tensions du mal-être existentiel. Déjà vu chez Cioran, Camus, Hesse entre autre !

L'écriture est d'une force poétique sublime, comme un souffle qui voudrait nous étreindre pour aboutir jusqu'à l'absolue liberté ! (Le mort ?)

Pas tout à fait un livre, cette lettre considérée comme testament aura été son dernier cri de douleur avant de se donner la mort à 31 ans. Bref toute la fragilité de l'être humain en une douzaine de page. Parfaitement, seulement douze pages !

Je recommande vivement la version musicale des Têtes Raide.
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Quel joli texte, court mais poétique et si beau. Même s'il reflète les angoisses de l'auteur, je le considère comme un hymne à la vie.
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Le suédois était obsédé par de douloureuses questions existentielles. Toute son oeuvre est empreinte de ce désir d'approcher au plus vrai du rebord de son existence, les yeux grands ouverts. Pour lui, la vie est si précieuse qu'il ne peut être question de la déprécier en la vivant au rabais.
L'homme est déchiré, la foi, la liberté, l'écriture, l'autre, l'amour, la solitude, tout le ravage quand il s'agit d'affronter la réalité, sans les fards qui confortent et nous préservent. Puisque que oui, comment vivre un tant soit peu avec le monde, dans le monde et en paix avec soi, sinon en fermant les yeux la plupart du temps ?
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier est minuscule, il ne fait que 12 pages, mais le propos est majeur et l'écriture superbe. Tout y est dit et c'est beau comme l'innocence : ciselé, cruel, humaniste, libre, implacable intellectuellement. Aucune complaisance avec lui-même. Il veut vivre, éperdument mais ne peut [… Mais l'humanité n'a que faire d'une consolation en forme de mot d'esprit : elle a besoin d'une consolation qui illumine ...]
Je ne suis pas d'accord avec la formulation de Philippe Rhami sur Remue-net, il écrit ceci : [...Les douze pages de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier soufflent un air saturé par le mal où un esprit se meurt.] Non, je ne crois pas, l'esprit de Dagerman ne meurt pas dans ces pages, loin de là, cet esprit est terriblement vivant, à lui survivre, même.
Il faut lire ce minuscule essai Notre besoin de consolation est impossible à rassasier pour se préserver du pouvoir anesthésiant d'une société qui nous chosifie. La mémoire de Dagerman est sans nul doute un contrepoison. Ce n'est pas faire l'éloge de la désespérance que de louer ce texte, mais celui du vouloir vivre.

Lien : http://salon-litteraire.lint..
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Quelques pages constitue Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.

Cependant, quelle puissance qui émane de ces mots! Chacun de ceux-ci sont pesés, décriant son mal-être par rapport à l'insatisfaction qu'il éprouve envers son existence en générale, dont la solitude. Elle s'alignait en une ligne directrice empreinte de poésie, mais qui révélait les terribles blessures de l'esprit de Stig Dagerman.

On peut considérer ce texte comme un legs littéraire (son écriture est magnifique et directe) ainsi que philosophique (vu qu'il s'est suicidé quelque temps après l'écriture de celui-ci) dont le monde en a hérité.

Il s'en dégage d'un pessimisme renversant qui force le lecteur(trice) à revoir, son cynisme habituel face à ce comprimé d'émotions plutôt dépressives (la dépression est l'un des sujets abordés), pour en établir un constat unanime:

Ce livre expose parfaitement une souffrance, murée de l'intérieure, d'un être qui en composa les lignes, donnant ainsi une voix à sa condamnation.

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