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sur 28 notes
Après des débuts difficiles comme actrice et mannequin, la Britannique Yrsa Daley-Ward s'est fait connaître avec Bone, un recueil de poésie en spoken word, cette technique qui joue sur les sonorités et le rythme pour oraliser et musicaliser un texte. Cinq ans plus tard, en 2019, son autobiographie The Terrible, elle aussi très originalement stylisée, remportait le PEN/Ackerley Prize. Ce livre est aujourd'hui traduit en français sous le titre La vie précieuse.


Née d'une mère jamaïcaine et d'un père nigérian qui l'a abandonnée à la naissance, Yrsa grandit sur fond de discrimination raciale dans l'Angleterre des années 1990. Sa mère infirmière de nuit menant une vie instable et difficile, ce sont ses grands-parents, membres intégristes de l'Église adventiste du septième jour, qui, de ses sept à onze ans, l'élèvent avec son frère Little Roo dans l'outrance rigoriste de leur cadre moral et religieux. le contraste est absolu avec la vie bohème et l'indépendance totale que les deux enfants retrouvent à leur retour chez leur mère. Leur parcours d'adolescents s'avère alors chaotique, entre drogue mais aussi prostitution pour Yrsa, alors que la précarité et son tempérament – « le terrible » dont elle raconte les frasques et les éclats comme s'il était une créature autonome en elle – la jettent dans une errance de tous les excès. Heureusement, du pire finit quand même par jaillir la lumière, lorsque la poésie devient son exutoire et sa bouée de sauvetage.


L'écriture d'Yrsa a la fluorescence d'un diamant noir. Elle irradie du fond de l'obscurité, accroche la lumière aux arêtes vives d'une voix qui a trouvé dans la stylisation poétique un mode d'expression aussi viscéral qu'élégant, frontal mais jamais cru, mêlant le silex de sa lucidité d'adulte à la tendreté de son ressenti d'enfant, pour un récit sombre où triomphent malgré tout espoir et résilience. Entre prose et vers libres, l'oralité poétique du texte sait si bien jouer du rythme des mots et de la mise en page, de ruptures en ellipses et accélérations, de passages développés en fragments lapidaires, variant autant les effets sonores que visuels au gré d'une composition de page variée et inventive, que d'emblée captivé par la sincérité, la force et l'originalité du récit, l'on y plonge dès son exergue déjà singulier pour ne plus en émerger avant son point final, surpris, impressionné, conquis.


En trouvant dans l'écriture le palissage qui manquait à son existence de plante poussée sauvagement dans une marge sociale et familiale, Yrsa Daley-Ward est aussi devenue une alchimiste des sentiments et des sensations, transmutés ici en une oeuvre poétique et littéraire réellement belle et singulière, puissante et profonde. Un livre étonnant et marquant, qui se dévore d'une traite. Coup de coeur.


Merci à Babelio et aux éditions La Croisée pour cette découverte en avant-première.
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« The Terrible », c'est le titre original de ce livre et qui, maintenant que je l'ai terminé, prend beaucoup plus de sens que « La vie précieuse », titre choisi par les éditions françaises. Publié pour la première fois en 2018, ce roman autobiographique fort atypique a visiblement eu son petit succès, mais ce n'est que cette année qu'il a été traduit et publié en France (le 7 février prochain plus précisément).

Fort atypique vous disais-je, il l'est sans aucun doute. Yrsa Daley-Ward est poétesse et ça se ressent dans tout son récit, dans lequel elle nous raconte à sa manière son enfance, son adolescence et ses débuts dans la vie active. Élevés par une mère célibataire, infirmière de nuit qui se tue à la tâche et douée pour se trouver des hommes plus boulets qu'autre chose, Yrsa et son frère sont ensuite confiés à leurs grands-parents, où l'éducation ultra-religieuse et les règles strictes sont de rigueur. Plus tard, ce sont ses débuts à Manchester sur lesquels elle revient, puis à Londres, où soirées à n'en plus finir riment avec alcool et drogue. de son enfance à sa sortie du lycée et bien après, Yrsa se cherche, se découvre, se teste, parfois au-delà des limites.

Fort atypique donc, par une enfance et un passé familial hors du commun. Fort atypique, car Yrsa est également une enfant/ado/femme qui n'a pas toujours suivi les chemins les plus faciles et qui lui étaient destinés. Mais aussi fort atypique, par une mise en forme du récit inhabituelle. Et fort atypique, par un style propre à l'autrice, coupant et sulfureux.

L'autrice évoque des faits peu évidents à admettre/confier, enfin j'imagine, mais qu'elle assume entièrement. Avec ses mots et ses phrases parfois décousus, c'est avant tout ses ressentis qu'elle partage avec nous. Son récit transpire la sincérité et c'est ce qui nous accroche dès le départ. À chaque étape de sa vie, viennent s'ancrer des doutes et des questions, des envies et des besoins, des ressentis et des émotions qu'elle n'hésite pas à retranscrire dans son livre. Elle décortique toute son enfance et sa jeunesse : la découverte de son corps qui change, sa mère qui lui manque, son frère dont elle se sent très proche sans se sentir obligée d'être constamment là pour lui, l'euphorie des drogues et alcools sur son mal-être, son passé d'escort-girl et les factures qui s'accumulent. À la sortie du lycée, elle aurait dû aller à la fac et avoir une vie bien rangée, mais elle a fait un tout autre choix, a pris une toute autre voie, sinueuse, et c'est ça qu'elle nous conte.

Et elle le fait bien, à sa manière certes, mais c'est percutant, honnête et profond. C'est un style auquel il faut s'habituer mais je m'y suis rapidement fait. Certains chapitres font trois pages, d'autres ne comptent qu'une dizaine de lignes. Certaines phrases sont coupées à un ou plusieurs endroits pour mieux en retrouver la suite après un saut de ligne. Certaines sont ponctuées normalement, d'autres au contraire brillent par l'absence de virgules. On pourrait croire, comme ça, que ça part dans tous les sens. Et pourtant, ce n'est absolument pas le cas, l'histoire d'Yrsa est structurée et le récit bien organisé, bien que d'une manière inhabituelle. Tel un grand poème en vers libre, très introspectif, c'est ainsi que l'autrice se raconte et ça a bien fonctionné sur moi.

C'est souvent sombre, mais pas si oppressant. La lecture se veut facile et rapide, les pages se tournent toutes seules, et on en arrive au bout sans crier gare. Je n'ai pas vu le temps passer, le récit est happant et joliment écrit, poétique et pesant tout à la fois.

Je remercie Déborah de Babelio et les éditions La Croisée pour cette jolie découverte, en avant-première qui plus est, dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Le titre original de ce récit à l'écriture inoubliable qui restera en moi très longtemps était «  The Terrible » paru en 2018 , traduit de l'anglais seulement en 2024 , je ne ne sais pas pourquoi.
Les éditions françaises ont choisi un autre titre.

Un roman autobiographique passionnant de bout en bout ,écrit par une poétesse reconnue dont on sent l'âme incandescente, la passion , la sincérité, une écriture atypique, touchante, ultra moderne , il me semble , une explosion de chapitres fort différents, une déflagration, : phrases coupées à un ou plusieurs endroits, saut de ligne, parfois absence de virgule, sans majuscules , ça part dans toutes les directions parfois , tel un poème infini ,libre, unique qui donne une impulsion , un souffle, de la vitalité , de la force , aux propos .

Une expérience de lecture unique , jouant avec les formes , la typographie, un style profond, audacieux, étincelant, pétri d'envolées pleines de vie , de rage ou de désespoir…..des mots , des phrases parfois décousues, sombres , intenses .

Dans les années 80, elle nous conte à sa manière son enfance et son adolescence , elle détaille avec grâce ces années, où elle grandit entre son frère Roo, et sa mère, infirmière de nuit dans un quotidien où elle grandira tant bien que mal .
Leur mère les confiera un jour à ses grands - parents , adventistes , férus de religion, très stricts aux rituels sévères dénués de fantaisie …
Plus tard , elle nous livre ses débuts à Manchester , la découverte de son corps qui change , ses désirs naissants ,ses passions , sinueuses, l'intensité de ses émotions, une ado rebelle, l'extraordinaire euphorie des drogues et de l'alcool , son frère qui lui manque …..

Elle devra s'en sortir assez seule dans un milieu raciste, blanc, surtout exposée aux regards concupiscents d'hommes très sensibles à sa beauté .
Elle se cherche, , se teste , à la limite du danger ….. ses mémoires d'escort perdue à Londres, les factures amoncelées.




Elle s'affranchit de toutes les règles , sauf , bien sûr , celles de l'orthographe , elle imposera sa voix de femme libre…..
Une sorte de liberté dans l'art de l'écriture .
Je n'en dirai pas plus .
Une vraie , authentique artiste , une femme déterminée , vivante , en pleine conquête d'elle - même , militante , féministe en diable , intersection elle .
Elle évoluera par la force de son caractère et son intelligence aiguisée.
Elle impose sa voix : «  La beauté fait rester les gens , pensai - je .
La beauté pousse les gens à écouter La beauté fait tomber les gens amoureux et les rend patauds » .

«  sa respiration change
elle la sent chaude, qui gronde
qui grandit dans son ventre
jusqu'à ses orteils
ses jambes commencent à trembler
et
voilà » .
«  Tout ce qui me vient c'est
La beauté rend tout supportable » …….

Un récit impressionnant maîtrisant à la perfection les sensations et les sentiments , impossible à lâcher., étincelant , au style envoûtant, libre , fort et sulfureux .
Un gros coup de coeur , vraiment .
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr .
Je remercie chaleureusement Déborah, Masse Critique , Babelio et les éditions
«  la croisée » pour l'envoi de ce récit inventif et réjouissant, à l'originalité sans égal, édifiant, astucieux , surprenant , sans complaisance, vif , qui touche au coeur .
Peut - être ne plaira t- il pas à tout le monde tellement il est atypique ….


..


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Gros (très gros) coup de coeur.

D'entrée le style, libre, les pensées claires, la détermination, la poésie du texte, tout m'a enchantée. Une déflagration, une révélation. Je l'ai lu d'une traite cette nuit et là au réveil, je veux écrire cette critique pendant que je suis encore sous le choc.
L'histoire: dans les années 80, Marcia, une jeune fille de quatorze ans enceinte, débarque de Jamaïque pour rejoindre ses parents installés en Angleterre. Sa mère va étudier et deviendra infirmière, et elle aura encore deux enfants, de pères différents. Yrsa, la seule fille, va devoir grandir et s'en sortir dans un milieu inconnu, blanc et souvent raciste, au milieu d'hommes qui ne restent pas insensibles à sa beauté précoce. Pour la protéger, sa mère l'éloigne provisoirement en la confiant à ses grands parents, des adventistes très religieux, terrorisant. Par la force de son caractère, par l'intelligence, et par la beauté dont elle se sert quelques fois, elle va s'affranchir de tous ces obstacles pour devenir une femme libre.
L'histoire en elle-même est édifiante à tous points de vue mais surtout c'est le style de l'autrice qui donne du souffle, de la vie au récit: c'est comme si le livre était écrit en 3D.
J'ai déjà eu ce genre de choc une ou deux fois, toujours avec des autrices contemporaines (et souvent britanniques ou canadiennes) qui défiaient la langue et le roman ou la poésie en s'affranchissant d'à peu près toutes les règles (sauf celle de l'orthographe) pour sublimer la liberté dans l'art et c'est vraiment ce que j'ai ressenti, là, cette nuit.
Je ne peux rien dire de plus sinon qu'à mon sens, une porte s'est ouverte sur l'avenir de l'écriture en tant qu'art.
Je tiens à remercier avec la plus grande sincérité Babelio et les éditions La Croisée, pour m'avoir offert l'honneur de cette nuit blanche, fiévreuse, et le bouleversement que cette lecture m'a procuré.
NB: ce livre a été publié en 2018. Je ne sais pas pourquoi il n'apparait qu'aujourd'hui?
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Dans les années 80, en Angleterre, Yrsa et son frère, Little Roo, grandissent avec leur mère infirmière. Mais le quotidien est trop dur avec le travail de cette dernière, elle les envoie chez ses parents, membres de l'Eglise adventiste du septième jour, qui ont une éducation sévère avec leurs petits-enfants. Yrsa raconte son enfance puis son passage à l'âge adulte, entre prose et poésie.
J'ai beaucoup aimé cette autobiographie d'Yrsa Daley-Ward. J'ai découvert sa sensibilité, sa fragilité à travers ses courts chapitres : son enfance entre ses grands-parents intransigeants et sa mère trop absente. Heureusement, elle a son frère qui a une place tout près de lui. L'adolescence est plus difficile, elle a du mal à se retrouver, la découverte du sexe, de la drogue, elle sent le Terrible en elle qui prend parfois le contrôle sur elle. Elle n'a pas eu la vie facile, il lui faut appréhender son corps qui change vite, ses sentiments, ses envies changeantes, son désir de ne plus penser, juste se laisser porter... et puis sa passion qui sort comme une bouée de sauvetage.
Ce n'est pas un roman linéaire, Yrsa se laisse porter par ses émotions, aussi bien dans sa vie que sur le papier. C'est fort, intime, bouleversant, on n'en ressort pas indemne.
Merci à Masse Critique et aux éditions La Croisée pour cette autobiographique poignante.


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✨Chronique✨

« Et Dieu sait qu'il y en a eu »

Il a des choses terribles de par le
Monde
Des choses qui sont incompatibles
Avec l'idée du bonheur
Et alors The Terrible débarque

Il est terrible
Selon l'endroit où tu vis
D'être une petite fille
D'être pauvre
D'être femme
D'être noire
D'être issue d'une famille monoparentale dysfonctionnelle
D'être belle
D'être dehors
D'être
Le Terrible a beau l'accompagner
Cette terrible réalité lui fait emprunter d'autres chemins
Des chemins obscurs, des chemins escarpés
Des chemins défoncés, des chemins mauvais
Des choses terribles s'y passent
Des choses pires que pires que le blizzard
Mais la vie continue de dérouler
Ses couleurs ses points de ruptures
Ses cauchemars ses césures
Des preuves des commencements
Des fins abruptes de vrais mensonges
Et la violence toujours
Mais où est cet amour? Où est-ce qu'il se planque? Où est-ce qu'il manque? Qui le fait ou qui le donne? Qui l'en prive ou qui l'ordonne?

J'imagine une licorne la liberté le terrible
Tout est là
Dans l'éclat dans l'excès dans le trop-plein
Tout est vérité
Dans le souvenir dans le désir dans le déséquilibre
J'entends je vois je devine je comprends j'examine je vis au travers du terrible
Je retrouve des ajustements des similitudes
Sans arriver à en pleurer
Tout est là et rien n'y est
Mon coeur était déjà coupé donc
Les mots d'Yrsa rentrent accrochent
Brillent comme des étoiles
Les mêmes interrogations m'interpellent
Et dans la personnification du terrible
Je sais pourquoi la poésie s'y glisse
Et elle m'impressionne
Son audace frontale son style rebelle
Elle me parle
La nuit le jour et tout l'entre-deux
Elle est extraordinaire
Magique
De couleur
Une supernova
Une supernova c'est une implosion
Tout est là dans la lumière
Dans l'ici et maintenant
Je crée mon coup de coeur
Autour de la Vie précieuse
Et je dis qu'il serait terrible
De passer à côté de cette merveille!

« jusqu'ici, j'ai tout aimé,
Même les choses les plus terribles. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Lorsque j'ai vu la couverture de ce livre, j'ai tout de suite eu envie de le lire parce que je trouvais la couverture vraiment magnifique et poétique.

Poétique, elle l'est, en effet, et pour cause... Yrsa Daley-Ward est une poétesse reconnue qui, dans cet ouvrage, nous raconte son enfance, son adolescence et le début de sa vie d'adulte. Élevée par une mère célibataire, puis par ses grands-parents très religieux et plutôt sectaires, Ysra grandit aux côtés de son petit frère Little Roo, dans l'Angleterre des années 80. Elle tentera de s'émanciper et de gagner sa vie, malgré tous les obstacles qu'elle rencontrera...

Si j'ai été attirée par cette autobiographie sans même connaître l'autrice, c'est parce que, comme je le disais au début de cette chronique, j'ai trouvé la couverture très belle et que j'avais envie de découvrir une histoire poétique. Aussi, j'étais intriguée parce qu'elle a collaboré avec Beyoncé et que je souhaitais découvrir le parcours d'Ysra Daley-Ward !

Cette lecture surprenante m'a laissée un peu perplexe par moments. L'autrice a un style assez particulier qui est, certes, poétique, mais auquel je n'ai pas pleinement adhéré. J'ai souvent eu du mal à comprendre où elle souhaitait nous emmener. Malgré les thématiques abordées - le racisme, le sexisme, la pauvreté, les addictions... -, je n'ai pas été suffisamment touchée par l'écriture. Cependant, c'était une belle découverte !

Je remercie les éditions La Croisée de m'avoir envoyé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique Babelio !
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J'ai reçu ce livre de Babelio lors d'une masse critique, que je remercie, ainsi que les éditions « La Croisée ».

J'ai tout de suite été séduite par la 1ère de couverture qui est vraiment superbe, et le bandeau violet.

J'étais intriguée par le texte qui m'a donné envie de le lire dès que je l'ai reçu. Une soirée a suffi. Il est facile à lire.

Sur le bandeau il est écrit « la naissance d'une voix étincelante, audacieuse et profonde ». Certes. le problème c'est que je n'ai pas ressenti du tout cela. En fait, Je n'ai pas ressenti d'émotion à la lecture de ce livre.

Yrsa Daley-Ward parle de son enfance difficile auprès d'une mère qui travaille de nuit en tant qu'infirmière, qui a bien du mal à joindre les deux bouts, qui enchaîne les petits amis, et qui finit par confier ses enfants à ses parents, très religieux, membres de l'église adventiste. Yrsa finira par partir en vrille.

Je ne dévoile rien, tout est dit dans le 4ème de couverture. Il y en a qui la compare à Kate Tempest. Pas du tout d'accord. Il y avait une force, une âpreté que je n'ai pas du tout retrouvé dans l'autobiographie d'Yrsa.

L'histoire est trop diluée, trop évasive, pas assez consistante pour créer une émotion. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Ce livre a été vite lu, vite oublié.

Je pourrais comparer le style à « Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé » de Oho Bambe, que je vous recommande si vous ne l'avez pas encore lu, d'une toute autre facture. J'ai tout aimé dans ce livre tant l'écriture et le style que la poésie, et l'émotion qu'il propage aux lecteurs, ce que n'a pas réussi à faire Yrsa Daley-Ward.
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Roman autobiographique et de formation La Vie Précieuse pulse de l'énergie de son autrice et narratrice. Jouant avec la typographie, la page, usant avec virtuosité des ellipses, sans jamais perdre son lecteur en route, Yrsa Dale-Ward  se livre avec franchise, n'occultant ni le racisme dont elle a été victime dans les années 80 dans le Nord de l'Angleterre, ni les addictions dont elle a souffert , ni la prostitution . 
J'ai particulièrement été marquée par la dissociation dont elle use dans son récit, passant du "je " au "tu" pour mieux relater "unenuitputaindefroide" et par la manière dont elle évoque sa relation à son corps et comment, très tôt, il est envisagé par les hommes.
Sans pathos, elle évoque sa mère qui l'élevée sans père à proximité, se tuant littéralement au travail, ses grands-parents extrêmement religieux, son petit frère aussi, tant aimé. Un texte puissant traduit par Julia Kerninon.
Merci à Babelio et à l'éditeur pour cette découverte.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions La croisée pour cette belle découverte.
Publié pour la première fois en 2018, ce roman autobiographique n'a été traduit et publié en France que le 7 février de cette année.
Yrsa Daley-Ward nous raconte son enfance, son adolescence et ses débuts dans la vie active. Sa mère célibataire est infirmière de nuit et elle a le don de tomber sur de bons gros boulets pour partager sa vie. Ysra et son frère sont ensuite confiés à leurs grands-parents, et là c'est un grand changement de style : l'éducation ultrareligieuse et les règles strictes sont de rigueur. Devenue adulte, elle partage ses débuts à Manchester, puis à Londres, et ses soirées composées essentiellement d'alcool et de drogue.
On comprend son cheminement, sa recherche de limites et d'identité, elle partage ses émotions, ses doutes et ses interrogations, que ce soit sur son corps, son travail d'escort, son frère, ...
Ce qui m'a particulièrement plu, hormis ce parcours de vie hors du commun et cette forte personnalité, c'est le style de la narration : des mots et des phrases décousus, peu ou pas de ponctuation parfois, des chapitres de taille aléatoire ... Une forme totalement décousue pour un fonds très organisé !
Maintenant que j'ai lu ce récit, je comprends mieux le titre original, "The Terrible", qui me semble bien plus adapté que le titre retenu en français.
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