Citations sur Un karma (presque) parfait (23)
Au moins, la solution à votre problème n'est pas compliquée, relevai-je.
- Comment ça ?
- Vous voulez le faire fuir, votre punk à chien ? Accueillez-le, donnez-lui du " monsieur", du "très cher" et du "quel type d'argenterie aimeriez-vous que l'on vous offre pour vos épousailles". Si avec ça, il ne se barre pas en courant...
Figure-toi qu'un gars m'a demandée en mariage !
- Ce n'est pas vrai, s'écria-t-elle. Qui ? Je le connais ?
- Non, non. Mais rassure-toi, moi non plus je ne le connais pas.
On s’en fout de comment elle s’habille, Anne-Laure. L’important, c’est sa tête bien faite, pas sa taille de soutien-gorge.
C’est toujours agréable d’avoir des employées qui travaillent. C’est signe d’une entreprise en bonne santé.
- Très bien ! S'exclama-t-il. Mademoiselle Gautier, vous m'avez convaincu. Vous n'êtes pas retenue.
Je le dévisageai, bouche bée. Il se leva et se frotta les mains, l'air très content de lui. La responsable des ressources humaines laissa échapper un soupir visiblement blasé.
- Luc, un jour, il faudra que vous me laissiez mener les entretiens pour la partie RH...
- Pourquoi ?
Je la suivis en soupirant, les yeux rivés sur son chignon lâche qui ne retenait pas grand-chose. Pourquoi n’arrivais-je pas à un résultat aussi « coiffé avec négligence », moi ? Quand je tentais un chignon, je ressemblais soit à une maîtresse d’école des années soixante, soit à un chiot qui aurait mis une patte dans une prise électrique.
Le gros avantage de passer un entretien pour préparer un entretien pour préparer un entretien, c’était que cela avait bien occupé le reste de ma semaine. Le vendredi avec sa phase finale était arrivé à une vitesse incroyable, et après mûre réflexion, cette succession d’étapes ne me choquait plus. Lorsqu’on partait du principe qu’on avait affaire à des extraterrestres, tout devenait limpide !
— Mets aussi que tu parles chinois, déclara Sébastien. Ça attirera l’attention.
— C’est vrai, approuva Carine. C’est très recherché, en ce moment.
Je leur adressai un regard blasé.
— Rassurez-moi, vous savez que je ne parle pas chinois ?
— Nous oui, approuva Sébastien, mais eux, non.
— Ils vont s’en rendre compte en deux secondes, s’ils me posent une question.
Cette fois, le regard blasé vint d’eux.
— Siloé.
— Oui ?
— Depuis quand les recruteurs savent parler chinois ?
Ah. Bien vu. Mais tout de même.
Décrocher un boulot en France ? Avec la crise, les chômeurs à la pelle, le Pôle Emploi surchargé, les patrons frileux et les impôts qui ne cessaient d’augmenter ? Pas la peine de rêver. En tout cas, c’était ce que je m’étais toujours dit jusqu’à présent. Mais là, il fallait faire quelque chose.
Le moral gonflé à bloc, j’arpentai les couloirs souterrains du métro, portée par un flot de gens pressés que je ne voyais même pas, le nez sur mon téléphone portable. Pour ce genre de décision, l’homéopathie ne suffirait pas, j’avais besoin d’un back-up psychologique à l’épreuve des balles.
C’est merveilleux, Siloé. On a tellement de chance ! On a un salaire, un bureau chauffé, un gentil patron… Tout le monde ne peut pas en dire autant. L’Univers prend soin de nous.
Ah. La vie venait de repasser au rose dans le monde de Carmen.
Bon, elle n’avait pas complètement tort. À force de m’enquiquiner, j’avais eu le temps de mener des recherches de tout poil sur Internet. Ma culture générale portait désormais sur des domaines aussi divers que l’élevage des bisons en Norvège, les dernières avancées en nanosciences ou les alternatives à la théorie du Big Bang. Totalement inutile, certes, mais si je passais un jour dans un jeu télévisé, j’allais pulvériser tous les records.