Je devrais le mordre pour le punir, ou au moins lui mettre un coup discret, histoire d’essayer de le repousser. Mais allez savoir pourquoi, je n’en fais rien. Pire encore, mes doigts, comme animés d’une volonté propre, s’égarent en direction de mon tourmenteur, et s’agrippent à sa chemise afin d’approfondir notre baiser.
Doux Jésus, j’ai perdu la tête !
Ou alors j’ai été droguée. C’est forcément ça, il a dû glisser quelque chose de louche dans mon verre quand j’avais le dos tourné.
Ce qui est génial avec les enfants, c’est que vous pouvez les quitter quelques minutes, ils seront toujours heureux de vous revoir comme si vous étiez parti depuis des jours.
Vraiment ? J'ignorais que tu étais ascendant poète ! Tu es sûr de ne pas avoir pris un coup de tronc sur la tête ?
Ma seule référence en la matière reste Jamie Fraser, le héro d'une de mes séries préférées. Comment oublier da façon sacrément séduisante de porter le kilt?
-… C’est dingue de me dire que j’ignore tout de toi. Je ne sais même pas quelle est ta couleur préférée, ni si tu as un parfum de glace favori, si tu es allergique à quelque chose, quel est ton plus grand rêve ou… ou ce qui t’énerve le plus au monde, par exemple.
-Aucune, vanille, kiwi, remonter le temps et je déteste les gens qui ressentent le besoin de parler sans arrêt pendant un film.
-Pardon?
-Je viens de te répondre. Toi?
Je prends une seconde pour réfléchir.
-Bleu, chocolat, ce n’est pas une allergie, mais je déteste la banane, visiter le Machu Picchu et qu’on m’empêche de commenter absolument toutes les scènes pendant que je regarde un film.
Mon mari esquisse une grimace qui m’arrache un sourire.
-Rappelle-moi de ne jamais me rendre au cinéma avec toi, déclare-t-il en croisant ses longues jambes musclées moulées dans un jean noir.
…Je scrute avidement sa silhouette massive. Il a de larges épaules et des cheveux clairs qui lui arrivent sous la nuque.
- Libertééééé ! clamé-je, en brandissant mon poing en l'air.
A mesure que les présentations se poursuivent, je note plusieurs choses. La première : je n'ai retenu aucun nom. La deuxième : l'homme que je vais épouser n'a pas jugé utile de venir m'accueillir. La troisième : il n'y a aucun plan du château à disposition des visiteurs.
Ma vieille, c'est le moment d'avouer à tous ces gens que tu n'as aucun sens de l'orientation !
Le bon côté des choses, euh... je réfléchis mais je n'en trouve aucun.
Bon.
Ben, mince.
Ma tête pèse une tonne et un affreux mal de crâne enferme mes tempes dans un étau. Foutue nuit blanche ! Et le peu de temps que j’ai fermé l’œil, j’ai fait un horrible cauchemar dans lequel j’étais une princesse obligée d’épouser une bête.
Tu as ramené à la vie mon cœur trop longtemps anesthésié.