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Critique de Meps


Je gardais de Maurice G. Dantec le souvenir d'un de ses passages dans l'émission du samedi soir d'Ardisson en 2005 , un petit peu bizarre, un petit côté sulfureux, comme Ardisson adore les invités, pour faire le buzz.

En cherchant un livre avec Babylone dans le titre que je n'ai pas retrouvé, je suis tombé sur le Babylon babies de Dantec. Les livres prennent parfois des chemins tortueux pour arriver à nous, mais, en reliant mon souvenir et ma recherche infructueuse, je me suis dit que la sérendipité avait peut-être fait son ouvrage (oui j'ai des actions chez Larousse, faut que je les fasse bosser).

Malheureusement, le résultat n'a pas été celui escompté. Sans me considérer comme un spécialiste de science-fiction, je connais certains classiques (Asimov, Wells, Huxley, Barjavel) et je sais bien que les auteurs s'arrangent toujours pour rendre le côté scientifique suffisamment sérieux et obscur pour que l'étiquette science ne soit pas usurpée. Et c'est le cas ici, avec des développements parfois ardus sur le cerveau ou les techniques de hacking informatique. Mais quand vous cumulez cette complexité avec un contexte géopolitique complexe, un style parfois ampoulé notamment quand on passe un certains temps à l'évocation de la couleur précise des ciels et des conditions météorologiques (sujets qui semblent des obsessions de l'auteur...), on a du mal à accrocher.

Et pourtant l'intrigue ne manque pas d'intérêt. le livre date de 1999... et le futur est celui de 2014. Cette proximité d'avenir qui est pour nous devenu du passé est vraiment intéressante, notamment concernant les questions politiques. Mais les différentes strates de complexité évoquées précédemment ne peuvent que noyer et diluer l'intérêt parfois entretenu.

De même, j'ai plutôt tendance à apprécier quand la narration se joue de la chronologie et nous perd dans certains retours vers le passé ou des sauts en avant... Mais vous imaginez ce que ça peut donner avec ce genre d'histoires... On a parfois à peine le temps de s'installer dans des moments d'actions plutôt bien brossés... qu'on se retrouve avec une nature morte de ciel canadien, enchainé avec un retour en arrière vers le contexte sibéro-chinois, pour aboutir à une digression sur le parallèle entre système nerveux et réseau de télcommunications... Venez me chercher, je crois que je suis coincé dans l'hyperespace.

J'ai cru comprendre que ce livre prenait place dans une série de livres, même s'il peut parfaitement se lire seul (si, si, on dirait pas en lisant ma critique, mais si, si...). Et apparemment, en lisant certains avis, Dantec aurait réussi à simplifier ici son style... Ayant parfois quelques côtés masochistolittéraires (j'ai quand même lu l'Ulysse de Joyce, j'ai du niveau !), je me laisserais donc peut-être tenter par le tome précédent... pas tout de suite, il faudra d'abord que je retrouve mes esprits avec quelques lectures moins nébuleuses (damned, je suis contagié par l'obsession du ciel).

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