Citations sur Dis bonjour à la dame (10)
Tu vas voir ce que la vie est attrayante, pour peu que tu y mettes du tien. Evidemment, le clapoteux qui ne tente rien, qui ne provoque rien peut faire tapisserie pendant des millénaires, le cul sur un pliant, à regarder flotter son destin sur l'eau opaque de ses jours.
Il ne faut pas avoir peur d'avoir peur, dans la vie. C'est un peu comme de pleurer : ça soulage. Les héros ne sont pas des gens qui n'ont pas peur, mais des gens qui réagissent contre leur peur.
Me suivrait au bout du monde, cette poule, c'est-à-dire jusqu'ici, puisque la terre est ronde!
Clic, clac. La v'là entravée. Psychologiquement, c'est tout de suite la grosse détresse, le cabriolet. même un truand chevronné, quand il se retrouve avec les cadennes, il dérape dans les mélancolies. L'homme, faut qu'il puisse se gratter la raie du derche à tout bout de champ, sinon il devient inapte et consterné de partout.
car la liberté, c'est comme le pognon pour un prodigue : faut la claquer fissa, pas qu'elle rancisse. Regarde les peuples qui se délivrent de leurs tyrannies, la manière, que vite ils s'en enclenchent une autre, d'urgence, pour pas tituber de leur ivresse d'être affranchis. Pas se fatiguer d'êtres libres. Leur acharnement à dare-dare créer une nouvelle férule, leur génie à la faire jaillir de là qu'on la soupçonnait pas. Comme ils provoquent habilement les volontés oppressives en léthargie, en ignorance d'elles-mêmes.
- Prends le volant, Gros.
- Tu me laisses conduire ta tire ? bée Béru. V'là qui me cisaille venant de la part de toi-même.
- Je compte sur toi pour la driver mollo.
- Un velours, je te la vas manœuvrer comme si ça serait ma Berthy quand elle a ses langueurs.
Ah, fait pas bon s’éloigner de la meute ! Un loup isolé n’est plus qu’un mouton.
C'est un petit mecton à frime de jockey qui s'est laissé pousser les moustaches afin de s'affirmer davantage. Le monde est plein de minus qui comptent sur leurs poils pour avoir moins l'air de ce qu'ils sont ; en réalité, ça ne fait qu'accentuer la gravité du cas, une barbouze ou des tifs Louis XIII. C'est pas parce qu'un griffon a les poils longs qu'il a moins l'air d'un chien. Un con poilu fait même plus con qu'un con imberbe. Il se rend suspect. Tu penses à le regarder, alors qu'autrement tu te contenterais de l'ignorer.
Tout ça, et je te prie de m'en excuser, pour te dire ô mon Lecteur Barbu, que le chauffeur de taxi porte une moustache de fier gaulois à tête de nœud.
Une bonne fille. Pétroleuse de caractère, mais sûrement très gentille, voire affectueuse. Elle aime bien son papa, son patron, Michel Sardou, les pommes frites et trouve son Président de République séduisant.
- L'imminence de la mort a raison de la discrétion la mieux ancrée, car la mort est indiscrète, cher monsieur, philosophè-je, que tu dois en prendre plein les badigues et comprendre quel écrivain follement émérite je suis.