Citations sur Les héritières, tome 2 : Des fleurs pour la mariée (23)
– Tu as raison. Nous ne serons donc pas amis. Restons-en à "adversaires de toujours à la rancune affectueuse".
Rafe secoua la tête. Quelle que soit la mission spéciale mystérieuse qu’on avait affectée à son frère, c’était un diplomate dans l’âme. Qui d’autre que lui aurait cherché une telle périphrase là où un simple mot suffisait ?
– Si tu veux, dit-il, Ou nous pourrions simplement dire "frères", pour gagner du temps.
– Très bien. Va pour frères.
L’amour a cela d’étrange qu’il s’insinue en vous. Et tant mieux du reste : si les hommes le voyaient arriver, ils prendraient leurs jambes à leur cou.
Il était si massif qu’il occupait presque tout le passage, et sa virilité brute comblait le reste de l’espace disponible.
— Ah… Je vois où vous voulez en venir. Vous vous demandez quelle est ma souffrance secrète.
— Votre souffrance secrète ?
— Oui. Mes démons intérieurs. Le sombre déferlement de tourment qui emporte des petits morceaux de mon âme sur son passage. Vous vous dites que si vous parvenez à me garder ici dans votre joli château, étouffé sous seize oreillers, j’apprendrai à m’aimer et cesserai d’infliger à mon corps d’aussi horribles traitements.
Clio se mordit la lèvre, heureuse que la pénombre dissimule le flamboiement de ses joues. Si elle avait été de la couleur du flamant rose l’autre jour, elle devait être fuchsia maintenant.
— Je me demande d’où vous tirez cette idée.
Il pouffa.
— De toutes les femmes que j’ai pu rencontrer. Vous n’êtes pas la première à essayer, et vous ne serez pas la dernière.
— Quelle déception ! Puis-je au moins être la meilleure ?
— Peut-être.
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/
Quel âge pouvait avoir la benjamine des sœurs Whitmore, maintenant? Seize ans? Si Rafe avait rédigé une liste de tâches à l'âge de Phoebe, il imaginait qu'elle aurait ressemblé peu ou prou à:
- Échapper aux études.
- Courir après les filles.
- Chercher un prétexte pour se battre.
- Est-ce un écureuil, là-bas?
Fin de la liste.
— Tout de même, mademoiselle… Nous devrions convenir d’un signal.
— Un signal ?
— Un mot que vous pourriez crier en cas de détresse. Par exemple, Tanger… ou… je ne sais pas, muscadine. Clio adressa un regard amusé à sa bonne.
— L’expression « au secours » ne vous plaît pas ?
— Ma foi… je suppose que oui..
— Allons, dit-elle en souriant, attendrie par l’air déçu d’Anna. Va pour muscadine.
Elle contourna le lit et entreprit de rétablir l'agencement des coussins.
- Ces coussins ont une vocation décorative, expliqua-t-elle. Leur symétrie est agréable.
- Bien sûr. Nul n'ignore que c'est ce qu'un gentleman préfère dans un lit. Des oreillers symétriquement agencés.
- Je ne la toucherai pas, déclara-t-il. Elle n'est pas pour moi et ne le sera jamais.
- Absolument, confirma Bruiser en roulant les yeux et en brossant son chapeau. Je me réjouis de voir qu'il n'y a pas là des années de désir refoulé. Ravi que la question soit réglée.
L’amour a cela d’étrange qu’il s’insinue en vous. Et tant mieux, du reste : si les hommes le voyaient arriver, ils prendraient leurs jambes à leur cou.
Il accélérait l’allure en accédant à l’angle d’un couloir… … lorsqu’il entra en collision avec une personne arrivant de l’autre côté. Clio.
— Wouf ! La force de l’impact la projeta en arrière, telle une sauterelle rebondissant sur le flanc d’un cheval lancé au galop. Il la rattrapa par le poignet pour l’empêcher de tomber.
— Pardon.
— Je vais bien. Peut-être allait-elle bien, mais Rafe quant à lui avait besoin d’un moment pour se ressaisir. Pendant le fugace instant de leur collision, il avait eu l’impression d’être marqué au fer rouge par le contact de ses courbes. La sensation d’une chaleur délicieuse et pulpeuse s’attardait en des endroits inopportuns de son corps. Quelques étages au pas de course ne suffisaient pas. Le lendemain, il faudrait qu’il coure. Loin et vite. Et qu’il donne des coups de poing, qu’il soulève des poids. En abondance.