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EAN : 978B077YSFYYT
141 pages
ATELIER (11/01/2018)
4/5   2 notes
Résumé :
L’entreprise Macron est en marche. Le sprint libéral et autoritaire prend les allures d’une attaque tous azimuts. Quel dessein poursuit le président de la République ? Face à cette avalanche de mesures favorisant l’accumulation des richesses par quelques-uns, défaisant la solidarité et comprimant les libertés, comment sortir de la sidération et du fatalisme ? Quel avenir pour la France et l’Europe ? Quel horizon pour les valeurs qui conjuguent progrès humain et prés... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je ne partage pas l'idéologie politique d'Olivier Dartigolles et pourtant j'ai bien apprécié la lecture de cet ouvrage, écrit seulement quelques mois après l'élection présidentielle de 2017, et dans lequel il énumère, point par point, les faiblesses dévastatrices et les tromperies du « règne de la Macronie ».
A la faveur d'un style clair et concis, ponctué de quelques traits de plume ironiques n'ayant rien à envier aux savoureux dialogues de Michel Audiard dont il fait d'ailleurs référence, l'auteur dresse un bilan peu glorieux et catastrophique de notre président « jupitérien », le président du « et en même temps », le plus dépensier de toute la Vème République mais aussi le moins apprécié de son peuple.

Confortée par la justesse des propos tenus par l'auteur en tant que chroniqueur sur CNews, j'ai souhaité parfaire mes connaissances sur l'analyse personnelle et détaillée qu'il établit au vu de la situation de déliquescence dans laquelle Emmanuel Macron a plongé notre pays depuis « son couronnement » à la tête de l'Etat. le constat est sans appel, et c'est à une véritable plaidoirie à charge contre notre président à laquelle nous convie Olivier Dartigolles. Doté d'un esprit vif teinté d'une gouaille parfois frondeuse et d'un tempérament généreux, le conseiller municipal de Pau, d'obédience communiste, reste toujours mesuré dans ses déclarations. Il fait preuve d'une grande sincérité de pensée, parfois empreinte de naïveté, et d'une ouverture d'esprit bienveillante, avec des projections politiques visionnaires. Sans aucune langue de bois mais ne manifestant aucune véhémence dans ses propos, ni formulations déplacées envers les personnalités citées dans son ouvrage, il passe en revue les mesures destructrices et en marche forcée, prises par l'entreprise Macron, notamment les gabegies financières, la déconstruction progressive de notre modèle social, la casse du travail et l'abandon industriel, les manipulations et les mensonges d'Etat, la spirale autoritaire et une moralisation en trompe-l'oeil, le clivage gauche-droite toujours plus réducteur. Dans sa conclusion, il faut tout de même noter une petite lueur d'espoir avec des propositions et des pistes de « reconstruction » de notre pays : « Ouvrons de nouveaux chantiers, avec une politique de rassemblement ambitieuse et généreuse, à dimension majoritaire, de toutes les forces qui agissent pour la transformation sociale (…) la société dans laquelle nous voulons vivre, aimer et rêver ».
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Emmanuel Macron n'aime pas que l'on dise du mal des riches. Face aux envieux, il compare les plus fortunés de notre pays à des premiers de cordée. Teintée d'héroïsme, l'image est belle. Pourquoi tourner son regard vers le fond des vallées, les jaloux ? L'ivresse des sommets, Emmanuel Macron, alors jeune banquier d'affaires chez Rothschild, l'a connue en 2011 lorsqu'il empochait un joli magot d'un million d'euros pour avoir directement négocié le rachat par le groupe Nestlé d'une filiale de Pfiezer (...) De plus loin qu'il nous en souvienne, à chaque fois qu'Emmanuel Macron s'occupe d'un dossier industriel, les choses finissent mal. Que dire du rachat de Pfiezer par Nestlé ? Dernièrement, Nestlé a confirmé sa décision de transférer en Suisse les activité de Galderma qui se trouvait depuis plus de trente ans à Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes. Les 550 salarié du site ne savent rien de leur avenir...
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Les ordonnances réformant le code du travail accordent d'abord une liberté et des facilités plus grandes pour licencier des salariés. On connaît la chanson. Le patronat n'a cessé au cours des dernières années de chouiner sur le thème "pour pouvoir embaucher, les employeurs doivent être assurés de pouvoir licencier". Or, au cours des derniers mois, dans le cadre du débat national sur ces ordonnances, il n'a jamais été question des femmes et des hommes qui perdraient leur emploi ; qui, du jour au lendemain, verraient leur vie et celle de leur famille s'effondrer par la perte de leur travail. La souffrance serait toujour du côté patronal. Quelle indécence ! Quel cynisme !
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Au Louvre, le 7 mai, tout a commencé au rythme du pas très lent du nouveau président (...) Macron aurait préféré le Champ-de-Mars avec la tour Eiffel en arrière-plan. Pas possible. Alors où ? La Concorde ou le Trocadéro ? Trop à droite. République ? Bastille ? Trop à gauche. Et le Louvre ? Va pour le Louvre, en conservant l'éclairage naturel de l'enceinte royale, avec L'Ode à la joie de Beethoven, et en surjouant la gravité du moment. Le scénographe des meetings du candidat Macron, dont avait pu découvrir la tendance à l'exagération, n'a pas fait dans la dentelle pour immortaliser cette marche annonciatrice d'un pouvoir absolu.
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Je suis un opposant municipal à François Bayrou. Certaines séances en conseil municipal ou communautaire peuvent parfois être rudes. Quand il est attaqué ou qu'il juge un argumentaire insuffisamment travaillé, il devient un animal politique capable de réagir durement, et même avec quelques excès quand les nerfs sont à vif. Je sais aussi reconnaître ses qualités politiques et une incarnation que l'on ne retrouve pas chez les petits marquis de la macronie. Du courage aussi. Quand il se retourne sur son itinéraire politique, il dit avoir traversé le désert et ajoute : j'avais parfois le chameau sur le dos.
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Par son art de la dissimulation et de l'enfumage, le macronisme a bénéficié quelque temps d'une certaine ambiguïté. Il est alors apparu, avant le retour du clivage gauche-droite provoqué par l'exercice du pouvoir, comme une volonté d'unité nationale, avec une approche mesurée, équilibrée, gauche comme droite, où chacun serait pris en considération. Une reprise en quelque sorte du sarkozyste "gagnant-gagnant" mais à la sauce du nouveau monde - ce qui a donné le "et en même temps".
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