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Citations sur Une mémoire pour l'oubli : Le temps : Beyrouth, Le lieu.. (14)

- Pourquoi nous demande-t-on maintenant de reconnaître Israël ?
-Pour votre salut , pour le salut du monde .
-Quand on se noie , on n'a pas envie que le courant soit plus fort . Quand on se brûle , on ne désire pas que les flammes soient attisées . Quand on est pendu , on ne souhaite pas que la corde soit solide .....
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Qui a dit de l'eau qu'elle est incolore, inodore et sans saveur ?... L'eau a une couleur que révèle la soif. L'eau a la couleur des chants d'oiseaux, le moineau en particulier, de ces oiseaux que n'affole pas cette guerre venue de la mer tant que demeure préservé leur morceau de ciel. L'eau a le goût de l'eau, cette odeur de l'air chaud, en fin d'après-midi, quand il s'élève des champs où se bercent les vagues lourdes des épis, le long d'étendues parsemées de zébrures sombres, pareilles aux ombres fugaces que laissent derrière elles les ailes des moineaux quand ils rasent les moissons. Car il ne suffit pas de voler pour être oiseau. L'une des pires choses de la langue arabe, c'est peut-être que l'avion - tâïra - soit le féminin de l'oiseau - tâïr. Les oiseaux poursuivent leur chant, affirment leur présence au milieu du fracas des bombardements maritimes. Qui a dit que l'eau est inodore, incolore et sans saveur? Qui a dit que l'avion est le féminin de l'oiseau?

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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" Le café, pour l'amateur que je suis, c'est la clé du jour. Le café, pour le connaisseur que je suis, il faut se le préparer soi-même et ne pas se le faire servir. Car celui qui vous l'apporte y ajoute ses paroles, et le café du matin ne supporte pas le moindre mot. Il est aube vierge et silencieuse. L'aube - mon aube - est étrangère à la moindre parole. L'odeur du café hait le moindre bruit, fût-ce un simple bonjour, et se gâte."
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Le vieil ami pakistanais, Fayez Ahmad Fayez, se préoccupait d'une autre question: où sont les peintres?
- quels peintres, mon cher Fayez? lui ai-je demandé.
- les peintres de Beyrouth.
- qu'est-ce que tu leur veux?
- qu'ils peignent cette guerre sur les murs de la ville.
- qu'est-ce qu'il t'arrive? tu ne vois pas qu'il n'y a plus de murs?
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Est ce que j'ai pleuré ? J'ai évacué un flot de sel, le sel de ces sardines, mon unique nourriture depuis des jours. Les avions n'arrivent plus à m'effrayer, pas plus que l'héroïsme ne réussit à m'animer. Je n'aime personne, je ne hais personne, je ne veux personne. je ne sens rien, ni personne. Je suis sans passé ni avenir. Sans racines ni branches. Seul comme cet arbre abandonné sur un rivage ouvert au vent du large où se déchaîne la tempête. Je ne peux plus avoir honte des larmes de ma mère, frémir à la rencontre de deux rêves, nés au même instant, d'une même aube ...
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- Je ne sortirais pas car je n'ai nulle part où aller. Je ne sais où aller alors je resterai. Et toi ? ai-je demandé à F.
- Je reste, je suis libanais. C'est ici mon pays, où irais-je ?
J'ai eu honte de ma question, honte que Beyrouth soit devenue à ce point mon poème, le poème des sans-patrie. J'ai eu honte de pensées tellement confuses.
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Les piètres croisés modernes nous ont coupé l'eau , tandis que Saladin faisait parvenir fruits et glaces à ses ennemis . Peut-être leurs coeurs s'adouciront-ils .... ' , disait-il .
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La mer arpente les rues. La mer pend aux fenêtres et aux branches des arbres desséchés. La mer tombe du ciel et entre dans la chambre. Bleu, blanc, écume, vague. Je n'aime pas la mer, je ne veux pas de la mer parce que je ne vois ni rivage, ni colombe. Je ne vois dans la mer que la mer. Je ne vois pas de rivage. Je ne vois pas de colombe.
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Châteaux et places fortes ne sont que tentatives pour conserver des noms qui craignent de ne pas survivre à l'oubli, pierres levées contre l'oubli, remparts dressés contre l'oubli. Personne ne souhaite oublier, ou plus exactement personne ne souhaite être oublié. Plus pacifiquement, on fait des enfants pour qu'ils portent un nom, pour qu'ils reprennent, de leurs pères, le fardeau d'un nom, ou sa gloire. Longue histoire que cette recherche d'une marque à poser sur le temps et les lieux, que cet effort pour donner un peu d'assurance aux noms et les aider à affronter les longues caravanes de l'oubli.
Pourquoi demande-t-on à ceux que les vagues de l'oubli ont rejetés sur les rivages de Beyrouth de faire exception aux lois de la nature humaine? Pourquoi leur demande-t-on tant d'oubli? Qui peut leur fabriquer une mémoire nouvelle, ombre brisée d'une vie lointaine dans un carcan de métal hurlant?
Y a-t-il au monde assez d'oubli pour qu'ils oublient?
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Le café , la première tasse de café , est le miroir de la main , de cette main qui tourne le breuvage . Ce café est déchiffrement du livre ouvert de l'âme , devin des secrets que le jour renferme .
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