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Elias Sanbar (Traducteur)
EAN : 9782742782642
180 pages
Actes Sud (30/03/2009)
4.05/5   10 notes
Résumé :
Cet ouvrage, le dernier publié du vivant de Mahmouh Darwich, rassemble une centaine de textes courts, en vers ou en prose, écrits au fil des jours sans plan préconçu ni la moindre restriction thématique. Ainsi y trouve-t-on des réflexions à caractère politique, toujours décapantes, et des pensées intimes sur le temps qui passe ou sur l"exil intérieur, mais aussi un éloge du vin ou de la voix d'Oum Kalsoum, des poèmes d'amour, la description d'un arbre ou d'un fruit,... >Voir plus
Que lire après La Trace du papillon : Pages d'un journal (été 2006-été 2007)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mahmoud Darwich (1941-2008) a été l'un des plus grands poètes arabes. Chantre de l'identité et de la culture palestiniennes, il a passé une grande partie de sa vie en exil. Outre son activité littéraire, il a été membre de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont il a démissionné en 1993 pour protester contre les accords d'Oslo. Il a écrit "La trace du papillon", comme une sorte de journal qu'il a tenu en 2006-2007. Je ne crois pas que ce livre fasse partie de ses chefs d'oeuvre. On y trouve de la prose et de la poésie, un peu en vrac – et, pour dire la vérité, je n'ai pas spécialement accroché. J'ai mis quand même en citation l'un des textes qui m'a touché.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'imagine

J'imagine
et il n' y a pas de mal à cela
ni d'illusion;
que, d'un fil de soie, je coupe le fer,
que d'un fil de laine,
je construits les tentes du lointain
et que je leur échappe
et échappe à moi-même
car je suis...comme je suis!
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Un seul mot

Murmure du mot dans l'invisible, musique du sens
qui se renouvelle dans un poème si secret que le
lecteur croit en être l'auteur !

Un mot, un seul, qui brille tel un diamant ou un
vers dans la nuit des espèces, change la prose
en poésie !

Un mot courant, dit par un insouciant à un autre
insouciant au souk ou au carrefour, rend possible
le poème !

Une phrase sans mètre ni cadence peut, s'il sait
l'accueillir, aider le poète à maîtriser la cadence et
éclairer pour lui le chemin du sens dans la buée
des mots.
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La fillette / le cri

Sur la plage, une fillette. La fillette a des parents, ses parents ont une maison, la maison a une porte et deux fenêtres.
En mer, un bâtiment de guerre joue
à la chasse aux piétons sur la plage:
quatre, cinq, sept personnes
tombent sur le sable mais la fillette en réchappe de justesse.
Une main de brume,
Une main providentielle, l’a secourue. Elle crie: Papa !
Papa ! Lève-toi et rentrons. La mer n’est pas pour nos semblables !
Gisant sur son ombre dans le tourbillon de l’absence,
le père ne répond pas.
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Ce mot-là

Un mot lui plut.
Il ouvrit le dictionnaire,
ne l'y trouva pas
ne lui trouva une définition brumeuse...
Mais le mot l'obséda la nuit,
musical, en harmonie
avec un moi énigmatique

Il dit : Il a besoin d'un poète
et d'une métaphore pour verdir et rougir
sur la face des nuits obscures.

Quel est-il ?
Il trouva le sens
et perdit le mot.
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Videos de Mahmoud Darwich (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mahmoud Darwich
Le 07 octobre 2007, le poète palestinien Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش) lisait son poème “Pour décrire les fleurs d'amandier” au Théâtre de l'Odéon (Odéon - Théâtre de l'Europe). Traduction de l'arabe vers le français : Elias Sanbar. Lecture de la traduction française : Didier Sandre. Peinture : Vincent Van Gogh, “Amandier en fleurs”, 1890. “Pour décrire les fleurs d'amandier” :
Pour décrire les fleurs d'amandier, l'encyclopédie des fleurs et le dictionnaire ne me sont d'aucune aide... Les mots m'emporteront vers les ficelles de la rhétorique et la rhétorique blesse le sens puis flatte sa blessure, comme le mâle dictant à la femelle ses sentiments. Comment les fleurs d'amandier resplendiraient-elles dans ma langue, moi l'écho ? Transparentes comme un rire aquatique, elles perlent de la pudeur de la rosée sur les branches... Légères, telle une phrase blanche mélodieuse... Fragiles, telle une pensée fugace ouverte sur nos doigts et que nous consignons pour rien... Denses, tel un vers que les lettres ne peuvent transcrire. Pour décrire les fleurs d'amandier, j'ai besoin de visites à l'inconscient qui me guident aux noms d'un sentiment suspendu aux arbres. Comment s'appellent-elles ? Quel est le nom de cette chose dans la poétique du rien ? Pour ressentir la légèreté des mots, j'ai besoin de traverser la pesanteur et les mots lorsqu'ils deviennent ombre murmurante, que je deviens eux et que, transparents blancs, ils deviennent moi. Ni patrie ni exil que les mots, mais la passion du blanc pour la description des fleurs d'amandier. Ni neige ni coton. Qui sont-elles donc dans leur dédain des choses et des noms ? Si quelqu'un parvenait à une brève description des fleurs d'amandier, la brume se rétracterait des collines et un peuple dirait à l'unisson : Les voici, les paroles de notre hymne national !
Source : France Culture
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