Ce tome comprend les épisodes 1 à 6 d'une nouvelle série consacrée à l'équipe d'
X-Factor. Ces épisodes sont initialement parus en 2014, écrits par
Peter David, dessinés et encrés par
Carmine di Giandomenico, et mis en couleurs par
Lee Loughridge (épisodes 1 à 3, 5, 6) et Rachelle Rosenberg (épisode 4). La précédente série s'était achevée dans The end of
X-Factor et était également écrite par
Peter David.
Dans un laboratoire secret, 2 scientifiques sont en train de conduire des expériences sur un individu entravé et non identifié. L'un des 2 hommes s'appelle Terrance Hoffman. Ailleurs, Wolverine arrête Gambit (Remy LeBeau) au beau milieu d'un cambriolage, en lui intimant de rompre ses relations avec la guilde des voleurs et de se tenir à carreau. Alors que Gambit écluse des gorgeons pour faire passer la pilule, Lorna Dane (Polaris) fait son entrée et lui propose de venir travailler avec elle pour une entreprise privée appelée "Serval Industries". Ensemble ils se rendent au siège social de Serval, pour que LeBeau bénéficie du discours de Linda Kwan et d'Harrison Snow. Première mission : libérer la prisonnière de la première séquence détenue dans une base de l'AIM (Advanced Idea Mechanics).
Après avoir écrit les 113 épisodes de la précédente série d'
X-Factor,
Peter David relance la série sur la base d'un nouveau paradigme : une mystérieuse entreprise (inconnue jusqu'alors dans l'univers partagé Marvel) décide de s'offrir sa propre équipe de superhéros. À sa tête, un couple de parfaits inconnus, mari & femme : Harrison & Angela Snow. Au vu de l'historique des entreprises privées dans l'univers Marvel, le lecteur se doute bien que l'apparente philanthropie des industries Serval cache quelque chose.
Par la force des choses, ces 6 premiers épisodes servent à constituer la nouvelle équipe d'
X-Factor. David prend le temps de faire expliquer par Harrison Snow qu'il a racheté les droits associés à ce nom d'équipe, à Jamie Madrox ce qui lui a permis d'investir dans sa ferme. Avec cette simple, phrase, David indique de manière élégante que la page est belle et bien tournée sur la précédente incarnation de l'équipe.
David a choisi d'introduire 3 membres de l'équipe dès le premier épisode, puis les 3 autres au fur et à mesure. Il pioche dans les mutants de second, voire de troisième rang, ce qui lui laisse une plus grande marge de manoeuvre pour pouvoir les faire évoluer. Il prend soin de se raccorder à leur continuité récente qu'il s'agisse des errements de Polaris, des aventures de Gambit dans sa propre série (voir Once a thief... et suivants), ou du contexte de "Marvel NOW" (Havok gardant un oeil sur cette nouvelle équipe de mutant dans le cadre de son rôle dans le rapprochement entre mutants et superhéros traditionnels, voir Uncanny Avengers).
Du point de vue de l'intrigue,
Peter David la déroule à un rythme assez posé, une mission après l'autre, avec des intrigues secondaires squelettiques. Les affrontements physiques n'ont rien de palpitant, le niveau de pouvoir de Polaris semblant fluctuer au gré des besoins du scénario. Les ennemis sont irrémédiablement méchants. le lecteur doit disposer d'une solide connaissance de la continuité pour apprécier l'apparition de personnages secondaires comme Fatale (Pamela Greenwood), Abyss (Nils Styger) et Reaper (Pantu Hurageb). le retournement de positionnement d'un des plus grands ennemis des New Mutants dans le dernier épisode semble parachuté, et en totale contradiction avec ses agissements précédents.
Le choix de Carmine di Gioandomenico est assez inattendu pour illustrer une histoire de superhéros, mais finalement assez logique pour donner une apparence décalée à cette équipe décalée par rapport à l'univers partagé traditionnel Marvel.
Comme la majeure partie des dessinateurs de séries de superhéros, di Giandomenico se focalise beaucoup plus sur les personnages que sur les arrières plans. le lecteur peut tourner ainsi 1, 2 ou même 3 pages, sans autres décors que 3 traits qui se croisent en arrière plan. Néanmoins quand il s'en donne la peine, ses décors sortent de l'ordinaire, qu'il s'agisse du bar dans lequel LeBeau s'en jette quelques uns derrière la cravate, de la pièce servant de bureau à Harrison Snow, de la salle des serveurs informatiques de Serval Industries, ou encore de la cuisine de la partie résidentielle du building.
Di Giandomenico s'avère beaucoup plus convaincant lors des séquences d'affrontements physiques et de manifestations de superpouvoirs, avec un rendu original de leur visualisation. le lecteur constate le niveau de destruction, la dangerosité des forces déchaînées, et la concentration totale des combattants.
Peter David présente une nouvelle équipe d'
X-Factor, conformément au "all new" du titre. Il installe un postulat de départ simple : une entreprise privée souhaite subventionner une équipe de superhéros pour des interventions altruistes, pour améliorer son image publique, sa marque. David va piocher dans les mutants les moins utilisés, comme il l'a fait pour la précédente équipe. À partir de là, il raconte des histoires peu denses, avançant à un rythme peu soutenu, avec des personnages ayant la répartie facile. di Giancomenco réalise des images professionnelles racontant l'histoire avec efficacité et avec une pointe d'originalité pour quelques décors et pour les combats à base de superpouvoirs. Après 6 épisodes, l'équipe est constituée suite à 3 affrontements, sans que le lecteur ait appris beaucoup de choses, ou ait eu l'impression de s'immerger dans une intrigue substantielle.