Après avoir terminé un travail sur la vie et les oeuvres de Louis David, je réunissais les éléments d'une étude sur les peintres ses contemporains, quand s'ouvrit cette exposition de portraits à l'École des Beaux-Arts.
Pendant ces années de commotion sociale, le monde des Arts ne fut pas exempt de troubles, et de ces agitations émergea la grande figure de David. Son désir ardent de régénérer les Arts, en les ramenant à la nature et à l'antique, lui avait fait acquérir une solide influence sur tout ce qui se rattachait à la peinture.
On lui savait gré d'avoir, dans ses tableaux, « devancé la Révolution». Le Serment des Horace, la Mort de Socrate, le Junius Brutus étaient considérés comme des efforts pour amener le triomphe de la liberté. La composition du Serment du Jeu de Paume confirma cette opinion, et David fut nommé membre de la Convention nationale. Cetteassemblée le chargea de régler tout ce qui concernait les Arts dans la Commission d'Instruction publique.
Il suffit qu'une toile soit présentée sous le nom d'un personnage de cette époque pour devenir intéressante, et si le modèle a rempli des fonctions importantes, et si la peinture est estimable, le portrait est classé parmi les ouvrages du grand artiste de la Révolution. Car, dira-t-on, quel autre que David s'occupait alors de peinture?