Cette recherche d'une beauté plus familière et plus intime dans l'ordre des choses idéales devait provoquer, et elle suscita, en effet, des efforts non moins zélés, des entreprises aussi fécondes en face de la réalité. Tandis que fra Angelico, Lorenzo Monaco et quelques peintres mystiques traduisaient leurs célestes visions dans un style où rien ne survivait des rudesses ou des conventions anciennes, Masaccio s'emparait du fait contemporain et le transcrivait, même sur les murs des églises, avec une si intelligente fidélité que l'invraisemblance morale disparaissait sous la précision de l'image, et l'irrégularité des types sous la vivante expression des physionomies.
Ces premiers exemples une fois donnés dans le domaine de la peinture par les vrais fondateurs de l'école italienne, le progrès se continue et s'affirme avec un éclat incomparable dans les œuvres et sous l'influence de Giotto. Plus d'innovations incomplètes maintenant, plus d'efforts limités ni de ces remords de conscience en quelque sorte où l'art du treizième siècle, tout audacieux qu'il semble, se reprend encore et s'attarde comme s'il voulait entrer en accommodement avec le passé ou pactiser avec sa propre hardiesse.