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En 1950, la reconstruction de Brest, rasée par les bombardements, est interrompue. Les patrons ramassent des millions à reconstruire leurs propres maisons tandis que les ouvriers continuent à vivre dans des baraquements. Payés une misère, ils sont en grève depuis un mois, rejoints par les dockers, les traminots et ceux de l'arsenal. Alors que deux responsables syndicaux et deux députés communistes viennent d'être arrêtés, une manifestation est prévue le 17 avril pour demander leur libération. La police tire sur le cortège, blessant une vingtaine de personnes et tuant un militant, Édouard Mazé. C'est alors qu'arrive le cinéaste René Vautier.

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Reprenant le titre d'un poème de Paul Éluard en hommage au journaliste résistant, Gabriel Péri, "Un homme est mort" sort de l'ombre les événements graves qui se sont produits à Brest, en 1950.
Sobre et efficace, Étienne Davodeau a accepté d'apporter tout son talent au projet ambitieux de Kris : raconter la lutte très courageuse des ouvriers chargés de reconstruire la ville, rasée après avoir été détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Les patrons refusant d'accorder de meilleurs salaires, les dockers, les traminots et les ouvriers de l'arsenal ont rejoint le mouvement.
Cinéaste engagé après avoir été jeune Résistant dès 15 ans, René Vautier arrive à Brest alors qu'il est recherché par la police pour ses documentaires dénonçant le colonialisme ou soutenant les mineurs en grève et les Algériens luttant pour leur indépendance.
Le 17 avril 1950, après un mois d'affrontements de plus en plus violents, alors que deux députés communistes ont été emprisonnés, les forces de l'ordre tirent sur les manifestants. Plusieurs sont grièvement blessés par balle comme Pierre Cauzien qui doit être amputé de la jambe. Édouard Mazé, un militant de base de la CGT, est tué.
René Vautier est à Brest le lendemain et filme aussitôt la vie de ces hommes bouleversés par ce qui vient d'arriver. Il tourne le jour des obsèques d'Édouard Mazé. Une page entière, dans "Un homme est mort", est saisissante d'émotion grâce au talent d'Étienne Davodeau. L'immense foule rendant hommage à la victime est bien là, présente. Les visages sont graves, tous différents, un moment très fort de cette BD.
Si le film est réalisé et monté dans des conditions plus qu'artisanales, il s'agit ensuite de le montrer à Brest et dans la région. Commence alors une aventure épique de projections en plein air avec, pour bande son, le poème de Paul Éluard :
Un homme est mort qui n'avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n'avait d'autre route
Que celle où l'on hait les fusils…

Enfin, un dossier très complet a été ajouté au récit dessiné et sa lecture apporte tous les éléments nécessaires à la compréhension de ce qui s'est passé. de plus, il détaille toutes les difficultés rencontrées par Kris pour mener à bien ce projet. Ainsi, le souvenir de ceux qui se sont battus pour leur dignité n'est pas tombé dans l'oubli.


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Ici c'est Brest !
Toute mon enfance et plus tard encore, j'ai traversé la place Edouard Mazé pour me rendre à l'école, au collège, au Lycée, et à l'ANPE, aux Allocations Familiales. C'est une petite place où une dizaine de voitures peuvent s'y garer, quelques platanes perdent leurs feuilles l'automne, une limite entre le quartier de l'Harteloire (où j'ai habité longtemps) et le quartier St Louis (où j'ai habité avant). Il y a cette plaque "Edourd Mazé, militant syndical, tué le 17 avril 1950". Né dans les années 60, je n'ai découvert cette histoire que grâce à ce livre. L'Ambiance du Brest d'après guerre ne m'était connu que par les bribes de discussions de mes grands parents et oncles dont certains ont travaillé à la reconstruction. Et en ouvrant ce livre, j'ai retrouvé ces morceaux de vie, ces décors que j'imaginais, d'après quelques rares photos de l'époque que j'avais pu voir. Dans les années 60, il restait quelques terrains en friche, en terre battue et quelques cabanes (non habitées), mais c'était déjà la fin, et je trouve le travail de Kris et Davodeau, absolument juste, plein de puissance et de sobriété, avec l'usage limité de la couleur pour faire le parallèle avec le film perdu de René Vautier. Ce n'est pas qu'un livre sur le combat ouvrier, c'est aussi un livre sur une époque, sur la vie de Brest au début des années 50, l'ambiance politique, sociale. Un témoignage qui touche juste.
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L'action débute en 1950 à Brest dans une ville dévastée par la guerre où tout est à reconstruire. Des milliers d'ouvriers s'activent comme des fourmis dans un ballet incessant et harassant en ville et sur le port. Leurs conditions de travail et de vie sont exécrables et la colère gronde depuis quelques mois pour se cristalliser lorsque la police abat un homme lors d'une manifestation.
L'histoire se situe donc entre la fiction et le documentaire (tous les personnages ont existé). A une époque où la guerre froide venait de succéder à la seconde guerre mondiale, où le mouvement communiste était à son apogée même si les méfaits de Staline commençaient à être connus.
Les auteurs rendent un bel hommage au monde ouvrier et au mouvement syndical en s'appuyant sur un énorme travail de documentation dont Kris en retranscrit la quintessence sans être le moins du monde pédant ni ennuyeux. de son coup de crayon élancé, Davodeau restitue avec sensibilité l'atmosphère et l'état d'esprit de ce mouvement populaire.
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On retrouve le grand Davodeau sensible et engagé avec cette BD qui nous raconte une semaine lors de la grève des ouvriers à Brest en 1950. Où il est question du photographe René Vautier et Edouard Mazé, assassiné lors des émeutes. Et bien sûr du poème de Paul Eluard revisité par un camarade syndicaliste, lors du film dans les usines. Poignant ! Kris nous offre plusieurs pages à la fin de l'album pour nous en retracer l'historique, ainsi que l'avant-projet et projet de cette merveille qui aura duré 4 ans. le film ayant été usé, cette BD en fait un beau témoignage.
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1950 : à Brest, dans la France de l'immédiat après guerre, les ouvriers du bâtiment, chargés de la reconstruction de la ville, bientôt rejoints par les dockers et les cheminots, sont en grève. Ils dénoncent leurs salaires de misères et leurs conditions de vie précaires. Une manifestation est organisée mais elle dégénère et les forces de l'ordre font usage de leurs armes. Un militant CGT, Édouard Mazé, est tué d'une balle en pleine tête. La section locale du syndicat demande à René Vautier, un enfant du pays recherché pour subversion suite au tournage d'un documentaire sur l'Afrique coloniale française, de tourner un petit film sur ces tragiques évènements...

Basée sur une histoire vraie, cette bd de Kris et Etienne Davodeau restitue avec justesse le climat sociale de l'après guerre, dans un paysage politique encore fortement marqué par le PCF, avec en toile de fond la guerre d'Indochine et les débuts de la décolonisation. Les classes laborieuses sont mises à contribution pour reconstruire un pays exsangue et luttent pour leurs droits. On est touché par la solidarité des "camarades" et leur ingéniosité pour monter et diffuser un film réaliser avec trois bouts de ficelle. Ou comment la sincérité des sentiments vaut mieux que tous les artifices...Les personnages forts en gueule sont vraiment savoureux et l'ensemble est bien servi par un dessin sans esbroufes mais juste, à l'image du scénario...

A la fois pédagogique et divertissant, ce bel album, réalisé sur la base du témoignage de René Vautier, présente une dimension historique certaine sublimée par une émotion qui ne paraît jamais artificielle.
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Cette très belle bande dessinée retrace une histoire qui s'est passée à Brest en 1950. Au cours d'une manifestation, un homme, Edouard Mazé, se fait tuer par la police. Il en résulte une immense émotion. René Vautier,jeune cinéaste, est appelé pour essayer de témoigner grâce à sa caméra. Il le fera en filmant les lieux, les amis, les réactions des proches et des inconnus. Le film qu’il réussit avec beaucoup difficultés techniques à créer, il va le diffuser partout et à tous les Brestois. Problèmes de sons, d’électricité,… peu importe, ce film parle au cœur des gens et ils sont tous très émus de le voir.


On trouve dans cette bande dessinée à la fois beaucoup de réalisme car Davodeau a fait un gros travail documentaire pour que les événements racontés soient le plus juste possible. Mais aussi de l’humour avec des portraits savoureux. Mais surtout beaucoup d’émotion grâce à cet élan autour de cette mort et autour de René Vautier. Davodeau a su jouer avec les dessins et les couleurs (du noir et blanc, des couleur sépia, des mises en page variées) pour faire un ouvrage pédagogique mais aussi poétique qui restera longtemps dans ma mémoire.


A noter le film (disponible en DVD) qui a été fait sur la genèse de cette BD :

"Avril 50" de Bénédicte Pagnot
2007 / France / 32’ / Vivement lundi !
En suivant le travail du scénariste Kris et du dessinateur Etienne Davodeau, "Avril 50" retrace les principales phases de la création de la bande dessinée "Un homme est mort". Il interroge les motivations des deux auteurs, leur rapport à l’histoire du mouvement ouvrier et leurs regards sur les événements brestois d’avril 1950.
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Une BD très forte sur les grandes grèves qui ont frappé Brest en pleine reconstruction en avril 1950 et qui a conduit à la mort d'un manifestant. Remise en avant cette année par le mois du film documentaire, avec la sélection du film "Avril 1950", cette BD d'Etienne Davodeau et Kris font revivre un événement tragique de l'histoire de la ville. Une nouvelle BD profondément humaine dans la lignée des oeuvres des auteurs
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Le célèbre poème d'Eluard, « Un homme est mort », sert de bande sonore au documentaire réalisé par René Vautier sur les luttes ouvrières de la reconstruction de Brest au printemps 1950. Avec la complicité de syndicalistes, il filme en toute clandestinité les manifestations, la répression policière et les balles perdues. En dépit des interdictions de projection et d'énormes difficultés techniques, René Vautier arrivera néanmoins à diffuser son film afin que le combat collectif et la mort d'Edouard Mazé ne finissent pas dans les limbes de l'histoire.
Humanistes dans l'âme, Etienne Davodeau et Kriss en prolongent ici l'oeuvre de mémoire et de transmission. Leurs propos, forcément de parti pris, restent terriblement touchants et émouvants, toujours à hauteur d'homme. Un passionnant dossier documentaire, composé de photographies d'archives, d'analyses d'historiens et d'une biographie de Vautier, met en perspective les évènements. Il retrace également les grandes étapes d'un cinéma militant des années 1970 et nous raconte la genèse de cette bande dessinée.
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Dans le contexte post-guerres mondiales, dans une ville de Brest dévastée où tout est à reconstruire, des ouvriers manifestent contre la concentration des richesses dans les mains de leurs patrons. Jusqu'à ce que la police tire dans la foule, et tue un homme.

Ce livre a éveillé en moi des échos assez fort avec ce qu'il s'est passé à la zone humide du Testet il y a quelques mois... Bien sur, les deux situations sont très différentes, mais à chaque fois il y a la mort d'un jeune homme qui n'avait rien fait sauf manifester ses idéaux, tué par la police. Il y a l'élan d'indignation qui a suivi et les inventions, dans le brest des années 50 comme dans le Tarn des années 2010, de nouvelles formes de résistances, presque poétiques.

Dans ce livre, c'est la réalisation d'un documentaire avec les moyens du bord.

Une très très jolie BD. Très forte.
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