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EAN : 9782754800105
80 pages
Futuropolis (12/10/2006)
4.2/5   369 notes
Résumé :
Les faits avant tout.
1950, la guerre est finie depuis cinq ans. De Brest il ne subsiste plus rien. Des bombardements massifs et des combats acharnés de presque un mois ont anéanti la ville, son port, son arsenal. Brest est un désert.
Il faut tout reconstruire.
195O, Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne, ce sera Brest-la-Blanche, qui d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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En avril 1950, mon père était ouvrier dans le bâtiment, embauché comme maçon, alors qu'il avait une formation de charpentier. Mais à cette époque, c'était le métier de maçon qui était le plus sollicité, compte tenu du contexte. Il travaillait à Brest, il avait alors vingt-cinq ans, un jeune homme en plein dans la force de l'âge. Il participait à sa manière à la reconstruction de la ville qui fut en grande partie dévastée par les bombardements de la seconde guerre mondiale sous lesquels il était aussi présent en tant que résistant. De cette reconstruction, va surgir une ville qui est à peu près semblable à celle que je connais aujourd'hui, que je vois au moins une fois par semaine, dans laquelle j'ai fait toutes mes études. Une ville aux rues rectilignes, d'allures staliniennes, grises. On pourrait dire que cette ville est laide. Et pourtant, l'âme qui y règne, son atmosphère, ce sont des choses très fortes. C'est une ville portuaire. Elle a continué de garder cela, ce côté porté plus vers les lointains que la Bretagne profonde, celtique. Ce n'est pas une ville bretonne, ce n'est pas cette âme-là qui y règne. C'est une ville ouvrière, portée vers l'horizon. Il y a aussi une âme fortement humaniste, associative, militante sur bien des sujets, culturelle aussi. C'est un peu comme s'il y avait la Bretagne et puis Brest, comme une enclave, comme une île. C'est une ville où il est très agréable de vivre, malgré ces horribles murailles grises qui enlaidissent la ville, rayent le regard au premier abord, se dressent de chaque côté de la rue de Siam, au-dessus du Port, devant le goulet qui mène vers le grand large et un peu partout tout autour. C'est une ville magnifique si l'on prend le temps de s'y attarder.
Lorsque la BD, Un homme est mort, est sortie, c'était je crois en 2006. Un couple d'amis me l'avait offert en cadeau d'anniversaire. Mon père était décédé depuis vingt-deux ans déjà. Je n'ai donc pas pu le questionner sur les grèves de 1950. Ma mère, aujourd'hui décédée depuis peu, s'en rappelait, mais déjà âgée, elle ne savait pas donner beaucoup de détails. Elle savait seulement que mon père était en grève comme la plupart de ses collègues de travail.
Alors, forcément, la BD écrite par Etienne Davodeau pour les dessins et Kris pour le scénario, m'a tout d'abord happé à titre personnel. C'est cela qui a été tout d'abord le chemin déclenchant. Ensuite, l'originalité du scénario m'a conquis. C'est l'histoire d'un film documentaire, dont le cinéaste est René Vautier, cinéaste militant, contesté par l'ordre établi, qui décide de venir tourner sur cette ville en état de siège, suite au décès d'un gréviste, Édouard Mazé, lorsque la police charge les manifestants.
Les auteurs se sont attachés aux faits, de manière très documentée. Kris qui habite près de Brest, que j'ai eu l'occasion de rencontrer au mois de juin dernier lors de la sortie sur Arte du film tiré de la BD, nous expliquait lors de ce colloque organisé par une librairie brestoise, son souci de la recherche du détail historique, c'est quelqu'un qui est insatiable dans la recherche documentaire qui précède un ouvrage. Il parlait aussi ce soir-là de l'amitié qui le lie à Étienne Davodeau, de leur complicité, de leur connivence. Cette connivence est essentielle en BD entre celui qui apporte l'écriture du texte et du scénario et celui qui dessine. Elle ne s'impose pas forcément et de manière naturelle. Parfois, cela ne fonctionne pas, disait-il. Ici pourtant ce duo est réussi. La justesse est au rendez-vous de leurs talents réunis, l'émotion aussi. La solidarité qui a précédé et suivi les événements est magnifiquement retranscrite. Et une humanité très forte, teintée parfois d'humour, se dégage de cette fresque sociale qui fait partie de l'histoire d'une ville que j'aime par-dessus tout.
Un seul regret, mon père aurait tant aimé lire cette BD...
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1950 : à Brest, dans la France de l'immédiat après guerre, les ouvriers du bâtiment, chargés de la reconstruction de la ville, bientôt rejoints par les dockers et les cheminots, sont en grève. Ils dénoncent leurs salaires de misères et leurs conditions de vie précaires. Une manifestation est organisée mais elle dégénère et les forces de l'ordre font usage de leurs armes. Un militant CGT, Édouard Mazé, est tué d'une balle en pleine tête. La section locale du syndicat demande à René Vautier, un enfant du pays recherché pour subversion suite au tournage d'un documentaire sur l'Afrique coloniale française, de tourner un petit film sur ces tragiques évènements...

Basée sur une histoire vraie, cette bd de Kris et Etienne Davodeau restitue avec justesse le climat sociale de l'après guerre, dans un paysage politique encore fortement marqué par le PCF, avec en toile de fond la guerre d'Indochine et les débuts de la décolonisation. Les classes laborieuses sont mises à contribution pour reconstruire un pays exsangue et luttent pour leurs droits. On est touché par la solidarité des "camarades" et leur ingéniosité pour monter et diffuser un film réaliser avec trois bouts de ficelle. Ou comment la sincérité des sentiments vaut mieux que tous les artifices...Les personnages forts en gueule sont vraiment savoureux et l'ensemble est bien servi par un dessin sans esbroufes mais juste, à l'image du scénario...

A la fois pédagogique et divertissant, ce bel album, réalisé sur la base du témoignage de René Vautier, présente une dimension historique certaine sublimée par une émotion qui ne paraît jamais artificielle.
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L'intrigue se situe à Brest durant les grèves d'avril 1950, et le drame qui a suivi (la mort de l'ouvrier syndicaliste Édouard Mazé) rend un vibrant hommage aux combats des ouvriers brestois pendant les grèves de 1950," afin d'obtenir une hausse des salaires.

Ce qui est passionnant avec "Un homme est mort" , c'est que c'est également l'histoire d'un film, tourné sous le manteau, au pouvoir aussi transcendant sur les grévistes qu'éphémère dans son existence.

René VAUTIER, cinéaste engagé ayant tourné en Afrique Coloniale, sera en charge de décrire, avec la justesse qui le caractérise, les évènements tragiques et leurs conséquences dans un Brest qui prend des airs d'apocalypse.

Affublé de P'tit ZEF et de Désiré, René Vautier sera le témoin privilégié d'une ville exsangue et d'une époque meurtrie.
On éprouve une réelle émotion esthétique en ressentant la sincérité et l'envie de Kris et Davodeau de servir cette belle histoire-là, rythmée par les mots bouleversants de Paul Éluard.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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17 avril 1950 . Nouveau jour de greve à Brest . Nouveau défilé réprimé, cette fois-ci , dans la violence et dans le sang . Les armes ont parlé coté policier . Les hommes sont tombés rue Kerabecam . L'un d'entre eux est mort . Edouard MAZE , jeune ouvrier du batiment et militant CGT , est abattu par les forces de l'ordre d'une balle en pleine tete .

C'est dans un Brest meurtri , au climat politique et social tres tendu , que l'histoire prend sa source . La grande guerre a littéralement défiguré cette grande ville naguere portuaire . Tout est à reconstruire . 1950 . Les ouvriers , sous-payés , entassés dans des baraquements inconfortables et insalubres , votent alors la greve générale . Viennent s'y greffer les dockers , pour des raisons similaires . Ces derniers refusant désormais d'affreter les navires en materiel de guerre afin d'aller alimenter un conflit qui fait rage en Indochine .

Un homme est mort , c'est également l'histoire d'un film , tourné sous le manteau , au pouvoir aussi transcendant sur les grévistes qu'ephemere dans son existence . René VAUTIER , cinéaste engagé ayant tourné en Afrique Coloniale, en Irlande , et alors recherché pour attitude subversive , sera en charge de décrire , avec la justesse qui le caractérise , les évenements tragiques et leurs conséquences dans un Brest d'apocalypse . C'est affublé de P'tit ZEF et de Désiré , sortes d'auguste et de clown blanc , qu'il s'en affranchira brillamment pour devenir le témoin priviligié d'une ville exsangue , d'une époque . Son arme : une vieille caméra au son récalcitrant .

Un récit véridique superbement décrit et maitrisé de bout en bout . L'empathie gagne immanquablement pour une cause qui sonne juste . L'on suit , pas à pas , les pérégrinations de nos trois " héros " et leurs difficultés à tourner un film , le monter , le diffuser subrepticement , nuit apres nuit , aupres des grevistes faisant le piquet afin de les galvaniser et les conforter dans leur combat . Un récit tour à tour touchant , dur , poignant mais comportant de réelles envolées lyriques . Les images , auxquelles l'on a accolé le texte d'Eluard , se confondent en un veritable moment de grace . L'humour n'est pas exempt . P'tit ZEF , sorte de titi Breton , n'a pas son pareil pour nous faire passer de l'émotion au rire .
Mais une histoire , aussi puissante soit-elle , ne tiendrait pas la route sans un coup de crayon et un encrage raccords . Là encore , c'est tout bon . Des dessins qui , sans forcément etre léchés , possedent une puissance évocatrice incroyable ! Des mises en page audacieuses rendent ce récit fluide et nerveux tout en instaurant une trame dramatique de tous les instants . Les couleurs pastels assurent le petit coté rétro de la chose . Elles détiennent également le pouvoir de vous inoculer , sans avoir l'air d'y toucher , mélancolie et morosité...
Les révélations sont nombreuses et accréditent un réel travail de recherche de pres de 4 ans de la part de Davodeau ! L'on apprendra , ainsi , qu'un arrété municipal aurait été voté et antidaté afin d'interdire cette nouvelle manifestation . L'on découvrira l'ingéniosité de l'humain pour diffuser un film en s'adressant au plus grand nombre ...
A noter , pour la petite histoire , que suite à ces évenements , l'abbé Pierre démissionnera du MRP ( mouvement républicain populaire ) dont il était l'un des députés . Pour couronner le tout , les auteurs se sont également fendus du récit Historique et de la génese de ce bouquin en fin d'album . Complet de chez complet les gars !

Un homme est mort est une BD qui prouve , si besoin était , que l'on peut allier pédagogie et divertissement avec talent !
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Je n'ai lu des BD pratiquement qu'enfant ou adolescente, des classiques Asterix, Lucky Luke aux classiques Gotlieb et Franquin, mais il y a bien des années que je n'en lis plus sinon par hasard, et le seul souvenir que j'aie d'une BD lue à l'âge adulte qui m'ait séduite demeure Corto Maltese, essentiellement pour le charme du héros dont j'ai oublié les aventures. Mais, en tant que lectrice de ce genre littéraire, je souffre d'une infirmité qui est que je me concentre essentiellement sur le texte, et peu sur le dessin, et n'avais à ce jour jamais éprouvé le plaisir que certains lecteurs de BD partagent notamment sur Babelio.
Et c'est ce qui est bien ici : outre le fait de partager ses propres lectures, on peut au détour d'une critique d'un membre de Babelio avoir la curiosité de s'aventurer dans des territoires abandonnés depuis longtemps. C'est ainsi que je dois remercier Lehane-Fan, dont je lis régulièrement les critiques qui m'ont toujours intéressées même parlant de livres qui ne m'intéressaient pas, car, au détour d'un échange personnel ce lecteur avisé m'a conseillé de lire une BD ayant pour auteur Etienne Davodeau. Dès ma visite suivante à la bibliothèque de mon quartier, j'ai cherché dans les rayons BD où je n'avais jamais farfouillé un album de cet auteur et j'ai trouvé « Un homme est mort » que j'ai emprunté les yeux fermés, si j'ose dire.
Dès le début de ma lecture, j'ai été happée par l'atmosphère qui se dégage à la fois du dessin et du texte, oui, un scoop que cet « à la fois », je n'ai pas été gênée par ma dichotomie habituelle, mais mes yeux ont vagabondé du texte au dessin et inversement sans la moindre gêne. J'ai ressenti pour la première fois une réelle émotion esthétique en lisant une BD, sans que cela soit nuisible à ma compréhension de l'histoire. J'ai été sous le charme de la poésie du trait, les couleurs un peu sépia, le découpage parfois cinématographique, alternance gros-plan et plan large par exemple… La ligne est claire, les formats des cadres différents donnant de l'ampleur au propos, certains dessins parfois tenant sur une page entière et formant de vrais tableaux. Parfois, le dessin est bavard, parfois se succèdent une série de dessins sans parole, imprimant un rythme romanesque au récit que j'ai vraiment apprécié.
J'aurais déjà été largement satisfaite de mon expérience nouvelle, et par bonheur l'histoire racontée m'a aussi énormément touchée. L'auteur nous raconte un épisode réel et prenant d'une lutte sociale qui a eu lieu dans la ville de Brest d'après-guerre, en 1950, en reconstruction. Les ouvriers des chantiers sont en grève et une manifestation se prépare. Un journaliste-cinéaste va être le témoin des événements tragiques qui vont se dérouler ce mois d'avril, et l'auteur nous conte également l'implication politique des héros de l'histoire – car ce sont bien des héros, qui, chacun, avec leurs propres outils, manuels ou intellectuels, contribueront à perpétuer la mémoire de ce qui s'est passé et qui marquera à jamais l'histoire de la ville, mais aussi et surtout de l'homme mort, ouvrier, Edouard Mazé. Cet hommage militant est très émouvant, pas du tout lourd, parsemé d'humour et de petits détails qui en font toute l'authenticité. Il me semble que cette BD est l'outil pédagogique idéal pour des enfants dans le cadre de l'école, car elle réussit la prouesse d'être passionnante sans être trop didactique, de par son déroulé dramatique parfaitement maîtrisé et la mise en scène des dessins qui ne peut que séduire un public jeune. Mais ce serait bien réducteur que de réserver cette lecture à des enfants, et chacun à tout âge apprendra beaucoup et sera touché.
A la fin de l'album se trouve un dossier illustré de photographies d'époque, de témoignages des protagonistes réels de cette histoire, également passionnant.
Une vraie découverte pour moi que cet album, et sans doute un nouvel horizon dans le ciel de mes lectures à venir.

Lien : http://parures-de-petitebijo..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2007
Lecture jeune, n°121 - « Heu… y’a un homme qui est mort… Edouard Mazé qu’il s’appelait… » En 1950 à Brest, les ouvriers employés à la reconstruction de la ville se mettent en grève. Lors des manifestations, les affrontements avec la police sont violents. Les blessés sont nombreux et le 17 avril, le jeune Edouard Mazé est tué. René Vautier, cinéaste engagé, est contacté par les grévistes. Assisté de Désiré et Ti Zef, il filme les événements qui agitent la ville. Chaque nuit, le film réalisé est projeté sur les chantiers en grève et le poème d’Eluard, Un homme est mort, lu à l’assemblée. Le documentaire de René Vautier n’a pas résisté à ses multiples projections, c’est la raison pour laquelle est né le projet de cette bande dessinée. Kris, son instigateur, mène une importante recherche documentaire dès 2003. Il rencontre des témoins, repère les lieux… Puis il s’agit d’écrire les parties « manquantes ». Le résultat est une réussite. On est happé par le récit et en complète empathie avec les personnages. On ressent également la sincérité et l’envie des auteurs de servir cette histoire-là. Ils livrent un récit éminemment politique et tout simplement bouleversant. La bande dessinée est suivi d’un dossier documentaire très complet qui éclaire utilement le propos des auteurs. Ndlr Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Au rendez-vous allemand

Un homme est mort qui n'avait pour defense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n'avait d'autre route
Que celle ou l'on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l'oubli

Car tout ce qu'il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd'hui
Que le bonheur soit la lumiere
Au fond des yeux au fond du coeur
Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frere et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d'amis
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grace à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant .

Paul Eluard
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Va montrer ton film partout... Que les gens voient comment les ouvriers se battent et meurent ici... et surtout qu'ils voient qu'on est unis et qu'on ne cèdera pas.
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- Ca va être rigolo... comment on fait?
- Ha, c'est pas Hollywood. C'est du breveté "Vautier-Afrique 50", méthode utilisée sur mon premier film...
Quatre épingles pour tenir la pellicule...
une lame de rasoir pour couper là où il faut...
un flacon d'acétone pour lier le tout...
... et les pouces pour appuyer dessus en attendant que ça sèche.
- C'est tout?
- Bah oui, comme dit ma grand-mère : "C'est toujours plus facile de faire avec ce qu'on a plutôt qu'avec ce qu'on n'a pas."
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Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli.

Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre.

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amis
Ajoutons-y Mazé
Mazé est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Au rendez-vous allemand, Paul Eluard (1941)
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C'est curieux quand y'a un type qui part : d'un côté, ça fout une tristesse terrible et de l'autre, ça rend ses camarades plus unis et plus forts... c'est une connerie, la mort.
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Vidéo de Étienne Davodeau
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