AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 377 notes
5
28 avis
4
20 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'ai vraiment dévoré cette bande dessinée ! Ce n'est pas qu'un fait divers illustré. C'est un témoignage poignant. On découvre des hommes engagés, solidaires, au bout du rouleau et un peu poètes... Si vous vous attendez à une histoire avec une intrigue, arrêtez-vous ! C'est une tranche de vie comme je les aime. Juste un petit moment dans la vie de ces personnages banals mais qui vivent quelque chose de (tristement) extraordinaire.
Les dessins de Davodeau, eux sont très réalistes. Les traits des personnages sont bien faits ; ils laissent transparaître les émotions, et ce même quand il n'y a pas de texte !
À la fin, vous pourrez découvrir un dossier qui reprend ces événements. C'est très intéressant et il complète vraiment l'oeuvre.
À découvrir !!!
Lien : http://lavisdechtimie.over-b..
Commenter  J’apprécie          40
Davodeau raconte ici l'histoire des manifestations ouvrières à Brest en 1950, pleine période de reconstruction de cette ville, presque entièrement détruite par les bombardements alliés de 1945. La plupart des contestataires présentés sont cégétistes, mais la légitimité de leur action, compte-tenu de leur situation sociale, fait passer au second plan l'engagement politique qui est le leur, à une époque où la guerre froide est déjà installée. La postface de l'historien Pierre le Goïc explique clairement que ce mouvement social a fédéré une grande partie des classes populaires, bien au-delà de la mouvance communiste. La mort d'Edouard Mazé a contribué à renforcer cette union autour des revendications sociales.
Décidément, c'est bien dans ses oeuvres "reportages" qu'Etienne Davodeau est le plus convaincant et le plus émouvant.
Mon préféré reste Rural, pour sa thématique.
Commenter  J’apprécie          80
A Brest, en 1950, la reconstruction de la ville a donné lieu à des manifestations ouvrières de grande ampleur. Débordée, la police a tiré dans la foule et un homme est mort, Edouard Mazé. La "section brestoise du bâtiment" de la CGT a eu l'idée de faire couvrir l'événement par René Vautier, un journaliste interdit de séjour en France après avoir réalisé un reportage sur l'Afrique coloniale. Avec de petits moyens techniques, deux assistants improvisés et surtout une grande sensibilité, le cinéaste R. Vautier a filmé les acteurs du mouvement, les proches du drame.
Krys est parti de cette histoire authentique pour écrire le scénario de cette BD illustrée par Etienne Davodeau. Il en résulte ce magnifique album où l'émotion va crescendo. On y retrouve le talent et la sensibilité du dessinateur au service d'un superbe texte. La postface qui resitue l'événement dans son contexte social et historique est très intéressante. A découvrir !
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          120
Pour certains, la bande dessinée, c'est un truc de gosse. Pour beaucoup, la BD est un loisir divertissant.

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une bande dessinée qui dépasse largement tout cela. Je vais vous parler d'un album qui prend place dans le devoir de mémoire.

Expression grandiloquente, impressionnante, je vous le concède bien volontiers. Par ailleurs, de quelle mémoire suis-je en train de parler ? Il n'y a pas qu'une seule mémoire, et en ce jour, je m'adresse à la mémoire du peuple de gauche. Et oui, pas moins. Ceci dit, vous aviez sans doute deviné, avec cette introduction, que je faisais dans le solennel. A raison, car cet album mérite cette mise en avant.



Ainsi donc, peuple de gauche, voilà ce dont je veux que tu te souviennes. Et que Kris et Davodeau ont mis en avant.

Souviens-toi du début des années 50, à Brest, peut-être n'étais-tu pas né. Souviens-toi de cette grande période de reconstruction qui saisit toute la France, et à plus forte raison les cités du mur de l'Atlantique. Que nous reste-t-il, d'ailleurs, de cette période ? de quoi te souviens-tu ? de peu de choses, sans doute, le temps faisant son travail d'oubli.

Nos deux auteurs souhaitent donc te voir garder cette histoire en mémoire, peuple de gauche. Cette petite histoire, dans la Grande Histoire.

Oui, vous sentez que je tourne autour du pot, mais je vous rassure, je viens au fait.



L'histoire qui nous est contée, c'est celle des grèves du printemps 1950 à Brest. Dockers, ouvriers du bâtiment, de l'arsenal, se mirent en grève pour obtenir de meilleurs salaires. le Maire MRP de la ville interdisait la plupart des manifestations, se basant sur une législation vichyssoise. Plusieurs députés PCF furent arrêtés, pour cause de supposés troubles à l'ordre public. le 17 avril 1950, une nouvelle manifestation devait avoir lieu, mais le maire n'avait pas pris d'arrêté d'interdiction. Quelqu'un le réalisa pourtant, et l'antidata, à la demande d'autorités supérieures.

Les forces de police furent présentes en nombre face aux manifestants. Et dans un mouvement de foule, un malheur arriva. A la suite d'un ordre donné par un officier, les policiers tirèrent. Plusieurs blessés dans les responsables de la CGT. Et un mort : le jeune Edouard Mazé.



Arrivé peu après sur la ville à la demande de la CGT, le cinéaste René Vautier devait initialement réaliser un film de formation interne pour le puissant syndicat. Il ira plus loin. Il film bien entendu les grévistes, et les lieux de leurs combats. Les rassemblements liés à la mort de Mazé, aussi. Mais impossible de prendre du son, il n'avait pas le matériel adéquat. Alors une idée lui vient. Utiliser un poème écrit par Paul Eluard, pour la mort du résistant Gabriel Péri, intitulé « Un homme est mort ». Déclamant le poème devant les images, il remplace le nom de Péri par celui de Mazé.

Le film, émouvant, et son texte lu en direct, font le tour des piquets de grève, créant chez tous les grévistes un sentiment de fierté commun. Mais un jour, Vautier ne peut pas lire le texte. Problème de voix. Tizeph, l'un des militants CGT qui l'accompagne partout à Brest, prend se place, et déclame le texte. A sa façon.

Eluard aura la chance d'écouter ce texte, enregistré une unique fois. Il en sortira avec une émotion immense, celle de découvrir l'un de ses textes « digéré » par le peuple.



Voilà de quoi parle « Un homme est mort » de Kris et Davodeau.

C'est une ode. Une ode à la lutte. Se battre pour en quoi l'on croit. C'est au peuple de prendre son destin en main, de travailler à améliorer son sort. A lui de se regrouper, de se former, pour peser sur notre société.



Un tel album rappelle en quoi être marxiste est une fierté.
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
Commenter  J’apprécie          30
Brest 1950. Les ouvriers travaillant à la reconstruction de la ville sont en grève. La manifestation tourne mal. Les forces de l'ordre tirent. 1 mort. de cette histoire vraie, Davodeau fait une BD très bien documentée mais m'a laissée un peu sur ma faim...Aucune remise en cause de la qualité de l'album, c'est juste un problème que j'ai souvent avec les BD: à peine l'histoire installée, hop c'est fini! Frustrant...
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
Commenter  J’apprécie          00
1950, France.

René VAUTIER est originaire de Brest. Cinéaste, il revient dans sa région natale après avoir tourné " Afrique 50 " et couvert un événement en Irlande.
Sollicité par d'anciennes connaissances, il lui est demandé de réaliser un court-métrage pour le compte de la CGT - Section Brestoise du Bâtiment en filmant les réactions des ouvriers chargés de la reconstruction de Brest. La grève menée par les ouvriers a pris une ampleur inattendue puisque d'autres corps de métier sont venus se rallier au mouvement.
Bricollé avec des bouts de riens, le film que René VAUTIER va réalisera va mobiliser d'autant plus les grévistes.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          30
Cette BD relate les grèves ouvrières à Brest en 1950, et le fait divers tragique qui a causé la mort d'un homme lors d'une manifestation, où les policiers, arrivés en grand nombre, ont tiré dans le tas. Un cinéaste, René Vautier, est chargé de prendre des images des grèves. La BD relate ceci : tournage, visionnage du film sur les lieux de la grève jusqu'à "la mort de la pellicule". Il ne reste rien de ce film mais la BD le fait revivre.

Dossier final très très intéressant où est relaté la génèse du projet, les recherches durant plusieurs années à Brest, les trouvailles, les témoignages, mais aussi l'historique de ces mouvements ouvriers, bref un "pourquoi du comment" complet et passionnant.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (664) Voir plus



Quiz Voir plus

Douce France

L'histoire commence à Lyon, devant le 89 montée de l'Observance, "c'est donc ici, devant chez lui qu'il s'est fait tuer (...) le 3 juillet 1975, à 2h42 du matin. (...) " dit l'un des personnages faisant référence au juge...............?............ surnommé "le Sheriff".

François Michel
François Fayard
François Renaud
François Courrières

10 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Cher pays de notre enfance: Enquête sur les années de plomb de la Ve République de Etienne DavodeauCréer un quiz sur ce livre

{* *}