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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une fois passées les premières pages, on ne peut lâcher ce roman...

L'enfant a 8 huit, ses parents sont médecins et appartiennent à la classe moyenne indienne mais cela ne signifie pas qu'ils vivent à l'aise, au contraire, l'enfant et ses parents vivent chichement dans un trois pièces dont deux sont réservés au dispensaire où travaillent ses parents. Ils s'entassent donc dans la seule pièce restante ! L'enfant est souvent malade, il passe donc beaucoup de temps seul dans l'unique pièce à vivre, sans faire de bruit : spectateur silencieux, il écoute à travers la fine cloison les conversations des adultes qui viennent consulter : maladies, rumeurs, disparition des enfants du bidonville voisin, aucun sujet ne lui échappe...
Mais c'est surtout sa famille qu'il aime ausculter : Grand-père, radin, que tout le monde espère voir mourir bientôt car il a la chance d'avoir une maison dont tous espèrent hériter, Cousin, un ado un peu loubard, son oncle Six-Doigts, fonctionnaire, qui passe de temps en temps à son travail pour toucher les pots de vin qui lui reviennent et qui, avec sa femme, complotent pour s'octroyer la totalité de l'héritage, sa tante "Paria" flic qui a fait un mariage d'amour au grand désappointement de la famille, sa tante "Parfaite" qui a épousé l'homme choisi par sa famille et qui, sans jamais se plaindre, en subit les conséquences chaque jour et encore bien d'autres membres de cette nombreuse famille constituant un bel échantillon de personnages que l'enfant observe, écoute et ausculte comme pour diagnostiquer la maladie dont ils souffrent et, à travers eux, les maux dont souffre l'Inde...
Et, en fait de maux, ce grand pays n'en manque pas : pauvreté, violence, disparitions d'enfants et trafic d'organes, corruption, addiction à la drogue des jeunes, prix exorbitant de l'immobilier, mépris des femmes, rivalités familiales,... autant de maladies que l'enfant observe et analyse avec ses yeux encore bien candides... En résumé, c'est un portrait assez complet de l'Inde moderne que nous propose Abha Dawesar avec ce roman et, autant que je puisse en juger, je trouve qu'il est très réussi...

La suite sur le blog...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Un petit garçon chétif et intelligent, "l'enfant", porte sur sa famille et sur le monde qui l'entoure un oeil à la fois pur et acéré.

Ses parents,"Père" et "Mère", sont médecins et travaillent dans l'appartement familial, qui se trouve de ce fait réduit à une très petite pièce à vivre (à dormir, à être convalescent pour ce petit garçon souvent malade) isolée du cabinet de consultations par une mince cloison à travers laquelle il entend tout, comprend tout, ou presque. Ils l'élèvent avec intelligence, bienveillance, mais en prenant garde à ne pas trop le gâter, contrairement à ce qu'ils ont vu faire pour ses grands cousins, l'un toxicomane et l'autre, méchant, qui va sur une pente glissante de trafics, de violence, de volonté de dominer.

Ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie sans pour cela piétiner en attendant la mort du grand-père (indigne), sans calculs pour le déposséder de ses biens, sans tenter de redistribuer les cartes de ses préférences parmi ses enfants et, last but not least, sans accepter les règles du jeu de la corruption qui pourrit toutes les institutions, notamment les administrations auxquelles ils se heurtent lors de leurs démarches pour ouvrir un nouveau cabinet de consultation. On sent que ce sont des gens bien, qu'ils gardent leur ligne de conduite malgré un fonctionnement familial et social désespérant. Je les ai vus un peu comme des fourmis qu'on déplace de leur trajet, qui prennent un peu de temps pour le retrouver et s'y attellent de nouveau, inlassablement et sans perdre l'espoir qu'à un moment, c'est obligé, les choses iront comme elles le devraient (qu'ils tomberont sur un employé non corrompu qui fera avancer leur dossier sans exiger de commission au passage).

Par les yeux de cet enfant, qui observe tout l'air de rien, comme une petite souris ( ! ), la famille est décrite par touches, la cupidité de certains, le besoin de reconnaissance ou de s'affirmer d'autres... cette complexité des relations familiales m'a beaucoup plu. Les surnoms attribués aux oncles et tantes (Psoriasis, Paria, Prout...), aux voisins ont pour moi renforcé l'identification, comme si le fait de les connaître par ces surnoms ironiques, de les comprendre, signifiait que je faisais un peu partie de cette famille.

Et derrière les "petites histoires" individuelles, en fond, on perçoit les problèmes majeurs de la société indienne, encore un mélange de pouvoir, de cupidité et de violence amenant des situations parfois ubuesques.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre parce que l'écriture est fluide, parce que le tableau dépeint est saisissant et parce que j'ai eu l'impression d'approfondir une autre facette de l'Inde, effleurée avec "Show business", de comprendre un peu mieux certains aspects culturels.

L'auteur a mon âge, a déjà publié d'autres romans. Il va falloir que j'aille voir ça de près.
Lien : http://rongeursdebibli.canal..
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A travers l'histoire d'une famille L'Inde en héritage nous présente l'Inde contemporaine et les maux qui la rongent. le personnage principal est un petit garçon maladif. Il habite avec ses parents, médecins généralistes, dans leur maison-dispensaire composée de quatre pièces dont trois à usage professionnel. La pièce d'habitation sert à la fois de chambre, cuisine, salle à manger... L'enfant et ses parents couchent dans le même lit.

Comme sa santé fragile l'empêche souvent d'aller à l'école, l'enfant reste à la maison et écoute les patientes de sa mère à travers la mince cloison. Il se constitue ainsi tout un bagage de mots techniques et de noms de maladies qu'il cherche dans le dictionnaire. Il entend aussi parler de femmes maltraitées par leur mari ou leur belle-mère, d'enfants qui disparaissent, de reins volés. C'est un petit garçon intelligent et ses parents discutent beaucoup avec lui, n'hésitant pas à lui expliquer la marche du monde.

La famille paternelle de l'enfant est aussi un des centres importants de sa vie. Ses oncle et tante Six-doigts attendent avec impatience la mort du grand-père dont ils espèrent détourner l'héritage. L'enfant est encore confronté à la corruption généralisée : la police qui ferme les yeux sur des crimes, des politiciens compromis avec un trafiquant d'armes, les dessous de table qu'il faut payer pour la moindre formalité administrative (l'enfant constate que la pratique est tellement admise que ce n'est plus sous mais sur la table qu'ils se paient, aux vues et sus de tout le personnel présent).

Au milieu de toutes ces magouilles les parents de l'enfant ont de solides principes moraux et s'y tiennent quelques soient les circonstances. J'ai trouvé très sympathique ce couple qui essaie de progresser honnêtement et ce n'est pas toujours la solution la plus facile. J'ai été touchée aussi par la façon dont ils élèvent leur fils en lui transmettant leurs valeurs. Elle s'oppose de façon radicale à l'éducation qu'ont reçue les deux cousins, un drogué et un jeune malfrat à qui leurs mères ont toujours tout passé. Malgré une description assez sombre de la société indienne Abha Dawesar montre donc qu'il y a matière à espérer. Un regard un peu détaché sur les événements et une note d'humour font aussi que j'ai beaucoup apprécié ce roman.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'Inde en héritage est un livre qui nous apprend beaucoup sur la vie quotidienne dans ce pays. L'histoire est celle d'une famille quasi ordinaire, elle est racontée d'une manière simple car vue par les yeux d'un enfant, mais bien écrite. L'intérêt majeur du livre réside dans la description des faits et gestes du quotidien, qui nous révèle beaucoup de choses : la place des enfants, les rapports des simples citoyens avec l'administration, la police, les banques, et les relations entre les membres de la famille (où l'hypocrisie joue un rôle central).
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