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Isabelle Reinharez (Traducteur)
EAN : 9782264046710
480 pages
10-18 (22/05/2008)
3.37/5   146 notes
Résumé :
Delhi, années 1990. La violence des castes déchire le pays, les étudiants s'immolent lors de manifestations contre le gouvernement.
Elles sont trois une lycéenne, une divorcée, une bonne à graviter autour de Babyji, petite lolita indienne qui, inspirée par ses cours de physique quantique, conjugue la passion du savoir avec le plaisir des sens. Au travers du jeu des possibles entre ces femmes que tout devrait séparer, c'est l'Inde moderne loin du folklore et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Lycéenne brillante, la tête pleine d'idéaux et se destinant à une grande carrière d'ingénieur, Anamika voit sa vie bouleversée par la découverte de la sexualité. Découverte qui amène d'autant plus de questions qu'elle se déroule de manière très peu conventionnelle. Ses premières amours sont en effet exclusivement féminines : une femme divorcée (de quoi faire frissonner tous les milieux conservateurs), sa nouvelle domestique, appartenant de surcroît à une caste bien inférieure à la sienne, et une de ses camarades d'école.

Sa confrontation avec le désir masculin ne se déroulera pas plus sereinement : harcèlement sexuel dans le bus, propos obscènes d'un étudiant de basse caste, assiduités gênantes du père de son meilleur ami.

Babyji rompt finalement en quelques semaines tous les tabous de l'Inde : respect et déférence envers les aînés, séparation stricte des castes, respect des traditions contre le modernisme qui cherche à s'imposer.

Ma lecture a été moins enthousiasmante que prévu au vu du sujet : ne connaissant pas très bien l'Inde et son climat social, j'ai sans doute raté beaucoup de passages qui pouvaient être choquant pour un Indien, mais qui m'ont laissé indifférent. Côté qualité littéraire, l'écriture m'a semblé assez faible par moment. le bilan final est assez mitigé : pas mal, mais peu mieux faire !
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Les débuts de Babyji m'ont vraiment laissé perplexe et je me suis demandée ou l'auteur voulait en venir et si oui ou non je devais poursuivre ma lecture. Et puis je me suis accrochée et je ne regrette pas car au final, j'ai aimé ce roman.

Au premier abord, le récit donne une impression de légèreté : une adolescente lesbienne qui nous parle de ses conquêtes féminines. Mais en réalité, Abha Dawesar dépeint ici une chronique sur la société complexe indienne. On y découvre les castes qui régissent la population, le pays qui oscille entre modernité et tradition et la place de chacun (la place de la femme et de l'homme).

Les personnages deviennent au fur a et mesure très attachant et je les ai quitté avec regret. L'écriture de l'auteur est fluide et j'ai beaucoup aimé les nombreuses références a la littérature :
"- Qu'aimes-tu lire, Anamika ? s'informa Linde, en se tournant vers moi.
- Je m'efforce d'éviter les best-sellers.
Je me trouvai snob, a l'instant même ou je m'entendis prononcer ces mots.
- Pourquoi ? demanda-t-elle aimablement.
- Disons qu'en littérature j'ai encore besoin d'assurer mes arrières. L'été dernier, j'ai lu presque tout Dostoievski.
Elle haussa un sourcil et remarqua :
- C'est du sérieux.
- Apparemment, elle aime les choses sérieuses, intervint ma mère.
Quand j'étais en seconde, ma mère contrôlait mes lectures et approvisionnait mon étagère en Jane Austen et George Elliot."

En bref ce n'est pas un coup de coeur mais un roman que j'ai pris plaisir a lire. J'ai aimé découvrir une autres cultures tellement différente de la notre.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Anamika est une lycéenne indienne hors du commun: élève brillante, dotée d'un sens inné de l'autorité et de la discipline, elle a été nommée Premier Prefet de son lycée. Mais ce qui fait d'elle un être à part, c'est son goût pour l'abstraction, son questionnement incessant sur les mystères de la vie et de l'esprit humain, sa recherche éperdue de liberté et de vérité, qui seront portés à l'effervescence par l'éveil intense de sa sensualité d'adolescente.

A 16 ans, Anamika est impatiente de rentrer dans le monde des adultes, et il lui paraît indispensable, pour ce faire, de découvrir la sexualité. Ce qui n'est guère aisé dans un pays de civilisation multimillénaire, aux traditions rigides, où les interdits sont nombreux et pèsent sur les rapports entre humains.

Une rencontre de hasard va l'amener à approcher une belle femme libre et indépendante, dont elle tombera rapidement amoureuse. Facilement, Anamika parvient à pénétrer dans la vie de celle qu'elle surnomme Linde (parce qu'elle est aussi magnifique, généreuse, changeante, que le pays qui les a vu naître toutes deux), et devient sa maîtresse. Ou plutôt son amante.

C'est également le hasard qui amène Rani à devenir la nouvelle bonne de la famille, à peine quelque jour après qu'Anamika l'ai surprise dans un moment intime. Rani est de condition modeste, mais elle est belle et a du caractère. Anamika aime les belles femmes, et n'a que faire des conventions. Elle noue avec Rani une relation tendre et charnelle. Désormais, Anamika est le "petit prince" de Rani, qui l'appelle du surnom affectueux de Babyji.

Dans la tourmente effervescente de l'éveil du désir, Anamika s'éprend également de Sheela, une camarade de e, aussi claire de peau qu'une actrice de Bollywood.

de bonheur exultant en sensualité exaltée, de jalousie rongeante en questionnements existentiels, la vie affective d'Anamika est aussi impétueuse qu'un torrent en crue.

Elle se trouve bouleversée par la confrontation au désir de deux hommes: Adit, le père de son meilleur ami, et Chakra Dev, le voyou du lycée; et par la découverte de son ambivalence trouble.

Dans ce parcours initiatique, Anamika découvrira en elle une part obscure, et fondamentalement violente, et comprendra finalement la nécéssité d'intégrer cette part d'elle-même plutôt que de la renier.


Ce roman initiatique est superbe, décapant, envoutant. Je l'ai d'autant plus apprécié qu'il dépeint avec réalisme et sans pudeur une face actuelle de l'Inde, pays qui m'a éblouie lorsque que je l'ai parcouru en "routarde" il y a presque 10 ans
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Anamika, 16 ans, bonne élève et en pleine découverte d'elle-même. Attirée par les filles, elle n'en fait pas un drame : en bonne scientifique, elle analyse la situation et fait des expériences. 3 : avec une femme plus âgée, divorcée, avec la bonne de ses parents et une camarade de classe. Sans distinction de caste non plus.
C'est aussi le moment de la prise de responsabilité et de risque : elle s'engage à perdre son poste de premier préfet dan une école, si un de ses camarades de classe refait des siennes. Elle met en danger ses amitiés.
Elle apprend.
Elle navigue entre les préjugés, les assignations et les pervers.
Bref, ce fut une bien belle découverte littéraire pour moi. Tant par le style de l'auteur que par la force du roman et de son héroïne, toute jeune femme libre dans sa tête et qui aspire à l'être avec son corps. Ce corps qui lui appartient, mais dont elle ne peut disposer à sa guise dans une société encore très traditionnelle (traditionaliste ?)
Le roman donne une image de l'Inde très contrastée : ce que l'on sait en Occident (caste, corruption, viols dans les transports en commun, coupure d'électricité...) et ce dont on se doute moins, qui est plus souterrain, qu'on imagine moins (lois pour une "discrimination positive", homosexualité...)
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Anamika est une brillante élève de terminale scientifique. Dans son établissement scolaire, qui accueille des élèves de la maternelle à la terminale, c'est elle, qui chaque matin, fait s'aligner sur le terrain de sport les six milles élèves avant de les envoyer en cours.

Anamika a deux passions dans la vie : les sciences - elle veut être ingénieur en physique quantique - et le corps des femmes.

Petite, menue, androgyne, celle que les critiques de ce livre ont souvent affublée du surnom de Lolita indienne, n'a rien de prime abord de sexy. C'est pourtant elle qui séduit d'abord la mère d'un élève de son établissement scolaire, puis la jeune bonne de la famille, et enfin une de ses camarades de classe, avant que le père de son meilleur ami tombe également sous son charme. Et tout cela en même temps.

Au-delà de ce qualificatif de Lolita indienne - qui a sans doute été pour beaucoup dans le succès du livre de Abha Dawesar paru voilà maintenant près de quinze ans - c'est surtout la description de la société indienne qui est particulièrement intéressante, même s'il faut souligner que celle-ci date également de quinze ans et que les sociétés évoluent de plus en plus vite.

Les rapports entre les différentes classes - et les différentes castes - de la société indienne, le regard que chacune porte sur les autres, a dû également évoluer. Mais cette description n'en n'est pas moins enrichissante et permet malgré tout de faire une comparaison avec ce que nos sociétés occidentales vivaient au début de ce XXIè siècle.

L'un des aspects surprenants de ce récit, c'est la très grande liberté de ton avec laquelle Anamika s'adresse aux adultes - alors qu'elle n'est qu'une adolescente, d'où son surnom de Babiji - liberté de ton que les adultes semblent accepter sans problème. Cette liberté de ton étonne car, dans nos sociétés occidentales pourtant réputées pour être très tolérantes vis à vis du comportement des jeunes, même aujourd'hui, quinze ans après que ce roman ait été écrit, on voit mal des jeunes s'adresser aussi librement aux adultes.

L'autre point également déconcertant , c'est la facilité avec laquelle les amantes d'Anamika acceptent ses avances sexuelles, sans se poser de question, comme si c'était quelque chose de très normal - et sans non plus qu'Anamika ait besoin de passer par des tentatives d'approche prudentes ou de séduction - aussi simplement que si elles acceptaient de la jeune fille le bol de cacahuètes lors d'une soirée. Alors que, dans le même temps, elles redoutent la réprobation de la société indienne si ces liaisons venaient à être connues.

On l'aura compris, Babyji vaut d'abord pour la fenêtre qu'il ouvre sur cette société indienne - et notamment son système scolaire - avant les qualités littéraires proprement dites du roman. Mais c'est une lecture qu'il faut tenter même si l'intrigue ne se révèle pas particulièrement passionnante, ni le style époustouflant.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'aimes-tu lire, Anamika ? s'informa Linde, en se tournant vers moi.
- Je m'efforce d'éviter les best-sellers.
Je me trouvai snob, a l'instant même ou je m'entendis prononcer ces mots.
- Pourquoi ? demanda-t-elle aimablement.
- Disons qu'en littérature j'ai encore besoin d'assurer mes arrières. L'été dernier, j'ai lu presque tout Dostoievski.
Elle haussa un sourcil et remarqua :
- C'est du sérieux.
- Apparemment, elle aime les choses sérieuses, intervint ma mère.
Quand j'étais en seconde, ma mère contrôlait mes lectures et approvisionnait mon étagère en Jane Austen et George Elliot.
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Je songeai au principe d'incertitude de Heisenberg. Tout comme on ne pouvait jamais être certain à tout instant de sa position exacte étant donné sa vitesse, je ne pourrais jamais être certaine à tout instant des conséquences exactes étant donné les élans de mon cœur. Et si je devais être fidèle à moi-même, connaître mon cœur avec une précision infaillible s'avérait crucial.
- L'incertitude n'est-elle pas le prix à payer pour suivre sa vérité, pour affronter son obscurité et la combattre ? demandais-je.
- Je me souviens d'avoir pensé comme toi.
- Et ?
Avait-elle essayé et échoué ? Linde n'avait pas abordé ce sujet, Adit non plus.
- Ton obscurité pourrait révéler ce qu'il y a de meilleur en toi.
Peut-être avait-elle raison. Mais je ne me voyais pas échouer face à moi-même ou à Chakra Dev. J'étais convaincue de ma force. J'admirais Adit parce qu'il avait été sur le champ de bataille et avait reçu une balle sans prendre la fuite. Mon champ de bataille à moi était dans ma poitrine. Partir dans un pays nouveau comme l'Amérique, où personne de ma famille n'avait jamais mis les pieds, me paraissait un jeu d'enfant comparé au fait de m'aventurer dans le vaste paysage qui s'ouvrait en moi.
Je quittai mon fauteuil et me penchai pour déposer un baiser sur le front de Maya.
- Je suis contente de vous avoir rencontrée, dis-je.
- Moi aussi. Tu n'es plus tout à fait comme tu étais plus tôt dans la soirée.
- Je me sens plus légère et plus lucide. Bien que Tripta dirait que ce n'est qu'un afflux de nouvelles substances chimiques.
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Delhi est une ville où tout se passe dans la clandestinité. Une ville où l'horizon disparait derrière les émissions de microparticules et où les journées sont brûlantes. Une ville sans amour mais avec des tonnes de passion. Comment la passion sans amour peut-elle exister ?
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La vie avait été trop belle pour être vraie, ces quelques dernières semaines. J'aurais dû me douter que tout cela aurait une fin. L'utopie n'était pas un état stable.
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L'univers était chaotique et relatif. Ces aspects-là pouvaient se mesurer. Il existait quelques faits concrets sur lesquels on pouvait baser une façon de vivre sa vie. Je m'étais toujours moquée de la religion comme d'une béquille destinée aux masses, ce n'était donc même pas envisageable. Il nous avait fallu deux mille ans pour découvrir que nous ne savons rien. Cette instant-là, où j'étais affalée sur mon lit, changea toute ma vie. J'étais soudain libre. Libre et libérée du fardeau de la connaissance, et donc de toute morale qui en découle. Seuls comptaient les sentiments. Et les sensations.
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Abha Dawesar - Madison square park .Abha Dawesar vous présente son ouvrage " Madison square park" aux éditions Héloïse d'Ormesson. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/dawesar-abha-madison-square-park-9782350873541.html Notes de Musique : Expatriates by Yair Yona. Free Music Archive Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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