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Laurence Videloup (Traducteur)
EAN : 9782350871219
316 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (20/08/2009)
3.36/5   58 notes
Résumé :
De sa chambre, coincée entre les cabinets de ses parents médecins, avec les microbes et les bactéries pour compagnons de jeux, un petit garçon ausculte son entourage. Observateur discret, il capte l'imposture ambiante, perçoit la violence qui vérole le système. Ses oncles et tantes cupides qui complotent pour détourner l'héritage du grand-père constituent ses sujets d'étude. Puis la télévision lui offre le spectacle de l'avidité des puissants. Ici, on vole un rein, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre offert par une amie en septembre 2013, pour mon anniversaire... Passionnée par l'Inde, cette amie avait , quelques années auparavant, réalisé un périple dans ce vaste pays, m'avait déjà offert un flot d'images...(les clichés nombreux qu'elle avait saisis ...)

Déjà plus de trois mois... depuis cette lecture , pas complètement achevée,
non pas par désintérêt, mais les thèmes, sujets abordés sont des plus sombres, relatant les réalités quotidiennes de L'Inde, franchement peu réjouissantes...
Envie de reprendre un souffle et un environnement moins anxiogènes,
moins morbides...

Ce roman est prenant mais combien noir, de par les réalités décrites... Nous apprenons mille choses sur l'Inde... à travers le regard d'un enfant.

Un très jeune garçon, enfant unique d'un couple de médecins, exerçant dans une maison-dispensaire...où l'enfant , derrière les cloisons, entend les confidences et consultations des patients de ses parents !! Il apprend ainsi le monde et la vie... Pas toujours sous son meilleur jour !!!

Ce très jeune garçon, de constitution très fragile, d'autant plus avec la proximité de tous ces malades, et ces microbes qui circulent partout, ne manque pas de tout écouter, tout observer, ravi de se distinguer à l'école auprès de ses petits camarades, en utilisant des termes médicaux savants...

"Sur la fragilité et la faiblesse de l'existence, l'enfant en connaît un rayon. Ce savoir est dans son sang, dans l'air qu'il respire. Les odeurs et les bruits de cette maison dispensaire représentent son monde car il n'a pas le droit de sortir et de jouer dans la rue. (p. 9 - Coll. 10/18- Janvier 2013 )

On accompagne les histoires de famille du père, médecin, fils préféré d'un patriarche autoritaire, peu commode et avare... Une floppée d'enfants qui
n'en veut qu'à son héritage, sauf ce fils , médecin, qui joue les pacificateurs,
les médiateurs dans cette famille d'"affreux , sales et méchants" !! de ce microcosme familial nous pénétrons dans le quotidien de la vie des Indous:
la corruption généralisée, l'immense misère, les effroyables conditions
sanitaires, les trafics d'enfants-mendiants, la chèreté de la vie [difficultés
pour se nourrir, se loger, se soigner, etc.], les mariages arrangés, les violences faites aux belles-filles, et aux femmes en général, leur absence de statut ...

"La place d'une femme dans la société lui est assurée par un héritier mâle. (...) Et afin de ne pas être un poids pour la belle-famille, il lui faudra produire un garçon ! Elle n'existe pas en tant que personne, comme lui par exemple. le seul moyen de changer ça, c'est d'avoir un fils. Quand il sera devenu une personne à part entière, alors elle sera la mère d'une personne à part entière. "( 10/18, 2013, p. 187)

Au milieu de cet environnement haut en couleurs, où le quotidien est éprouvant, il reste le noyau stable et chaleureux de ce couple de médecins dévoués, ayant
fait un réel mariage d'amour [ réalité des plus rarissimes dans le pays !], ainsi que ce jeune fils unique, choyé et aimé.

L'argent reste le nerf de la guerre, entre les mariages, alliances arrangés...les stratégies plus ou moins licites pour améliorer son quotidien....

Si on oublie la surabondance de termes médicaux, de plaies, maladies, défaillances physiques tragiques... les trop grands malheurs du peuple... ce roman nous apporte une abondance précieuse, et très enrichissante d'informations sur les usages, les coutumes en Inde, comme ces recours abondants à l'astrologie lors d'événements importants, dont principalement les mariages, où on soumet à un astrologue,
avant un mariage, le signe astral de la mariée [ pas du marié, évidemment !!??] pour savoir si tout va bien se dérouler...

La grande originalité du récit , est de découvrir le quotidien, les coutumes, les rituels traditionnels de ce pays à travers le regard d'un enfant...
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Un petit garçon chétif et intelligent, "l'enfant", porte sur sa famille et sur le monde qui l'entoure un oeil à la fois pur et acéré.

Ses parents,"Père" et "Mère", sont médecins et travaillent dans l'appartement familial, qui se trouve de ce fait réduit à une très petite pièce à vivre (à dormir, à être convalescent pour ce petit garçon souvent malade) isolée du cabinet de consultations par une mince cloison à travers laquelle il entend tout, comprend tout, ou presque. Ils l'élèvent avec intelligence, bienveillance, mais en prenant garde à ne pas trop le gâter, contrairement à ce qu'ils ont vu faire pour ses grands cousins, l'un toxicomane et l'autre, méchant, qui va sur une pente glissante de trafics, de violence, de volonté de dominer.

Ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie sans pour cela piétiner en attendant la mort du grand-père (indigne), sans calculs pour le déposséder de ses biens, sans tenter de redistribuer les cartes de ses préférences parmi ses enfants et, last but not least, sans accepter les règles du jeu de la corruption qui pourrit toutes les institutions, notamment les administrations auxquelles ils se heurtent lors de leurs démarches pour ouvrir un nouveau cabinet de consultation. On sent que ce sont des gens bien, qu'ils gardent leur ligne de conduite malgré un fonctionnement familial et social désespérant. Je les ai vus un peu comme des fourmis qu'on déplace de leur trajet, qui prennent un peu de temps pour le retrouver et s'y attellent de nouveau, inlassablement et sans perdre l'espoir qu'à un moment, c'est obligé, les choses iront comme elles le devraient (qu'ils tomberont sur un employé non corrompu qui fera avancer leur dossier sans exiger de commission au passage).

Par les yeux de cet enfant, qui observe tout l'air de rien, comme une petite souris ( ! ), la famille est décrite par touches, la cupidité de certains, le besoin de reconnaissance ou de s'affirmer d'autres... cette complexité des relations familiales m'a beaucoup plu. Les surnoms attribués aux oncles et tantes (Psoriasis, Paria, Prout...), aux voisins ont pour moi renforcé l'identification, comme si le fait de les connaître par ces surnoms ironiques, de les comprendre, signifiait que je faisais un peu partie de cette famille.

Et derrière les "petites histoires" individuelles, en fond, on perçoit les problèmes majeurs de la société indienne, encore un mélange de pouvoir, de cupidité et de violence amenant des situations parfois ubuesques.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre parce que l'écriture est fluide, parce que le tableau dépeint est saisissant et parce que j'ai eu l'impression d'approfondir une autre facette de l'Inde, effleurée avec "Show business", de comprendre un peu mieux certains aspects culturels.

L'auteur a mon âge, a déjà publié d'autres romans. Il va falloir que j'aille voir ça de près.
Lien : http://rongeursdebibli.canal..
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Une fois passées les premières pages, on ne peut lâcher ce roman...

L'enfant a 8 huit, ses parents sont médecins et appartiennent à la classe moyenne indienne mais cela ne signifie pas qu'ils vivent à l'aise, au contraire, l'enfant et ses parents vivent chichement dans un trois pièces dont deux sont réservés au dispensaire où travaillent ses parents. Ils s'entassent donc dans la seule pièce restante ! L'enfant est souvent malade, il passe donc beaucoup de temps seul dans l'unique pièce à vivre, sans faire de bruit : spectateur silencieux, il écoute à travers la fine cloison les conversations des adultes qui viennent consulter : maladies, rumeurs, disparition des enfants du bidonville voisin, aucun sujet ne lui échappe...
Mais c'est surtout sa famille qu'il aime ausculter : Grand-père, radin, que tout le monde espère voir mourir bientôt car il a la chance d'avoir une maison dont tous espèrent hériter, Cousin, un ado un peu loubard, son oncle Six-Doigts, fonctionnaire, qui passe de temps en temps à son travail pour toucher les pots de vin qui lui reviennent et qui, avec sa femme, complotent pour s'octroyer la totalité de l'héritage, sa tante "Paria" flic qui a fait un mariage d'amour au grand désappointement de la famille, sa tante "Parfaite" qui a épousé l'homme choisi par sa famille et qui, sans jamais se plaindre, en subit les conséquences chaque jour et encore bien d'autres membres de cette nombreuse famille constituant un bel échantillon de personnages que l'enfant observe, écoute et ausculte comme pour diagnostiquer la maladie dont ils souffrent et, à travers eux, les maux dont souffre l'Inde...
Et, en fait de maux, ce grand pays n'en manque pas : pauvreté, violence, disparitions d'enfants et trafic d'organes, corruption, addiction à la drogue des jeunes, prix exorbitant de l'immobilier, mépris des femmes, rivalités familiales,... autant de maladies que l'enfant observe et analyse avec ses yeux encore bien candides... En résumé, c'est un portrait assez complet de l'Inde moderne que nous propose Abha Dawesar avec ce roman et, autant que je puisse en juger, je trouve qu'il est très réussi...

La suite sur le blog...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Images de la vie quotidienne de la classe moyenne de la plus grande démocratie du monde. Remercions Laurence Videloup pour sa très agréable traduction servant l'écriture simple et facile d'Abha Dawesar. Ce brûlot est une charge contre la corruption de la société à commencer par les castes dirigeantes jusqu'au moindre fonctionnaire. Ce pamphlet s'adresse d'abord aux indigènes et le succès témoigne d'une vérité inconnue de l'européen qui malheureusement ne peut hiérarchiser et relativiser ces données qui s'ancrent probablement dans une culture et une histoire.
C'est par le petit bout de la lorgnette, le regard d'un enfant, que Abha Dawesar observe la vie quotidienne d'une famille de jeunes médecins. Les sujets défilent au gré des évènements quotidiens, les femmes et le mariage, l'hygiène, les autorités et le Parti. L'honnêteté de ton est troublante. Il faudra chercher l'espoir distillé de-ci, delà comme cette fonctionnaire honnête, ce mariage d'amour, la presse et tout de même la démocratie.
Nos pratiques politiques et économiques doivent nous éviter de porter un jugement sur l'Inde.
Ce pamphlet a connu un grand succès de librairie en Inde, il vaut de la part d'un Européen, un regard, une lecture, une attention.

Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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L'enfant d'un couple de médecins à Dehli se fait tout petit : il ne veut pas que les patients de la maison-dispensaire l'entendent. Mais lui écoute leurs conversations, leurs malheurs, leurs symptômes et emmagasine plein d'informations. Lui-même subit une énième rechute de malaria...

Grosse déception pour ce roman dénué des couleurs épicées auxquelles on peut s'attendre quand on narre l'Inde. Je n'ai pas ressenti le pays comme je l'ai ressenti avec Vikas Swarup et ses Fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire. J'ai trouvé le discours indirect libre détestable, tout comme l'anonymat de tous les personnages, affublés de surnoms. Je pense qu'un autre type de discours, un autre style, aurait beaucoup mieux servi l'histoire. On sait bien que tout n'est pas rose en Inde, mais pour le coup je n'ai même pas lu de bleu, de vert, d'orange et de violet.
Rien. Nada. Nothing. Voilà ce qui ressort de ma lecture. A trop vouloir flouter les identités au profit de la dénonciation, le livre, le récit, perd son âme, car ce sont souvent les personnages qui reflètent par leurs propres âmes une ambiance générale.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les futurs maris se suivent, encore et encore. C'est toujours la famille du futur qui rejette la fille de Pajet. (...)
Les adultes, eux , doivent s'intéresser à d'autres choses : son salaire, les avantages liés à son emploi au plan médical, pour la retraite, le niveau des parents et l'état de leur portefeuille immobilier. Plus important encore : le nombre de frères avec lesquels il lui faudra partager l'héritage et le nombre de soeurs qui saigneront à blanc la famille quand viendra le moment de les marier. (p. 153 - 10/18, 2013)
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A l'école, c'est la journée du Fondateur. Un Fondateur qui est aussi le propriétaire de l'école. On raconte que, petit, il était orphelin dans la rue, puis qu'il a ciré les chaussures à la gare, vendu des biscuits dans les trains, récupéré les vieux journaux vendus ensuite au poids, et ainsi de suite jusqu'à devenir le propriétaire d'une biscuiterie , d'un groupe de presse, d'un grand magasin et d'une école très rentable. Grâce à un dur labeur et un jugement avisé, le Fondateur est assis sur un tas d'or qui s'élève toujours plus haut vers le ciel, tout comme la chaîne de montagnes au nord du pays atteint le ciel sous l'effet de la tectonique des plaques. (p. 144, 10/18, 2013)
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La police est finalement gentille avec le docteur, dans son bon droit, c'est manifeste, et veut bien lui laisser la chance de surenchérir sur le pot-de-vin. (p. 140)
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"Entouré par la maladie et la mort, l’enfant cherche dans le dictionnaire chacun des termes qu’il entend, termes chargés d’affections : règles, hystérectomie, paroi utérine, trompes de Fallope, vagin. Mots inintéressants qui n’ouvrent la porte d’aucun secret. Les voix qui viennent consulter au sujet de ces problèmes, voix féminines ne faisant qu’un avec leurs troubles, ne sont pas sexy. Elles sont hystériques, effrayées, éplorées, tristes et malades. Voix de ceux et celles qui, surpris à l’instant où ils envisagent leur propre mort, leur propre putréfaction, considèrent leurs organes et leur corps comme autant de fruits pourris.
Il grandit avec la maladie. La malaria et les maladies infantiles, comme la varicelle, qui le touchent lui, mais aussi celles des autres : calculs rénaux, arythmie, leucémie, méningite, dépression, saignements utérins et eczéma. Il baigne dans l’odeur forte des muqueuses et la musique des laryngites. Le son des femmes qui, heure après heure, viennent se plaindre de leurs règles, leurs menstrues, comme elles les nomment. Son aigu de truies. Des heures, enfant, passées à songer à la couleur de la pisse du monde. La pisse de l’un, les crachats verts et sales d’un autre, l’érythème d’un autre encore et les selles jaunes du fils du suivant, le vomi pâle de la fille du dernier. Il y a des religieuses, vêtues d’amples habits blancs, qui s’occupent de cela par bonté d’âme. Des docteurs aussi, par exemple les parents de l’enfant. Il n’a pas encore songé à devenir missionnaire ou docteur." (Editions Héloïse d'Ormesson - p.7)
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Il ne sait toujours pas comment quelqu'un qui n'a rien peut devenir riche. A part le Fondateur, qui, de gamin des rues, est devenu millionnaire, il ne connaît aucune autre personne qui ait pu avec succès abandonner les lettres R-I-E-N et les transformer en O-N-T.
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Videos de Abha Dawesar (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Abha Dawesar
Abha Dawesar - Madison square park .Abha Dawesar vous présente son ouvrage " Madison square park" aux éditions Héloïse d'Ormesson. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/dawesar-abha-madison-square-park-9782350873541.html Notes de Musique : Expatriates by Yair Yona. Free Music Archive Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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