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Mulele Jarvis (Illustrateur)
EAN : 9781616557713
128 pages
Dark Horse (22/12/2015)
3/5   1 notes
Résumé :
If humankind was not meant to get nasty, we wouldn't have evolved the capacity to make COMICS! Celebrate your proclivity for freaky foulness with another volume in Grindhouse's sweet, sweet flipbook series, this time chronicling mastermind Alex de Campi's collaborations with Chris Peterson and Nolan Woodard on the Bee Vixens from Mars sequel Blood Lagoon, and Ulises Farinas and Ryan Hill on the star-bound sex romp Nebulina!
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Grindhouse: Doors Open at Midnight Double Feature 3 qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 8 de la série Grindhouse: Drive in, bleed out, initialement parus en 2015, tous écrits par Alex de Campi. Il contient 2 histoires indépendantes.

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- Lady Danger (dessins et encrage de Mulele Jarvis, avec une mise en couleurs de Marissa Louise) - Rachelle est une agente très spéciale pour une organisation secrète oeuvrant pour la paix dans le monde, plus petite et concurrente de la CIA. Elle est envoyée en mission en Chine par sa cheffe Angela, pour combattre le général Fong Ah-Chan. Là où il passe, les habitants ont tendance à mourir d'une maladie mystérieuse. L'affrontement se déroule plutôt bien. Mais par la suite la CIA importe le général sur le sol américain pour saboter l'organisation d'Angela.

Depuis le premier tome, le maître mot de ces récits est l'hommage. Ici il est tout d'abord question d'un hommage aux films d'espionnage de type James Bond, les gadgets en moins. le lecteur a très vite la puce à l'oreille quand les brèves cellules de narration indiquent que quand des américains sont en danger dans un pays étranger, le président n'envoie plus l'armée, mais une femme noire. Sans relever vraiment de la blaxploitation, ce récit s'inscrit dans le courant de cinéma ethnique, exhortant la fierté d'être afro-américain. La deuxième partie du récit montre qu'il s'agit plus d'une fierté d'appartenir à un quartier (ou un pâté d'immeubles) et de le défendre en tribu ou en clan. C'est ainsi que lors d'une bataille rangée, le lecteur voit passer tout un tas de gangs parodiques : des nubiennes, des juifs séfarades, des premiers prix de beauté, et des asiatiques.

Ce n'est pas la seule forme de parodie. le général est par exemple entouré d'un groupe de jeunes femmes en bikini maniant l'uzi avec précision. Angela (la cheffe de Rachelle) s'avère être elle aussi une experte en combat à main nue. Même si le ton est parodique, la scénariste n'oublie pas de raconter une histoire, avec une surprise puisque le personnage principal est neutralisé en milieu de récit. L'intrigue est quand même très linéaire et constitue essentiellement un prétexte pour évoquer la vie de quartier, avec une amourette en trame de fond, et des relations entre individus habitant au même endroit.

Mulele Jarvis réalise des dessins descriptifs, avec une part d'exagération. Il utilise des traits à peu près réguliers pour détourer les formes, pas toujours jointifs, comme s'ils avaient été tracés d'un coup, l'un après à l'autre. La densité d'informations visuelle par case est satisfaisante, sans être très élevée. Chaque personnage dispose d'un visage spécifique, lui aussi tracé à grands traits. Les visages sont expressifs, même si les expressions sont parfois un peu exagérées pour un effet comique ou parodique. L'artiste ne recherche pas une forme de beauté plastique bien léchée, préférant une forme de spontanéité.

Les décors et les environnements sont représentés avec un degré de simplification significatif. Lors de l'intervention de Rachelle sur une grande plaine herbeuse, le lecteur ne peut pas en détailler la géométrie et ne peut qu'émettre une supposition sur les fleurs rouges présentes, sans pouvoir les reconnaître par leur forme. Lors des séquences urbaines, le lecteur devine vaguement les immeubles en arrière-plan, mais sans détail de façade, encore moins avec la possibilité d'identifier un quartier. de la même manière, les intérieurs sont dégrossis rapidement, avec quelques éléments d'ameublement, mais sans beaucoup de détails. Par contre, le trait du dessinateur est très vivant, transcrivant bien les mouvements, avec la pointe d'exagération bienvenue pour être en phase avec ce récit de nature parodique.

Ce premier récit du recueil constitue une histoire complète, mettant en scène une héroïne plutôt jeune, afro-américaine. C'est l'occasion pour Alex de Campi de pasticher les films qui visent un public ethnique bien ciblé, sans pour autant adopter un discours militant. Elle se contente de montrer une héroïne féminine noire, damant le pion à un méchant jaune d'opérette. Les dessins portent la narration de manière professionnelle, avec quelques pointes d'humour visuel, et le degré d'exagération requis par cette histoire parodique. Au final, le lecteur aura souri à plusieurs reprises, mais l'absence de fond du récit en fait une histoire aussi vite lue, aussi vite oubliée. 3 étoiles.

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- Nebulina (dessins et encrage de John Lucas, mise en couleurs de Ryan Hill) - Britt et Veronica sont deux cosmonautes, chargées d'explorer les mers de Saturne pour y trouver de la vie. Alors qu'elles sont sorties sur cette Lune de Saturne, elles sont attaquées par ce qui ressemble à des tentacules et transportées dans un vaisseau spatial. Ce dernier est occupé par des créatures qui ressemblent à des anges idéalisés : un corps d'homme musclé et glabre, sans organe sexuel, avec une paire d'ailes. Elles arrivent nues comme des vers à l'intérieur du vaisseau. Veronica sollicite un vêtement et elle en obtient un très révélateur. Ils leur expliquent ce qu'ils attendent d'elles : s'accoupler entre elles pour produire un niveau d'excitation sexuelle qui déclenche la fécondité de la déesse Kim installée au coeur du vaisseau. Ainsi elle pourra repeupler des planètes désertées. La championne de la jouissance du vaisseau ne l'entend pas de cette oreille.

Nouveau récit, nouvel hommage à un genre d'une autre forme. le lecteur pense tout de suite à des récits du type Barbarella (1964) de Jean-Claude Forest, ou son adaptation en film Barbarella (1968) de Roger Vadim, avec Jane Fonda, mais en plus explicite. le thème est donc tout de suite celui du rapport sexuel, dans un cadre imposé. La scénariste commence par montrer Veronica se laisser convaincre de réconforter sa collègue Britt, dans une relation saphique. Il ne faut pas attendre beaucoup de case avant qu'un accessoire de type harnais godemichet fasse son apparition, suivi par un fouet. Les 2 femmes sont performantes ce qui les sauvent d'être éjectées dans l'espace, mais ce qui leur met également la pression pour une deuxième performance.

Alex de Campi ajoute un deuxième fil narratif qui est celui de la vengeance de la championne en titre, avec en plus l'objectif de repeuplement de planètes dépourvues de vie. L'histoire amalgame une touche de science-fiction, avec de la violence, une touche d'horreur et donc un fond érotique. de son côté le dessinateur ne recule à représenter la nudité féminine. Il y a donc des fesses et des seins, mais par contre il ne représente pas le sexe féminin de manière explicite, préférant laisser cette partie de l'anatomie féminine dans une zone relativement floue (même en cas de nudité frontale et les jambes écartées). Les dessins présentent bien une forme affirmée d'exploitation du corps de la femme à des fins érotiques et voyeuristes. le premier rapport sexuel entre Britt et Veronica s'étend sur 4 pages de manière explicite, sans aller jusqu'à la représentation de la pénétration. Il s'agit donc plutôt d'une forme d'érotisme que d'une forme de pornographie.

John Lucas détoure les formes par un trait assez fin. Il habille les surfaces avec des petits traits secs pour leur apporter une forme de texture. Il établit la configuration des lieux au moins dans les cases d'ouverture de chaque séquence. Il est visible que les arrière-plans l'intéressent de moins en moins, jusqu'à disparaître à peu de chose près dans le deuxième épisode. Les expressions qui se lisent sur les visages sonnent plutôt justes (en particulier celles de plaisir charnel), avec de réelles nuances. Les corps conservent des proportions réalistes, garanties sans silicone. La narration visuelle assure donc un réel spectacle, mais sans chercher à faire joli, ce qui retire une partie significative du potentiel érotique du récit. de ce fait, le lecteur peut également apprécier l'intrigue en elle-même, avec une surprise de taille dans le déroulement du deuxième épisode, et une séquence de mutilation beaucoup plus dérangeante que la nudité qui règne dans le récit.

Cette deuxième histoire se range donc dans le registre de la science-fiction mâtinée de sexe et de nudité. Alex de Campi a conçu un véritable scénario qui dépasse le simple prétexte pour aligner les séquences de nu et de caresses. Les dessins de John Lucas refusent l'hypocrisie habituelle des comics américains, en présentant la nudité de manière frontale, et sans détourner la tête lors des séquences de rapport sexuel. Toutefois, ils ne reprennent pas les codes des récits pornographiques, préférant rester dans le domaine de l'érotisme, sans volonté d'enjoliver les corps ou les positions. Cela aboutit à un récit un peu entre 2 eaux, intéressant pour son intrigue qui reste un peu légère (même si la durée de 2 épisodes ne permet pas de faire beaucoup plus), sympathique pour ses dessins qui auraient gagné à bénéficier d'un parti pris esthétique tirant plus vers la science-fiction visuelle. À noter que ce recueil comprend également une couverture variante réalisée par Milo Manara pour ce récit. 3 étoiles.
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