Roma uno die aedificata non est, Rome ne s'est pas faite en un jour...
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Je suis le Libanais" de Giancarlo de Cataldo se situe à l'aube de
Romanzo criminale. Ce court roman est la construction criminelle du Libanais : un petit caïd de la rue qui par la suite deviendra l'un des pontes de la ville de Rome.
Le Libanais se trouve en prison pour trafic d'armes lorsqu'il sauve la vie de Ciro, le neveu d'un chef camorriste, Pasquale'o Miracolo. Dès lors, le Libanais entre dans ses petits papiers, et à sa sortie, il se voit proposer une importante affaire de drogue. Mais pour y participer il doit réunir trois cents millions de lire. Il s'engage alors dans une quête obsessionnelle de cet argent, car cette aubaine peut lui ouvrir les portes de son rêve le plus fou : celui de conquérir Rome !
De retour au bercail, le Libanais fête sa libération en compagnie de Dandy, l'Echalas et le Buffle. le jeune caïd ne pipe aucun mot au sujet du business sur lequel il a été branché, souhaitant leur faire une surprise une fois la tune réunie. Mais trouver autant de pognon se révèle plus compliqué que prévu...
Un soir, au sortir d'une fête donnée par le Terrible, le Libanais va faire la connaissance de Giada. En compagnie d'un ami, elle est en mauvaise prise avec des videurs. Ces derniers vont se faire rosser de coups par le Libanais, rejoint ensuite par le Buffle. Cette rencontre inopportune sera salvatrice pour le Libanais, Giada étant une bourgeoise. Il va d'abord devenir son dealer, puis ensuite son amant. Grâce à elle, il va côtoyer du beau monde et des stratèges ne vont cesser de fleurir dans son esprit pour réunir les trois cents millions de lire nécessaires...
C'est un Libanais en quête de reconnaissance et de grandeur qui se dévoile à nous, prêt à croquer le monde à sa façon et ô combien intelligent. Sa relation avec Giada est complètement paradoxale : elle est bourgeoise, lui est pauvre, elle est d'extrême gauche, lui est tendance Mussolini, elle rêve du grand soir, lui de contrôler Rome...
A travers ce couple, c'est la différence sociale mais aussi l'Italie des années de plomb qui nous sont définies. Une nation qui vit difficilement ensemble car tiraillée par des idéologies radicalement opposées.
On peut penser que l'auteur, magistrat de profession, a dû s'inspirer de certaines de ses affaires pour mettre en avant les actions entreprises par le Libanais et ses amis : des coups fumants, mal négociés et qui sont à la limite du risible, dignes de grands débutants.
Est-ce vraiment utile de revenir aux origines du Libanais ? Pour ceux qui ont aimé
Romanzo criminale, ils trouveront un petit plaisir à voir surgir des personnages comme le Dandy, l'Echallas, le Buffle, le Sec ou encore le Terrible. Mais ce livre, à l'allure d'une nouvelle, n'est pas une nécessité, on a l'impression de lire le premier chapitre manquant de
Romanzo criminale, avec une verve différente. En revanche, pour ceux qui ne connaissent pas encore toute l'histoire, il peut être intéressant de commencer par
Je suis le Libanais pour mieux se délecter de la suite...
(voir ici : http://dunoirdupolar.blogspot.com/2014/08/
romanzo-criminale-de-michele-placido.html)
YB.
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